Présence remarquée des Franco-Albertains au Parlement jeunesse pancanadien

Près de soixante-dix jeunes âgés de quatorze à vingt-cinq ans se sont réunis à Ottawa du 3 au 7 janvier en vue de participer à la douzième édition du Parlement jeunesse pancanadien (PJP). Parmi les parlementaires en herbe, six Albertains ont eu l’occasion de prendre part à des débats passionnants et de mettre de l’avant leur engagement envers la francophonie.

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

«C’était une très belle édition, une première en présentiel depuis la pandémie. Je pense qu’il y avait une soif de se voir en vrai et de participer pleinement à cet événement», partage Josée Vaillancourt, directrice générale de la Fédération de la jeunesse canadienne-française, l’entité qui chapeaute la simulation parlementaire.

Si l'objectif principal de l'événement était d'initier les jeunes francophones du pays au système politique fédéral et aux procédures parlementaires, il offrait également une occasion exceptionnelle de se rassembler et d'explorer des perspectives et des opinions diverses, souligne la directrice générale.

«Même si nous jouons un peu le théâtre dans la Chambre du Sénat, les discours prononcés par les jeunes reflètent néanmoins leurs réalités. C'est une façon assez unique de découvrir notre grand pays», précise-t-elle.

Priorité à la protection de l’environnement

Quatre projets de loi ont été examinés lors de cette édition, dont un plan ambitieux de réforme visant à rendre les déplacements plus respectueux de l’environnement. Les dispositions de la proposition incluaient, entre autres, la limitation à un seul véhicule par foyer et l’obligation de pratiquer le covoiturage en permanence. La gratuité des réseaux de transport en commun de chaque ville était également envisagée.

D’après Mathieu Lebon-Volia, ce projet de loi a particulièrement retenu l’attention puisqu’il aborde les changements climatiques et souligne la nécessité pour les gouvernements d’agir face à cette réalité «qui nous touche tous». «C’est un sujet d’actualité très important», explique celui qui occupait le rôle de président de la Chambre. Les propositions, dont certaines étaient plus radicales que d’autres, ont donné lieu à des débats prolongés en chambre», ajoute-t-il.

«Il y avait plusieurs divergences d’opinions, mais, à la fin de la journée, tout le monde est arrivé à un consensus. C’est peut-être là où la simulation diffère de la vraie vie politique. On parvient à un consensus plus rapidement.»

Les jeunes franco-albertains à l’avant-plan

Un autre aspect notable de cette édition, souligne l'étudiant en sciences politiques à l’Université de l’Alberta, était la présence d'une délégation albertaine de premier plan occupant des rôles clés. Cette implication importante, affirme-t-il avec fierté, démontre «l’engagement indéniable des jeunes Albertains envers la francophonie».

Participant lui-même pour la troisième fois au PJP, il envisage avec enthousiasme son rôle à venir en tant que premier ministre lors de l’édition de 2026. «Ça fait plusieurs fois que je participe et mon but premier, maintenant, sera de transmettre cette passion aux nouveaux qui rejoignent le réseau», lance-t-il.

Son collègue, Gabriel Mercier, qui assumait le rôle de ministre de la Locomotion écologiste, est un autre aguerri des simulations parlementaires. «C’est une de mes addictions. J’essaie d’en faire le plus possible. En 2024, j’aurai participé au PJP, au Parlement Jeunesse de l’Alberta et au Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest», souligne-t-il.

Une francophonie minoritaire nombreuse et diversifiée

Ce qui fascine ce jeune Edmontonien dans la tenue de tels événements, c'est de constater à quel point son pays est vaste et diversifié sur le plan culturel. Bien que la francophonie établisse des ponts entre toutes ces communautés, elle est loin d’être monolithique, affirme-t-il. «C’est vraiment intéressant, par exemple, de parler avec des jeunes qui viennent des Territoires du Nord-Ouest [et] de voir à quel point leur mode de vie est différent en comparaison de nous.»

Josée Vaillancourt remarque également la richesse de ces échanges entre les jeunes qui ont toujours «de la difficulté à se dire au revoir» lorsque la simulation prend fin. Ils sont d’ailleurs plusieurs à ressortir de cet événement avec un regard renouvelé sur leur pays.

«Il y a une jeune du Québec qui a confié que le PJP a été une initiation totale pour elle à la francophonie canadienne. Elle a été très émue par cette francophonie plurielle et voit maintenant comme une priorité de faire valoir cette richesse auprès de ses pairs», constate-t-elle.

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  • Date de création 4 février, 2024
  • Dernière mise à jour 31 janvier, 2024
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