Postsecondaire en français : le Yukon plus près que jamais

L’Association franco-yukonnaise (AFY) a engagé deux consultants afin de conduire une étude de faisabilité sur le postsecondaire en français au territoire. Au terme de près de 80 entrevues, des sondages et six mois de travail, le rapport final est presque terminé et devrait tracer la voie pour une meilleure accessibilité des services.

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Laurie Trottier

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

 

En janvier 2023, l’AFY a choisi deux consultants franco-albertains pour conduire l’étude de faisabilité. Denis Fontaine est né au Québec et habite en Alberta depuis 35 ans. Il a été enseignant pendant plus de dix ans et est président de la Fédération du sport francophone de l’Alberta. Marcel Préville est Franco-Albertain de quatrième génération. Il a enseigné au niveau collégial et a travaillé pour le gouvernement fédéral pendant 30 ans. Il est président du Regroupement artistique francophone de l’Alberta.

L’AFY a lancé son appel d’offres avec le financement du ministère de l’Éducation. Pour Stéphanie Bourret, directrice Formation et Personnes aînées de l’AFY, c’est la connaissance de la francophonie minoritaire de Denis Fontaine et de Marcel Préville qui a fait pencher la balance au moment de choisir quelle firme accompagnerait son service pour cette étude importante.

Tout à construire

En ce moment, il n’y a aucune offre d’éducation postsecondaire en français au Yukon. L’étude de faisabilité a donc servi à obtenir des recommandations pour développer un plan d’action, afin d’explorer différents modes de livraison. « Au niveau adulte, on a tout à construire », explique Stéphanie Bourret. L’objectif à long terme est, selon elle, d’avoir un lieu, au territoire, où les gens peuvent étudier en français au niveau postsecondaire.

L’AFY a également mis en place un comité consultatif composé d’Isabelle Salesse, directrice générale de l’AFY, Émilie Lavoie, fondatrice de Rhizome Éducation, et Marc Champagne, directeur de la Commission scolaire francophone du Yukon.

Les résultats finaux de l’étude de faisabilité ne seront pas publiés avant l’automne, mais les conclusions permettent d’ores et déjà à Stéphanie Bourret de préciser dans quelle direction elle devra porter son regard à l’avenir.

Un travail de longue haleine

Les deux consultants ont commencé à travailler sur le projet il y a six mois. Il s’agissait alors de lancer la discussion avec différents partenaires. « En résumé, on a contacté 21 des 22 membres de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACEUFC) pour entamer une conversation et voir si ça concordait avec leur mandat d’appuyer des institutions à distance », explique Marcel Préville. « On tentait de voir les partenariats avec un possible établissement au Yukon », ajoute Denis Fontaine. Le duo a mené des entrevues avec plus de 80 personnes. Puis, ils ont lancé des sondages pour consulter les parents et les élèves francophones et anglophones, ainsi que les employeurs et le public, en français et en anglais. Près de 250 personnes ont répondu à l’appel.

Un plan d’action pour les prochaines étapes

Le fruit du travail de Denis Fontaine et de Marcel Préville les a menés à explorer trois options de livraison de services. Pour savoir laquelle développer en profondeur, ils ont sondé le comité consultatif. Puis, un plan d’action a été développé. Pour l’instant, le rapport des consultants – qui contient entre autres les options explorées, le plan d’action et les analyses des sondages et du marché du travail – n’est pas public, et l’AFY en dévoilera le contenu à l’automne.

Stéphanie Bourret affirme que l’AFY continuera à informer l’Université du Yukon de ses démarches, mais que le projet du postsecondaire en français au territoire est porté par la communauté francophone.

L’éducation comme plaque tournante

Dans les toutes premières pages du rapport, Denis Fontaine et Marcel Préville affirment que l’éducation postsecondaire en français est un projet de société. Tous deux insistent sur l’importance d’offrir ce service à la communauté franco-yukonnaise. « Ça fait partie du continuum de l’éducation, soutient Marcel Préville. Ça contribue à dynamiser et renforcer la vitalité de la communauté. Si [les gens] ont accès au postsecondaire en français au Yukon, il y a de bonnes chances qu’ils restent. Ça peut être un outil de développement économique. »

Quant à elle, Stéphanie Bourret ne voit pas l’offre du postsecondaire en français comme une idée lointaine : « À la suite des états généraux de l’ACEUFC, il y a un momentum. Et c’est maintenant. »

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Photos

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Légende : L’offre postsecondaire en français ne concerne pas seulement les jeunes, soutient Stéphanie Bourret. « Il y a plusieurs clientèles, comme ceux et celles qui effectuent un retour aux études, ceux et celles qui travaillent tout en étudiant… C’est aussi un bassin et on veut être sûr de répondre à leurs besoins. »

Crédit : Laurie Trottier

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  • Date de création 5 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 3 juin, 2023
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