Projet-pilote pour prévenir la violence amoureuse chez les jeunes du Nord-Ouest

Comment prévenir l’escalade de la violence dans une relation amoureuse? Comment entretenir une relation amoureuse saine à l’adolescence? Un groupe d’intervenants de la Force policière d’Edmundston et de l’Escale Madavic tentent d’aider les jeunes à répondre à ce genre de questions dans le cadre d’un projet-pilote.

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Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

 Depuis mars, une équipe offre des présentations aux élèves de la 10e année de la Cité des jeunes A.-M.-Sormany d’Edmundston.

Selon ce qu’explique Chad St-Onge, travailleur social et intervenant des services communautaires, l’idée a pris naissance il y a environ deux ans alors que la directrice de l’Escale Madavic, Charlotte Côté, a entrepris des discussions avec le policier communautaire à l’époque, Pierre Schelling, afin de mettre sur pied un tel projet.

Les intervenants se sont tournés vers le Québec où existait le projet XOX, initié par la Maison d’hébergement l’Égide, au Québec.

«Ils ont contacté la maison l’Égide pour reprendre ce projet. La maison d’hébergement a accepté de le partager avec nous», a raconté M. St-Onge.

C’est d’ailleurs la première fois que le projet est offert à l’extérieur des frontières du Québec.

Le projet-pilote a comme objectif d’aborder différents sujets en lien avec les formes de violence dans les relations amoureuses. Il est présenté, par deux intervenants, à environ 35 élèves à la fois, en plus du personnel scolaire comme des enseignants et des mentors en gestion de comportement.

Ceci inclut des éléments comme la distribution d’images intimes, les conséquences de la violence chez les victimes et les agresseurs, le déroulement d’une enquête ainsi que le processus judiciaire qui s’ensuit, le cycle de la violence dans les relations amoureuses en plus de parler des ressources qui existent dans la communauté.

Il permet aussi l’immersion des jeunes de façon interactive à l’aide de tablettes électroniques. Différentes séquences vidéo sont présentées afin de démontrer l’escalade de la violence possible dans une relation amoureuse. Les adolescents doivent ensuite faire des choix et répondre à des questions à l’aide d’une tablette électronique.

«On voit des choses comme le “sexting”, la violence psychologique et physique, etc. Tout ça est enregistré sur les tablettes. Il y a aussi un sondage pour savoir si les adolescents voient ça ou vivent ça», a expliqué Chad St-Onge.

Les séances d’information sont également animées par un duo formé d’un membre de la Force policière d’Edmundston et d’un intervenant de l’Escale Madavic.

«On explique les impacts sur une personne victime des actes et sur une personne qui commet les actes. On offre des ressources aux deux, car même la personne qui commet l’acte peut avoir besoin d’aide elle aussi. Il y a une raison pour laquelle une personne agit comme ça», a mentionné M. St-Onge.

Les adolescents peuvent ensuite poser des questions en lien avec les relations qu’ils ou qu’elles vivent, en sachant qu’il existe des ressources dans leur communauté pour les soutenir en cas de besoin.

«C’est pour ça que l’on est deux lors de ces présentations. Ça prend un agent policier sociocommunautaire formé sur les dispositifs de la loi et un intervenant psychosocial (…) Il est aussi important d’adapter le contenu au groupe, car il y a beaucoup de matière à aborder», a expliqué la constable Tonia Roussel, policière communautaire à Edmundston..

La policière reconnaît que de nouveaux défis se sont ajoutés, notamment en raison de la présence relativement récente des réseaux sociaux et des téléphones cellulaires.

«Il y a 20 ans, on n’avait pas ça, mais la réalité a changé. Maintenant, on est à un clic ou un bouton de changer toute la dynamique à l’école.»

Pour la constable Roussel, il n’est pas question de réprimander les élèves, mais bien de leur donner les outils nécessaires pour qu’ils prennent de bonnes décisions.

D’après Chad St-Onge, les résultats de ce projet-pilote sont déjà très positifs. Selon lui, plusieurs jeunes ont aimé le projet et ont hâte qu’il soit de retour dans leur école.

À long terme, le projet sera étendu aux autres écoles secondaires du District scolaire francophone du Nord-Ouest, un autre partenaire. Il ne s’adressera toutefois qu’aux élèves de la 10e année.

«Avec nos rencontres avec la maison l’Égide, on nous a conseillé de viser les élèves de 10e année. C’était plus approprié de commencer avec cet âge-là», a poursuivi Chad St-Onge.

Plusieurs ressources sont offertes aux jeunes qui souhaitent discuter de leurs problèmes.

  • O.S Jeunesse
  • ca
  • L’Escale Madavic
  • La Force policière d’Edmundston
  • Les infirmières SANE (programme des infirmières examinatrices des cas d’agression sexuelle)
  • Le Maillon

«On leur donne aussi un “pop-socket” (une sorte de poignée que l’on peut accrocher sur son téléphone cellulaire), avec un numéro à composer en cas de besoin. On les encadre bien», a conclu Chad St-Onge.

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Photos :

Légende : Photo prise lors d'une séance d'information du projet XOX.

Crédit  Photo : - Gracieuseté

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  • Date de création 26 avril, 2023
  • Dernière mise à jour 26 avril, 2023
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