Plus besoin de faire des centaines de kilomètres pour un test de français

Vers la fin mars, le Collège Boréal commencera à offrir les tests de compétences en français pour les demandeurs de résidences permanentes et de citoyenneté sur ses campus de Sudbury et de Timmins. Jusqu’à l’année dernière, les tests étaient seulement offerts à Toronto et à Ottawa. Les candidats devaient payer de leur poche le déplacement et l’hébergement.

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Julien Cayouette

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Le Collège Boréal offre le Test d’évaluation de français (TEF) sur son campus de Toronto depuis 2020. Le faire venir dans le Nord était un objectif du Collège en lien avec le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord. 

«Le Collège, étant donné que nous sommes dans de nombreuses communautés, on voulait améliorer l’accès à ces évaluations. Ça nous permet d’offrir plus de services à notre communauté francophone aussi», explique la gestionnaire de la formation sur mesure au Collège Boréal, Christine MacIsaac.

Ils offriront les tests pour la demande de résidence et celui pour la demande de citoyenneté canadienne. 

Le processus afin de pouvoir les offrir est relativement long. L’administration des tests est gérée par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Paris Île-de-France. L’établissement qui désire l’offrir doit être approuvé par ce CCI et chacun des évaluateurs doit également recevoir sa désignation, explique la gestionnaire. 

Les tests seront initialement offerts une ou deux fois par mois, mais l’horaire sera ajusté au fil du temps, selon la demande. «On cherche idéalement trois candidats par séance», indique Mme MacIsaac. Les dates seront communiquées par le biais du site web du Collège et les participants pourront s’y inscrire. 

La vie simplifiée

En décembre, Andréa Myamien racontait au Voyageur qu’elle avait de la difficulté à avoir accès au test de français à Toronto pour sa demande de résidence permanente. «Il n’y a pas suffisamment de places. Tu dois demander deux semaines ou trois à l’avance pour avoir de la place», disait-elle.

«La somme pour passer le test, ce n’est pas donné; c’est 410 $», dit-elle. Il faut ajouter à cela le déplacement vers Toronto et l’hébergement dans certains cas. Le test d’évaluation du français pour la demande de citoyenneté dure environ une heure, mais celui pour l’immigration et la résidence permanente prend près de 3 heures et contient des parties écrites et orales.

De son côté, Ines Bouguerra, a dû faire un voyage jusqu’à la ville de Québec pour son TEF pour accompagner sa demande de résidence permanente. Elle voulait profiter d’une politique temporaire qui avait été mise en place par le gouvernement, mais les Centres Alliance Française de Toronto et d’Ottawa étaient fermés et les autres dates qu’elle pouvait obtenir étaient après la date butoir du programme.

«Personnellement, ce test m'a couté à peu près 2000 $ avec les frais du test, le billet d'avion, les frais d'hébergement, le transport et la nourriture, etc.»  

Le test n’est pas le seul défi dans la demande de résidence, indique Andréa Myamien. Ils doivent par exemple avoir fait plusieurs mois de bénévolat. Une quantité qu’elle n’avait pas pu atteindre à travers ses défis d’établissement et ses études. Ça ne lui interdit pas de faire une demande, mais elle aura moins de points. 

Thunder Bay en premier

Les tests offerts par le Collège Boréal ne sont pas les premiers à être offerts dans le Nord de l’Ontario, mais l’offre est très récente. La pandémie a forcé les acteurs à chercher à améliorer les choses, raconte le coordonnateur du Réseau du Nord pour l’immigration francophone, Thomas Mercier. 

«On en entendait parler, mais tout le monde vivait un peu avec. On savait que c’était un problème, mais personne n’avait pris le temps de s’attaquer au problème. Le feu n’était pas pris», raconte-t-il.

Les immigrants de Thunder Bay ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme. En raison des règles d’isolement de deux semaines lorsqu’ils voyageaient, ils ne pouvaient plus aller faire le test à Winnipeg ou même à Toronto. «C’est notre agent de développement dans le Nord-Ouest qui a vraiment fouillé pour savoir comment mettre un TEF en place», raconte le coordonnateur.

Ils ont ensuite créé un partenariat avec le service de formation continue Novocentre pour offrir le test à Thunder Bay. Le test est disponible là-bas depuis l’automne 2022. 

«En parallèle de ça, vu qu’on avait compris comment les démarches se faisaient, nous avons identifié des partenaires pour le mettre en place ailleurs dans le Nord de l’Ontario», dit M. Mercier. Un partenariat entre le Groupe InnovaNor de l’Université de Hearst et les Services d’établissement du Nord-Est de l’Ontario a permis d’offrir un premier test à Hearst le 28 janvier.

Les tests de français et d’anglais donnent des points en vue de l’obtention de la résidence permanente. Un niveau de compétence minimum est requis, mais plus le résultat est élevé, plus le participant a de points. Les résultats du test sont valides pendant deux ans.

 

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Thomas Mercier — Photos : Archive

 

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Ines Bouguerra — Photo : Éric Boutilier

 

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Andréa Myamien — Photo : Courtoisie

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 1 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 1 mars, 2023
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