Pérennisation des programmes d’immigration dans les communautés rurales et francophones

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Andréanne Joly

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

Le programme fédéral pour attirer les nouveaux arrivants dans les communautés rurales du Nord est reconduit, et deviendra permanent. S’ajoutera un programme à l’intention des communautés francophones en milieu minoritaire. La Chambre de commerce de Sudbury et le maire de la Ville, Paul Lefebvre, fondent l’espoir de voir un plus grand nombre de travailleurs qualifiés s’installer dans le Nord afin de répondre à la demande du marché de l’emploi, en particulier de l’industrie minière.


Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC), était de passage dans la capitale du nickel le 6 mars afin d’annoncer que le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales du Nord (PPICRN), deviendra permanent, mais passera d’abord par deux nouveaux programmes pilotes.

Ces deux programmes — un à l’intention des communautés rurales, l’autre au profit des communautés francophones - ressembleront à l’actuel programme pilote. «Nous allons en établir un nouveau qui reproduit le PPICRN et le déployer dans un plus grand nombre de collectivités pendant que nous le rendons permanent», a expliqué le ministre en conférence de presse. Le nombre de villes participantes demeure à déterminer.

Comme le PPICRN, ces programmes se veulent une voie vers la résidence permanente dans un contexte d’immigration économique dans une communauté rurale ou du Nord. Ils s’adressent aux travailleurs qualifiés venus trouver un emploi et remédier aux pénuries de main-d’œuvre critiques comme dans les soins de santé, l’hébergement et la restauration, le commerce de détail, la fabrication et les services scientifiques et techniques.

Dès l’automne

Le nouveau Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et le Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones seront lancés à l’automne.

Ceux-ci pourront doubler le nombre de personnes participantes, a voulu faire valoir le ministre, «en particulier si elles parlent français et veulent faire partie des communautés rurales».

Au nombre du programme rural du Nord s’ajouteront les nouveaux arrivants francophones, qui auront le double avantage de pallier le manque de main-d’œuvre et d’aider à rétablir le nombre de francophones dans les collectivités en situation minoritaire. «Pour le volet francophone, on rajoute 2750 places possibles pour des communautés francophones accueillantes en dehors du Québec, a ajouté Marc Miller. Bien évidemment, Sudbury, serait un candidat idéal.»

Paul Lefebvre, maire du Grand Sudbury, a hâte de connaître les détails : «Je suis très curieux de la filiale francophone — si tu me dis qu’on a doublé ça, est-ce qu’on a 500 pour le programme rural plus 500 pour les francophones? Ça serait idéal», croit-il. Optimiste, il ajoute : «Puis on va doubler ça encore une fois. C’est la vision, parce qu’on a besoin du monde.»

Le Sudburois a insisté sur les besoins du secteur minier, soit des neuf mines en activité sur le territoire de Sudbury, et sur l’extraction d’or près de Gogama, de Cochrane et à Malartic. «Nous avons besoin de personnes pour occuper ces emplois.»

Aux communautés de jouer

Sudbury s’inscrit parmi les «villes accueillantes» sélectionnées pour mener à terme le premier pilote, mais devra présenter une demande pour participer aux nouveaux programmes. Dès le printemps, les communautés du pays seront invitées à le faire.

Le ministre estime qu’il faudra plusieurs mois, de 12 à 18, avant d’en venir à un programme permanent. «Je pense que nous devons raffiner certains éléments de ce programme à la lumière de ce que nous avons appris avec les communautés hôtes», a admis Marc Miller en conférence de presse.

Les programmes renouvelés devraient notamment mieux aligner les besoins des collectivités avec les travailleurs étrangers. «On veut clarifier certaines choses au niveau politique : qui a la responsabilité de sélectionner des individus en particulier ou de sélectionner des emplois, des secteurs où les gens devraient être dirigés?».

Le processus mis en place jusqu’alors a été expliqué par le ministre Miller en conférence de presse : «Chaque communauté participante a identifié ses besoins en main-d’œuvre par l’intermédiaire de son organisation locale de développement économique et nous indique les domaines dans lesquels elle a le plus besoin de travailleurs. Les candidats qualifiés pour occuper ces postes et qui voulaient vivre dans l’une des 11 communautés pouvaient alors utiliser le programme pour obtenir la résidence permanente.»



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CITATION

«De nouvelles communautés francophones s’ajouteront aux programmes d’immigration régionaux, dans lesquels les employeurs et les communautés joueront un rôle important dans la sélection de nouveaux arrivants pour la région.» — Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada Marc Miller

 

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BOITE DE TEXTE

En vertu de la première mouture du PPICRN, les collectivités pourront toujours recommander des candidats à la résidence permanente, et ce, jusqu’au 31 juillet 2024. Elles pourront aussi recommander un plus grand nombre de candidats.

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Photo (1) Marc Miller 

BV : Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC). Photo : Mehdi Mehenni

 

Photo (2) Paul Lefebvre 

BV : Paul Lefebvre, maire du Grand Sudbury. Photo : Mehdi Mehenni

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  • Date de création 13 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 13 mars, 2024
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