Pas de hausse des droits de scolarité en Ontario

Le gouvernement Ford n’a pas l’intention d’augmenter les droits de scolarité dans les collèges et universités de l’Ontario, ignorant la recommandation d’un groupe d’experts qu’il a lui-même mandaté.

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Émilie Gougeon-Pelletier

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

Le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy, a confirmé lundi en conférence de presse qu’il n’entrevoit pas de hausse des droits de scolarité dans les institutions postsecondaires de la province.

Peter Bethlenfalvy a rencontré les médias pour faire une mise à jour à propos des finances de l’Ontario.

Le gouvernement ontarien devrait enfin offrir, «très bientôt», sa réponse officielle face au rapport du groupe d’experts qu’il avait chargé d’étudier la viabilité financière des 47 collèges et universités de la province, a fait savoir le ministre.

Formé en mars 2023, ce groupe surnommé «blue-ribbon» a conclu que le sous-financement de l’enseignement postsecondaire, la réduction de 10% des droits de scolarité et le gel de ces droits, en 2019, menacent la viabilité du secteur.

Dans le rapport Harrison, publié en novembre 2023, le groupe a recommandé une hausse ponctuelle de 10% du financement par étudiant en 2024-25, et des augmentations supplémentaires du financement d’au moins 2% par année.

Il recommandait aussi une augmentation des droits de scolarité d’au moins 5% en 2024-25, et de 2% par année par la suite.

«Le premier ministre a indiqué que nous ne sommes pas enclins à augmenter les droits de scolarité pour le moment», a noté le ministre des Finances, lundi.

Peter Bethlenfalvy a toutefois insisté sur l’importance d’accroître la main-d’œuvre afin de pallier les importantes pénuries, observées particulièrement dans les métiers spécialisés, mais il n’a pas offert plus de détails sur les stratégies de son gouvernement pour stabiliser ce secteur.

Gouvernement fédéral

«Mais il faut aussi travailler avec le gouvernement fédéral parce que les demandeurs d’asile, que sous appuyons tous, moi y compris, mettent à rude épreuve les finances municipales et provinciales», a-t-il noté.

Le gouvernement fédéral a annoncé, le mois dernier, l’imposition d’une limite sur l’émission de visas étudiants pendant deux ans, limitant à 364 000 étudiants étrangers au Canada en 2024.

Cette mesure, qui signifie une baisse de 50% en Ontario, aura certainement un impact sur les revenus des institutions postsecondaires de la province, où la dépendance financière aux étudiants étrangers est parmi les plus hautes au pays.

Série de mesures

En réponse à cette limite mise en place par Ottawa, la ministre des Collèges et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop, a décidé d’imposer une série de mesures pour «améliorer l’intégrité de l’éducation postsecondaire».

Elle a notamment mis en place un moratoire sur les nouveaux partenariats entre les collèges publics et le secteur privé, un concept populaire en Ontario, surtout dans les collèges anglophones.

Jill Dunlop avait indiqué que son ministère allait s’assurer que les programmes d’études offerts aux étudiants étrangers concordent avec les besoins du marché du travail pour qu’ils puissent s’installer en Ontario lors de l’obtention du diplôme.

Par ailleurs, la ministre avait indiqué qu’elle voulait exiger de tous les collèges et universités qu’ils garantissent des options de logement pour les nouveaux étudiants étrangers.

N’empêche, en annonçant ces initiatives, le gouvernement Ford ne s’était pas engagé à augmenter son financement dans ce secteur.

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  • Date de création 14 février, 2024
  • Dernière mise à jour 14 février, 2024
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