Pour une fransaskoisie plus forte

Lors de la dernière journée du Rendez-vous fransaskois 2023, le 5 novembre, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées à l’hôtel Ramada de Regina. Au programme : le bien-être des communautés et des organisations fransaskoises.

Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse – L’Eau vive

Le Rendez-vous fransaskois vise chaque année à rassembler des membres de la communauté fransaskoise afin de susciter de la discussion sur les enjeux prioritaires. Cette année, la rencontre s’est placée sous le thème Bonheur, bien-être et plaisir communautaire.

Deux projets instigués par des organisations fransaskoises ont été présentés lors de cette dernière journée.

Pour, par et avec la communauté

La première présentation, de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), s’intitulait Fortifier nos régions et a été suivie par une activité interactive.

L’ACF travaille avec la firme de conseil O Stratégies, basée à Moncton, en vue de produire des recommandations pour préserver, voire améliorer la vitalité des communautés francophones à travers la province.

En parlant aux Fransaskois et en recueillant diverses histoires et témoignages, Myriane Ouellette, copropriétaire d’O Stratégies et présentatrice de la session, a pu identifier trois thèmes : la fierté francophone, l’exode rural et l’appui aux communautés.

La fierté fransaskoise inclut « non seulement la sécurité linguistique, mais d’autres craintes comme la collaboration avec des écoles d’immersion. Certaines communautés ont tendance à repousser un peu cette communauté parce qu’elles ont peur d’être assimilées », note la stratège.

De plus, il existerait une perception selon laquelle les activités planifiées pour la communauté fransaskoise sont réservées aux « vrais francophones, des Fransaskois de souche », ajoute Myriane Ouellette.

« En fait, analyse la présentatrice franco-manitobaine, il est important de partager la richesse du patrimoine fransaskois afin de nourrir la confiance et la vitalité de la communauté. »

Par ailleurs, la perte démographique enregistrée par les communautés rurales nuit à la vitalité de la francophonie, surtout pour les petites villes les plus éloignées.

« La motivation économique, une population vieillissante, la recherche des services et des opportunités en français, ou juste en général » figurent parmi les principaux facteurs de cet exode.

Enfin, le manque d’appui communautaire est apparu comme l’une des autres raisons qui affectent la vitalité des communautés fransaskoises.

« Les directions d’organismes portent beaucoup de chapeaux, souvent sans les connaissances nécessaires pour réaliser toutes ces fonctions. On compte sur des bénévoles, mais parfois on n’en a pas assez pour faire survive les associations », observe la professionnelle.

Arrêter, continuer ou accélérer ?

Après la présentation, l’auditoire a pris part à un exercice de collaboration. En petits groupes, les participants devaient parler des différentes fonctions endossées par les associations fransaskoises en précisant lesquelles ils souhaitent « arrêter, continuer ou accélérer ».

Le public était d’accord pour dire que les organismes doivent continuer à offrir des activités, mais en diversifiant l’offre avec des activités plus ludiques et hors des salles de réunion.

En outre, ces activités devraient viser la participation non seulement des Fransaskois, mais aussi celle des nouveaux arrivants et des anglophones.

Conscients des différences de moyens financiers d’une organisation à l’autre et d’une localité à l’autre, les membres présents ont déclaré souhaiter une accélération de l’harmonisation des capacités financières.

L’impact socio-économique du RAF

La deuxième session de la journée, animée par le CÉCS, présentait quant à elle les résultats d’une étude portant sur l’état économique des communautés fransaskoises.

L’étude, qui s’est déroulée d’août 2022 à juillet 2023, a été menée par Étude Économique Conseil (EEC Canada), une firme montréalaise, qui s’est penchée sur l’impact socio-économique des membres du Réseau associatif fransaskois (RAF).

L’objectif était « de calculer les retombées économiques du RAF et de mesurer l’impact socio-économique du travail effectué par les organisations et les institutions francophones dans la province », explique le directeur général du CÉCS, Kouamé N’Goandi.

Pour rappel, le RAF rassemble de nombreuses organisations provinciales et régionales, des médias francophones, des institutions d’éducation en français et des centres éducatifs francophones en petite enfance.

Les membres du public ont posé plusieurs questions, dont une sur les gains socio-économiques comparés aux dépenses.

Farès Khoury, président d’EEC Canada, a répondu que l’étude a pris en considération les « fuites » en créant ces ratios.

Un exemple de fuite est illustré par le cas du Collège Mathieu : l’argent versé à l’institution n’est pas toujours récupéré par la communauté, car « plus de 90 % des étudiants quittent la province après leurs études ».

 

 

PHOTOS Crédits : Leanne Tremblay

1 Analyses statistiques

Le CÉCS a réalisé une série de portraits statistiques des régions à partir des données de Statistique Canada.

2 Président EEC Canada

Farès Khoury, président d’EEC Canada, a présenté l’étude sur l’impact socio-économique des membres du Réseau associatif fransaskois (RAF).

3 O Stratégies

Myriane Ouellette, copropriétaire d’O Stratégies, a animé la discussion autour de sa présentation Fortifier nos régions.

4 Assemblée

Une cinquantaine de personnes ont assisté aux présentations du dernier jour du Rendez-vous fransaskois 2023.

5 Exercice collaboratif

Un exercice de collaboration a demandé à l’assemblée de réfléchir aux fonctions des associations fransaskoises.

  • Nombre de fichiers 6
  • Date de création 11 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 9 novembre, 2023
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