Propulser le changement social, même en temps de pandémie
L’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul est le premier établissement du genre au Canada. Fondée en 2016, son objectif est clair : viser la transformation sociale avec une approche pédagogique ancrée dans la pratique. Même la pandémie n’aura pas raison des efforts de l’équipe, qui apprend plus que jamais à s’adapter.
_______________________
André Magny — Initiative de journalisme local – APF – Ontario
«Ce qu’on vit en ce moment, c’est un véritable laboratoire!» lance d’emblée Julie Chateauvert, professeure adjointe à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère (l’École). Pour elle, la pandémie a été l’élément déclencheur «d’une révélation d’énergie potentiellement mobilisable».
En d’autres termes, la crise sanitaire a révélé certaines failles de notre société. Les centres d’hébergement pour aînés en sont l’une des preuves éloquentes. Mais la pandémie a aussi mis en lumière les nombreux organismes et individus qui sont prêts à s’engager socialement.
Le rôle de l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère est donc d’y voir plus clair et, au besoin, d’aider à ce que des réseaux se mettent en place.
Un triumvirat d’innovation sociale
Pour y arriver, elle travaille conjointement avec deux partenaires : l’Atelier d’innovation sociale Mauril-Bélanger (l’Atelier) et le Centre de recherche sur les innovations et les transformations sociales (CRITS).
Administrativement, l’École et le CRITS relèvent de l’Université Saint-Paul. Dans le cas de l’Atelier, il s’agit d’un organisme à but non lucratif et d’un «espace de formation, de collaboration, de travail partagé et de lancement d’organisations sociales permettant d’avoir un impact positif sur la communauté et de lutter contre la pauvreté».
Les profs de l’École sont tous et toutes engagés au sein de l’Atelier pour y donner, entre autres, des heures de mentorat. Quant au CRITS, ses chercheurs développent un regard interdisciplinaire sur le lien parfois complexe qui existe entre innovations et transformations sociales.
L’École, l’Atelier et le CRITS sont les trois entités d’un écosystème consacré à l’innovation sociale à l’Université Saint-Paul. Nul besoin de spécifier que ce triumvirat est particulièrement interpelé par la crise actuelle.
Échanger virtuellement
Également directrice du CRITS, Julie Chateauvert estime que la situation actuelle démontre que «nous ne sommes plus à l’étape de la sensibilisation» par rapport à l’importance de la solidarité sociale.
Pour preuve, toutes les actions d’entraide qui surgissent ici et là depuis le début de la pandémie, ainsi que la forte participation à l’événement virtuel que l’École a mis sur pied fin avril pour échanger sur les meilleures pratiques durant la pandémie. Plus de 500 personnes ont assisté à la rencontre virtuelle, dont plus de 200 ont participé activement.
Et le 6 mai dernier, en collaboration avec l’organisme québécois Espaces d’initiatives, des organismes sont venus témoigner de leurs réalisations pendant la crise lors d’un webinaire qui a réuni près de 150 personnes. Le Réseau Communautés nourricières (RCN) était l’un de ceux-là.
Nourrir les communautés
«Notre objectif principal est de favoriser le partage d’idées, de savoirs et d’expériences pour construire la résilience alimentaire dans les municipalités et les communautés de l’ensemble du Canada, ainsi que sur les territoires autochtones», peut-on lire sur le site Web de l’organisme.
«Cela inclut évidemment les communautés francophones en contexte minoritaire de partout au Canada», ajoute Nathalie McSween, chercheure postdoctorale à l’Université Saint-Paul et co-coordonnatrice du RCN.
Celui-ci n’était pas encore officiellement lancé que déjà la COVID-19 sévissait. Il a fallu aller au plus urgent, identifier les besoins à gauche et à droite en matière d’alimentation.
«L’alimentation s’est imposée comme un enjeu préoccupant et demandant une attention immédiate dans le contexte incertain de la COVID-19 […] C’est la raison pour laquelle la première activité du Réseau Communautés nourricières sera de colliger des informations sur les réponses des municipalités et des communautés face aux défis alimentaires posés par le COVID-19 et d’animer des discussions en ligne qui créeront un espace pour vous permettre d’échanger et d’apprendre les uns des autres», indique encore le site Web de l’organisme.
Pour l’heure, «en dehors du Québec, les acteurs francophones qui se sont joints au Réseau jusqu’à présent sont tous situés en Ontario. Nous avons bien hâte d’étendre le Réseau à plus de communautés francophones!» assure Nathalie McSween.
D’autres événements à suivre
«La crise a permis de lier des groupes en montrant que les organisations peuvent être inclusives, rapides, efficaces et ancrées sur la participation citoyenne», résumait lors du webinaire Dan Furukawa Marques, chercheur au CRITS.
L’École d’innovation Élizabeth-Bruyère organisera-t-elle d’autres webinaires de la sorte? Sans l’annoncer officiellement, Julie Chateauvert avoue que «notre désir est d’en faire d’autres. Il ne faut pas qu’on échappe le ballon», d’où l’importance d’être en lien avec les communautés de façon virtuelle si la pandémie se prolonge.
Un prochain grand rendez-vous sur les enjeux climatiques pourrait avoir lieu en octobre prochain, peut-être même en personne si les conditions le permettent.
-30-
BP :
- IJLO_École d'innovation sociale : Julie Chateauvert, professeure adjointe à l’École d’innovation sociale et directrice du Centre de recherche sur les innovations et les transformations sociales au sein de l’Université Saint-Paul. (Crédit : Courtoisie)
- Nombre de fichiers 2
- Date de création 13 mai, 2020
- Dernière mise à jour 13 mai, 2020