«Où est l’amour pour Ottawa?», demande Stephen Blais

Le gouvernement ontarien et la Ville de Toronto ont signé une entente pour la prise en charge de deux autoroutes par la province, délogeant des fonds importants pour la métropole. Le député d’Orléans Stephen Blais demande la même chose pour les autoroutes 17 et 174, à l’est de la Ville d’Ottawa.


Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

Stephen Blais, député d’Orléans

Stephen Blais, député d’Orléans (Archives Le Droit, Patrick Woodbury/Archives Le Droit, Patrick Woodbury)


 

Le premier ministre ontarien Doug Ford et la mairesse de Toronto Olivia Chow ont annoncé, en début de semaine, un accord de 1,2 milliard de dollars sur trois ans entre la province et la Ville Reine.

Dans le cadre de ce pacte financier, le gouvernement ontarien s’engage à prendre en charge les frais engendrés par les autoroutes Gardiner et Don Valley, à aider à accroître la sécurité dans les métros et à débloquer des fonds pour les refuges de sans-abri et la prévention de l’itinérance, notamment.


 


 

En échange, Toronto permet au gouvernement Ford de faire cavalier seul dans le dossier de la revitalisation de la Place de l’Ontario, un projet qui comprend la construction d’un mégaspa privé sur le site situé près du lac Ontario.

Olivia Chow s’était jusqu’à présent vivement opposée à ce projet.

La compagnie Therme, à qui la province a octroyé un contrat de 95 ans pour la réalisation de ce projet de complexe aquatique, a été dénoncée par les partis d’opposition et par des groupes de résidents qui jugent que les berges du lac Ontario devraient demeurer publiques.

Le vérificateur général de l’Ontario a confirmé, au début du mois de novembre, qu’il enquêtait sur l’affaire.


 


 

La 174/17

L’entente entre le gouvernement ontarien et la Ville Reine a retenti dans la région de la capitale fédérale, cette semaine.

À Ottawa, la pression budgétaire se fait également sentir. Au début du mois de novembre, le conseil municipal a déposé un budget préliminaire pour 2024 qui prévoit une hausse de 2,5% de l’impôt foncier.

Il y a 25 ans, le gouvernement conservateur de Mike Harris avait décidé de transférer aux gouvernements locaux la responsabilité de l’autoroute 174/17, une voie interrégionale qui relie la Ville d’Ottawa et les Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).

L’an dernier, les Comtés unis de Prescott et Russell n’avaient pas pu discuter de la route 17 et 174 avec le gouvernement Ford.L’an dernier, les Comtés unis de Prescott et Russell n’avaient pas pu discuter de la route 17 et 174 avec le gouvernement Ford. (Simon Séguin-Bertrand, archives Le Droit)

Depuis, la population a grandi de façon exponentielle dans l’Est ontarien et l’idée d’un élargissement de cette route a fait couler énormément d’encre, mais n’a jamais été concrétisée.

En octobre 2021, Stephen Blais a déposé un projet de loi visant à remettre la 174/17 sous juridiction provinciale.

À ce moment-là, le maire de Clarence-Rockland, Mario Zanth, avait lancé que «si le gouvernement provincial reprend ce chemin, 443 autres municipalités cogneront à leur porte pour leur demander la même chose», lors d’une entrevue au Droit.


 


 

Finalement, c’est Stephen Blais qui a cogné à la porte du premier ministre Doug Ford, cette semaine, lui demandant «où est l’amour pour Ottawa?».

L’entente entre la province et la Ville de Toronto a permis au député d’Orléans de relancer le débat, à Queen’s Park. «Ces routes ont coûté des dizaines de millions de dollars à la Ville d’Ottawa et aux CUPR depuis les 25 dernières années», déplore M. Blais.

Selon lui, les progressistes-conservateurs «servent constamment les besoins de Toronto aux dépens d’Ottawa et d’autres villes».

«Ce sont des autoroutes urbaines qui traversent les limites municipales et qui sont utilisées par toutes sortes de gens qui ne vivent pas à Ottawa ou dans les CUPR. En raison de la nature de cette route, ce n’est pas juste que les impôts fonciers soient utilisés pour financer ces routes, ça devrait être les impôts sur le revenu qui sont utilisés», dit-il.

Si la Ville de Toronto a cédé son combat contre le projet de la Place de l’Ontario, qu’est-ce que la Ville d’Ottawa pourrait offrir à la province, en échange de la prise en charge de la 174/17?

«De la reconnaissance», répond Stephen Blais. «Si le premier ministre veut venir à Ottawa, à Orléans, et prendre en charge la 174/17, je serai là pour lui serrer la main et le féliciter pour cette décision, car c’est la bonne chose à faire», indique-t-il.

Le député progressiste-conservateur de Glengarry-Prescott-Russell, Stephane Sarrazin, n’est pas d’accord. «Ce serait bien mieux si le gouvernement provincial pouvait offrir aux CUPR et à la Ville d’Ottawa les fonds pour financer les travaux à faire, plutôt que de reprendre l’entière responsabilité de la route», juge-t-il.

Le candidat progressiste-conservateur Stéphane Sarrazin n'a pas participé au débat. Le candidat progressiste-conservateur Stéphane Sarrazin n'a pas participé au débat.  (Archives Le Droit, Simon Séguin-Bertrand )

 

Si la province était responsable de la 174/17, les gouvernements locaux ne seraient pas plus heureux, pense le député de la circonscription où passe la route interrégionale. «Il faudrait qu’ils [Ottawa et les CUPR] fassent une demande à chaque fois qu’ils veulent faire un petit changement, comme ajouter un panneau d’arrêt où réparer un trottoir», note Stephane Sarrazin.

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  • Date de création 1 décembre, 2023
  • Dernière mise à jour 1 décembre, 2023
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