Programme d’un an à l’Université de l’ÎPÉ : pour contrer la pénurie d’enseignants en français à l’ÎPÉ

Avec son baccalauréat en éducation en français, l’Université de l’ÎPÉ (UPEI) peut former une trentaine d’enseignants annuellement, mais ça ne suffit pas à couvrir les besoins des écoles de l’Île-du-Prince-Édouard. 

 

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Claire Lanteigne 

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - Atlantique 

 

 

«Il y a toujours eu une pénurie d’enseignants en français à l’Île-du-Prince-Édouard., mais c’est encore un plus gros problème actuellement, même si ce ne pas aussi pire qu’ailleurs au pays», de dire Miles Turnbull, doyen de la Faculté d’éducation.  

Turnbull a été le premier directeur fondateur de ce programme de formation il y a vingt ans. On peut accepter jusqu’à 35 personnes qui ont obtenu un premier diplôme universitaire ou collégial. C’est un programme de 12 mois et parmi les participants on retrouve des franco-parlants avec un diplôme universitaire, soit des gens éduqués dans le système scolaire francophone et qui ont continué à l’université ainsi que des diplômés en immersion qui ont continué leurs études en français à l’université.

«Ce programme peut aider jusqu’à un certain point», poursuit-il, «c’est un très bon programme qui a le plus grand pourcentage de cours en français au pays. Nos étudiants pensent trop souvent qu’ils n’ont pas les compétences pour faire ce bac et c’est à nous de leur donner confiance dans leur français.» 

Il ajoute que la situation est pas mal semblable partout au pays et que les programmes de formation ne peuvent répondre aux besoins. «Avant on pouvait aller chercher des jeunes au Québec et leur offrir des contrats pour enseigner ici», de dire M. Turnbull.  «Maintenant le Québec investit de grosses sommes en bourses d’entrée et de signatures de contrat et ce n’est vraiment plus une possibilité pour nous.» 

Première mission en France 

«Nous avons fait une première mission en France avec le ministère d’Innovation et d’Immigration de l’Île et différentes instances afin de recruter des enseignants», d’ajouter M. Turnbull. «Nous avons reçu cinq demandes dont deux offres, une du Cameroun et une du Maroc.»  

Il ajoute qu’il faut maintenant négocier avec les nouvelles règles  mises en place par le gouvernement fédéral au niveau des permis d’études et on manque beaucoup d’information sur le sujet. Il est difficile d’obtenir une lettre d’attestation pour un permis d’études.  

L’Université de l’Île-du-Prince-Édouard travaille de plus en plus avec les deux conseils scolaires de l’Île qui sont intéressés au programme de formation d’un an.  Des gens viennent s’installer à l’Île d’un peu partout et il y a des enseignants potentiels qui cherchent un poste.  

Le prochain cours débutera en mai 2024 jusqu’en mai 2025 et l’année s’annonce bien puisqu’on a déjà 25 étudiants inscrits, dont les deux étrangers qui attendent leur permis d’étude. Il reste quelques places puisqu’on peut en accommoder 30 à 35 et 100 % des cours sont offerts en français.     

«Cette formation de douze mois leur octroie un brevet d’enseignement par le ministère de l’Éducation de l’Île, puisqu’ils ont fait leur formation ici; c’est une belle combinaison» de dire M. Turnbull. «Les postes sont certifiés pour enseigner dans le système francophone et d’immersion et, à l’obtention de leur diplôme, les finissants feront probablement de la suppléance avant d’obtenir un emploi à l’Île.  On a fait une recherche afin de savoir si le programme répondait aux besoins et cela nous a aidés à améliorer nos programmes».  Il souligne qu’il faut de la collaboration entre les universités et travailler plus ensemble pour la cause, soit d’assurer que l’enseignement en français continuera de bénéficier à la communauté. «Il est important de créer une communauté francophone sur notre petit campus afin de répondre aux besoins.» 

Tournée des écoles 

«Je fais actuellement une tournée de toutes les écoles de l’Île», poursuit-il, «Il faut encourager les jeunes à se diriger en enseignement, car il n’y en a pas assez qui considèrent cette profession. Il nous en faut pour enseigner les maths et les sciences, par exemple, et les deux conseils scolaires embauchent.» 

 

 

 

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Photos 

 

De gauche à droite, on voit Rachelle Gauthier, professeure au sein du programme, Miles Turnbull, doyen de la Faculté d’éducation, et Elizabeth Blake, coordinatricedu programme et professeure au sein du programme, lors de leur mission en France. (Photo : Gracieuseté) 

 

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  • Date de création 15 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 15 avril, 2024
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