Prescott et Russell veut garder ses ambulances sur son territoire

Les ambulances de Prescott et Russell répondent à trop d’appels non urgents, selon son directeur. Ces déploiements engendrent une grande quantité de déplacements dans les municipalités environnantes et ce sont les résidents de Prescott et Russell qui en subissent les conséquences.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Le système de répartition des services d’urgence dans la région est «archaïque», qualifie le directeur des Services d’urgence de Prescott et Russell, Marc-André Périard. «La manière dont les répondants à la ligne 911 questionnent le patient est trop générale, explique M. Périard. Tout est considéré comme une priorité. Dès que la personne dit qu’elle a de la misère à respirer, on envoie l’ambulance. Il y a une grande différence de priorité entre une personne qui s’est fracturé une cheville et une autre qui subit une crise cardiaque. On doit modifier les directives de questionnement pour cibler les vraies urgences.»

L’an dernier, 78% des appels ont été envoyés avec la plus haute priorité et seulement 28% comme priorité élevée, ce qui empêche les paramédicaux de se concentrer sur les «véritables urgences», note M. Périard.

Cette façon de répartir les paramédicaux engendre trop de déplacements vers les municipalités environnantes, soit Ottawa, Cornwall et les Comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry. En 2022, près de 20% des ambulances de Prescott et Russell se sont dirigées vers Ottawa.

«Notre priorité est de garder nos ambulances chez nous, soutient le directeur. Dans certaines circonstances, s’il y a un accident majeur chez nos voisins, oui, c’est nécessaire d’aller donner un coup de main. Mais pas de manière quotidienne. En ce moment, quelques-unes de nos ambulances sont envoyées dans d’autres municipalités. Ça rallonge notre temps de réponse pour nos propres citoyens.»

Le ministère de la Santé de l’Ontario prévoit d’instaurer un nouveau système de répartition des services d’urgence d’ici avril 2024. Ces modifications aideront à mieux cibler les urgences, relève M. Périard. Le nombre d’ambulances vers les autres municipalités diminuerait du même coup.

Diminuer le temps de décharge

En 2022, le temps de décharge dans les hôpitaux était à leur plus haut depuis 12 ans en Ontario. En raison du manque d’employés, les hôpitaux prenaient trop de temps avant de s’occuper du patient. Les ambulances étant prises à l’hôpital, elles ne pouvaient pas régler d’autres urgences.

Le temps de déchargement s’est amélioré cette année, remarque Marc-André Périard. Il reste que les retards sont trop nombreux.

«Pendant les périodes de vacances, il y a moins d’employés, ce qui engendre de longs temps d’attente, explique-t-il.»

Plus de 4200 heures ont été consacrées à ces retards en 2022, écrit-il dans un rapport soumis aux Comtés unis de Prescott et Russell.

«Cela a un impact direct sur notre capacité à respecter nos temps de réponse et a également un impact budgétaire important, explique-t-il. Pour compenser ces heures perdues, nous devrions investir plus de 2 millions de dollars (50% provenant du ministère de la Santé) pour augmenter le nombre de paramédicaux et de véhicules. En réglant le problème du délai de déchargement, la province ne réduirait pas seulement les futures augmentations budgétaires, mais, de plus, elle réduirait les temps d’intervention.»

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Photos

Les ambulances des Comtés-unis de Prescott et Russell se rendre trop souvent dans les autres municipalités, selon le directeur des Services d'urgence, Marc-André Périard. (Archives le droit, Émilie Gougeon Pelletier)

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  • Date de création 25 août, 2023
  • Dernière mise à jour 25 août, 2023
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