Place à l’immigration au Banquet annuel célébrant la francophonie

Comme la tradition le veut, les personnalités franco-ontariennes de tous les milieux se sont réunies samedi soir pour le 23e Banquet de la francophonie. L’accent a été mis cette année sur l’immigration, qui fleurit dans Prescott et Russell.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Les sourires remplissaient la Salle des Chevaliers de Colomb d’Alfred samedi soir et les rires agissaient comme trame de fond. Les Franco-ontariens attendent cette soirée avec impatience. Celle où leurs leaders sont célébrés. Le Banquet de la francophonie récompense six personnalités qui contribuent à l’épanouissement et à la défense de la langue française dans leur champ d’expertise. Les gagnants sont choisis après un grand processus de sélection. Le prix Thomas-Godefroy remercie le dévouement d’un jeune et l’Ordre de la francophonie célèbre une personnalité sous les volets bénévole, organisme communautaire, nouvel arrivant, arts et sports ainsi que l’engagement.

«C’est le seul moment où l’on peut tous se rencontrer et célébrer la contribution de nos leaders franco-ontariens, dit le directeur général de l’ACFO de Prescott et Russell, Jacques Héroux. Juste d’être nommé est un exploit.»

La francophonie dans le sang

Après sa mère Nathalie Ladouceur et sa sœur Julianna, Geneviève Thomas a à son tour assuré la fierté francophone dans la famille en remportant le prix Thomas-Godefroy. Elle est notamment présidente du comité Leadership jeunesse au féminin de Leadership féminin Prescott-Russell, qui travaille à propager les voix féminines dans le processus décisionnel.

La francophonie est une passion pour cette jeune femme engagée pour la garder vivante. Elle croit également que les jeunes ont plus tendance à s’impliquer en politique, s’ils peuvent s’identifier à des modèles de leur âge comme elle.

«Pour garder la francophonie vivante, il faut donner la place aux jeunes, soutient la jeune fille de 22 ans. Ils seront plus aux courants des enjeux de notre société si on les interpelle et que d’autres jeunes s’impliquent.»

Une immigration qui part de loin

L’Ordre de la francophonie inclut pour la première fois cette année un volet nouvel arrivant. L’immigration en hausse dans la région contribue à sa manière à sauver la francophonie, souligne Jacques Héroux.

Pascal Bahilo Rubaghara, qui est investi dans plusieurs organisations pour contribuer à l’accueil des immigrants, a obtenir ce prix.

Arrivé à Hawkesbury il y a deux ans, M. Bahilo Rubaghara a tout de suite été charmé par la communauté. C’est ce qui l’a poussé à amener sa contribution au projet pilote Communauté francophone accueillante.

«La communauté est accueillante et serviable », soutient l’agent d’établissement au bureau de Hawkesbury du Conseil économique et social d’Ottawa-Carleton. « Il y a une bonne qualité de vie et on ne rabaisse pas les minorités.»

Le hic demeure le manque de logement. Cette problématique est partagée par la coordinatrice du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario (RSIFEO), Brigitte Duguay Langlais, récipiendaire de l’Ordre de la francophonie, volet organisme communautaire.

«Il y a de l’emploi, mais le grand défi est le logement. Il y aurait plus d’immigration s’il y avait plus de logements disponibles.»

Elle était tout de même extrêmement fière de cette reconnaissance, après dix ans au RSIFEO.

«L’intégration des nouveaux arrivants est un travail de longue haleine, on a longtemps piétiné. C’est le travail de toute une communauté, parce qu’une personne qui arrive ici a besoin de bienveillance. L’intégration se fait plus facilement quand il y a une chaleur humaine comme à Prescott et Russell.»

Bénévole de coeur

Guillaume Racine a toujours voulu être au service des gens, c’est ce qui le rend heureux. Le directeur d’école est actif au sein de plusieurs organismes communautaires comme Valoris et le Groupe Convex. Le récipiendaire du volet bénévole souhaite surtout venir en aide aux jeunes et aux gens vulnérables.

«Les bénévoles sont notre moteur économique, lance-t-il. Les gens qui font du bénévolat ne sont pas payés, parce que leur contribution n’a pas de prix. Tant qu’à avoir certaines connaissances, pourquoi ne pas les utiliser en rendant service à ceux qui en ont besoin?»

La skieuse alpine originaire de Saint-Isidore Valérie Grenier a remporté le prix du volet arts et sports. Elle a notamment remporté le bronze aux championnats du monde en février dernier.

Un des pionniers en agriculture de l’Est ontarien et le président de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, Marc Laflèche, s’est vu remettre l’Ordre de la francophonie dans le volet engagement.

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Photos

En haut: Guillaume Racine et Geneviève Thomas. En bas: Pascal Bahilo Rubaghara, Brigitte Duguay Langlais, Valérie Grenier et Marc Laflèche. (Martin Roy/Le Droit)

Geneviève Thomas, récipiendaire du prix Thomas-Godefroy. (Martin Roy/Le Droit)

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  • Date de création 18 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 18 septembre, 2023
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