Pierre Poilievre de passage dans le Nord de l’Ontario

Le chef de l’opposition fédérale, Pierre Poilievre, a fait une tournée dans le Nord de l’Ontario pour diffuser son message d’«abolir la taxe Trudeau» et son «plan de gros bon sens» qu’il veut mettre en place s’il est élu premier ministre. Lors de son passage à Sudbury, Le Voyageur a discuté avec le député de Carleton en français.

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Philippe Mathieu

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Le chef de l’opposition a commencé sa tournée lundi à Kenora. Il est ensuite allé à Thunder Bay, Timmins, Kapuskasing, Sault-Ste-Marie et Sudbury. M. Poilievre a tenu un rassemblement à l’hôtel Radisson au centre-ville le jeudi 27 juillet devant une foule d’environ 700 personnes en plus d’une conférence de presse le 28 juillet, à Azilda. Il passe également par North Bay.

Quelles sont les raisons pour lesquelles vous croyez que la taxe carbone devrait être annulée?

Ça ne fonctionne pas. Ça ne fait rien pour l’environnement. En même temps, ça augmente le cout de la vie pour tous les gens. Ça augmente le cout de l’essence, du chauffage et de la nourriture. Surtout dans le Grand Nord de l’Ontario, les gens doivent chauffer leurs maisons, là où il fait très froid. Ils doivent voyager sur de longues distances. Ça coute cher acheter le diésel et l’essence. Finalement, le cout du transport de nourriture est très élevé dans le Nord. Chaque fois qu’on met une taxe sur les agriculteurs qui produisent la nourriture et les camionneurs qui transportent la nourriture, on ajoute une taxe pour les consommateurs qui achètent la nourriture. Ça coute trop cher. Un gouvernement Poilievre va annuler la taxe carbone pour ramener les prix plus bas. 

Pourquoi est-ce c’est le bon moment de passer ce message-là alors que les gens reçoivent des chèques en ce moment intitulé «incitatif pour le changement climatique»? 

Les chèques ne remboursent pas le vrai cout de la taxe carbone. Selon le directeur parlementaire du budget, la taxe coute beaucoup plus cher que les chèques n’en remboursent. En plus, Trudeau veut mettre une deuxième taxe carbone pour un total de 61 sous le litre, ce qui dépasse de loin les petits chèques qu’envoie le gouvernement. 

Croyez-vous que ce soit important que le Canada diminue sa dépendance du pétrole au fil des prochaines décennies? Si oui, quelle est votre solution afin de réduire cette dépendance? 

Premièrement, ce n’est pas le pétrole, ce sont les émissions. Il y a une différence entre les deux. On utilise le pétrole pour l’asphalte, d’utiliser entre 60 millions et 100 millions barils de pétrole quotidiennement. Le problème, ce sont les émissions. Donc, c’est quoi la solution? Il faut investir dans le captage de carbone, de ce qui est en train de se faire dans l’Ouest canadien actuellement. Deuxièmement, il faut produire davantage d’électricité verte : de nucléaire et d’hydroélectricité des vagues d’océans. Donc, un gouvernement Poilievre va donner le feu vert aux projets verts. En produisant d’autres types d’électricité nucléaire, d’hydroélectricité et d’autres sources sans émissions, ça nous permet d’avoir des sources d’électricité sans émissions et à prix plus bas pour les consommateurs. Ça, c’est du gros bon sens.  

Il y a quelques semaines que la province a refusé de financer l’Université de Sudbury, une institution par et pour les francophones. Est-ce qu’un éventuel gouvernement conservateur appuierait le financement de l’Université de Sudbury? 

Je dois voir une proposition. Mais, en gros, je suis un grand supporteur de la langue française. Je suis albertain. Mon père, Donald Poilievre, est un Canadien français qui nous a donné la chance d’apprendre un peu le français quand j’étais jeune à Calgary. Mais, j’ai remarqué pendant ma jeunesse, en Alberta, qu’il n’y avait pas assez d’écoles d’immersion et d’écoles francophones. Donc, je me consacre à supporter la grande francophonie à travers le pays, y compris en Ontario, parce que le français, ça fait partie de notre identité en tant que Canadien. Un gouvernement Poilievre va l’appuyer à 100 %. En plus, j’ajouterai que mes enfants apprennent le français. Ils assistent aux garderies françaises à Ottawa. Ma femme est montréalaise et elle est espagnole aussi. Mes enfants apprennent le français premièrement, l’espagnol deuxièmement et l’anglais troisièmement.

La nouvelle loi C-18 menace la visibilité des médias de toute taille à travers le Canada. Que proposez-vous afin de contrer ce manque de visibilité entrainé par Facebook et Google?

C’est une catastrophe, ce que Justin Trudeau a fait. C’est lui qui a causé ce problème. C’est lui qui fait effacer les articles des petits journaux et médias indépendants. C’est lui qui est responsable pour ce désastre. Il faut arrêter de censurer les Canadiens sur l’internet. Moi, je vais éliminer toutes les lois de censure que Trudeau a adoptée pour permettre les journaux et les autres médias indépendants à avoir la liberté d’expression sur l’internet et permettre les Canadiens et Canadiennes de choisir ce qu’ils peuvent voir, ce qu’ils peuvent lire et ce qu’ils veulent dire sur les réseaux sociaux. 

Au rassemblement du 27 juillet à Sudbury, vous avez mentionné que vous voulez ajouter plus de formations à l’école secondaire afin de préparer plus d’élèves pour le marché du travail des métiers spécialisés. Quelle est votre stratégie exactement? 

Le rôle fédéral, c’est le Programme du sceau rouge (Red Seal). On a le conseil du  Sceau rouge. Évidemment, les métiers sont règlementés par les provinces et les provinces gèrent les écoles secondaires. Par contre, le fédéral a un rôle de coordination des matériaux d’études, le contenu du Sceau rouge pour former et pour certifier des métiers. Moi, je vais travailler avec les provinces pour fournir davantage de matériaux pour nos jeunes, nos adolescents pour qu’ils commencent à apprendre les métiers à l’âge 14 ou 15 ans pour qu’ils soient prêts à 18 ans à commencer leur rôle d’apprenti immédiatement. On veut promouvoir les métiers parmi les jeunes et les informer, parce qu’il y a beaucoup de jeunes qui ne savent pas qu’on peut gagner de gros salaires et de grandes opportunités en faisant les métiers. Donc, il faut vraiment promouvoir et «trompéter» les opportunités qui sont là pour les gens avec les métiers. En fait, moi je crois que le futur de l’économie, ce sont les métiers, parce qu’on a une grosse pénurie de main-d’œuvre. Ceux et celles qui sont capables de faire la job d’électricien ou de mécanicien seront en demande. Il faut informer nos jeunes dès l’école secondaire que c’est une grande possibilité pour eux et les aider à obtenir un apprenti et de devenir des travailleurs en métiers. 

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Pierre Poilièvre lors d'un rassemblement partisan à Sudbury le 27 juillet. 

Photo : Philippe Mathieu

 

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Pierre Poilièvre en conférence de presse à Azilda le 28 juillet.

Photo : Philippe Mathieu

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  • Date de création 1 août, 2023
  • Dernière mise à jour 1 août, 2023
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