Parallèle Alberta lance ses activités et affiche un nouveau leadership

Les activités de Parallèle Alberta, la nouvelle entité dédiée au développement économique et à l’employabilité francophone dans la province, ont été lancées comme prévu le 1er avril dernier, mais avec une joueuse en moins. Nathalie Beauregard, qui est à la tête d’Accès Emploi Alberta, n'occupera pas la codirection de l’organisme, préférant tirer sa révérence.

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

C’est avec un leadership repensé par Étienne Alary, qui assumera seul le rôle de directeur général de Parallèle Alberta, que les choses se dérouleront dorénavant. «Le conseil d’administration a décidé de ne pas afficher de nouveau poste de codirection. Cette idée tenait la route tant que les deux personnes actuelles demeuraient en poste», indique ce dernier.

Pour rappel, la direction à deux têtes avait été annoncée en février dernier lorsque le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) et Accès Emploi Alberta avaient dévoilé le nom de la nouvelle entité qui allait réunir leurs activités au sein d’une seule et même organisation.

Plutôt que de nommer un seul directeur général adjoint pour l’épauler, Étienne Alary a par ailleurs décidé de créer trois postes pour prendre en charge les secteurs clés de l’organisation. Joris Desmares-Decaux, ancien membre du CDÉA, agira à titre de directeur du pôle entrepreneuriat et développement économique communautaire, tandis que Sandrine Croteau, qui était également au CDÉA, prendra la charge des communications, du tourisme et du bureau de Calgary.

Quant à Soumaya Mabrouk, qui occupait le rôle de directrice générale adjointe d’Accès Emploi, elle supervisera le volet employabilité. «Ces trois personnes possédaient des compétences dans leurs domaines respectifs. Elles seront responsables de leurs équipes. Leurs employés relèveront d'eux et eux-mêmes relèveront de moi», résume Étienne Alary. Cet organigramme évoluera au fil du temps. Déjà, un poste de gestionnaire des finances a été affiché au début d’avril afin de combler des besoins urgents à l’interne.

«On parle d’un organisme qui a maintenant un budget opérationnel annuel de quatre millions de dollars. Ça prend quelqu’un qui va être en mesure d'épauler la direction générale et les trois directeurs dans l’accomplissement de nos objectifs», précise-t-il.

Et si la direction de l’organisme lui est désormais confiée de manière unilatérale, le nouveau directeur général de Parallèle Alberta compte aussi impliquer les membres de son équipe le plus fréquemment possible dans le processus décisionnel. Les embauches, par exemple, se feront sous la supervision d’un comité de deux ou trois personnes. «Il n'y a aucune décision que je prendrai seul», ajoute-t-il.

Voler vers de nouveaux défis 

Cette structure, rappelle-t-il, n’est guère celle que son conseil d’administration et l’ensemble de son équipe avaient anticipée. Nathalie Beauregard devait assumer les responsabilités de codirectrice jusqu’à tout récemment, avant d’annoncer qu’elle souhaitait se retirer du secteur. «Je sais que la codirection avait été critiquée par certains membres de la communauté, mais je suis convaincu que ça aurait fonctionné. J’aurais aimé que Nathalie continue. Je comprends et respecte sa décision», mentionne Étienne en exprimant sa déception.

L'annonce de son départ a non seulement pris toute l'équipe de Parallèle Alberta par surprise, mais a également étonné la principale intéressée qui avait consacré près de deux ans à l'élaboration de la structure de la nouvelle entité. «Je pense que personne ne s’attendait à ça, moi, la première. Ce n'est pas quelque chose que j’avais prémédité depuis longtemps», mentionne Nathalie Beauregard.

Avec près de dix-huit ans de service dédié à l'employabilité, elle confie avoir réalisé, à travers la transition imposée par la création de la nouvelle entité, qu'elle avait besoin d'explorer de nouveaux horizons, dans un domaine différent. «Je suis une personne très loyale et fidèle, je ne voulais pas m'engager avec Parallèle sans que ce soit à long terme», explique-t-elle. Cette décision, bien que rapide, n'a pas été prise à la légère, assure-t-elle, surtout compte tenu de l'engagement déjà fourni dans le processus de mise en place de la nouvelle entité.

Bien que les mauvaises langues puissent s’imaginer qu’une mésentente entre les dirigeants soit à la base de cette décision, celle qui occupe toujours la direction d’Accès Emploi jusqu’à sa dissolution, assure le contraire. «J’étais rendue là dans ma carrière, j’avais besoin de réfléchir à ma prochaine étape. Je crois encore fermement dans ce projet qu’on a mis en place. Je ne vois pas d’obstacles majeurs à venir», estime-t-elle.

Créer une cohésion interne

Évidemment, la création d’une telle entité n’a pas été exempte de défis, notamment lorsqu’est venu le temps de concilier deux cultures d’entreprise distinctes, mais la dirigeante préfère voir cette expérience comme un énorme apprentissage. «Peut-être qu’on avait sous-estimé l’ampleur d’une telle démarche. Là, c’est fait et ce qui reste à faire, c’est de bâtir des relations entre tous les employés pour qu’ils apprennent à se connaître et à travailler ensemble. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais ça va bien aller», mentionne-t-elle.

Depuis le début avril, plusieurs initiatives ont été entreprises pour rapprocher les équipes du CDÉA et d’Accès Emploi, désormais unifiées sous l'égide de Parallèle Alberta. Un déjeuner a réuni plusieurs membres du personnel et favorisé les échanges. Les bureaux, maintenant côte à côte, facilitent également la collaboration au quotidien. «Notre but c’est de former une seule et belle grande équipe et d’assurer une cohésion interne», précise Étienne Alary.

Cette équipe pourrait d’ailleurs être appelée à croître au cours des prochaines années. En effet, le directeur général a pour ambition d’élargir l’offre de services en entrepreneuriat et en employabilité dans plusieurs points urbains et ruraux de la province, notamment à Lethbridge, Grande Prairie, Fort McMurray et Jasper. Cette expansion permettrait de rendre la gamme complète de services de Parallèle Alberta accessible dans ces régions, qui ont été quelque peu négligées jusqu'à présent.

«D’ici un an, on espère avoir un meilleur point d’ancrage dans ces communautés-là. On ne se cache pas du fait que ça viendrait avec du financement via Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et le nouveau fonds fédéral destiné à un service d’aide à l’emploi aux communautés francophones en situation minoritaire», conclut-il.

Pendant la période de transition, Nathalie Beauregard veillera à répondre aux interrogations de ses anciens collègues afin que la passation se déroule positivement et que les dossiers en employabilité soient bien compris de tous.

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  • Date de création 19 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 19 avril, 2024
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