Opération séduction pour recruter du personnel enseignant

« C’est une petite séduction pour qu’ils puissent venir ici au Yukon rencontrer les partenaires du milieu, rencontrer les écoles, peut-être les enfants, la communauté francophone. Voir qu’il y a une belle vie associative, mais aussi qu’il y a une vie en français et de voir qu’il est possible de continuer. Et de leur donner le goût », résume Marie-Pierre Giroux, gestionnaire Emploi et entrepreneuriat à l’AFY et coordonnatrice du projet.

Le personnel enseignant ainsi que les étudiantes et les étudiants en enseignement de 3e et 4e année et qui ont un brevet canadien valide sont visé·e·s par ce projet.

Ce projet pilote a pour but de pallier le manque de personnel enseignant. Comme le rappelle Marie-Pierre Giroux : « On sait qu’un peu partout au Canada, il y a de moins en moins de personnes qui souhaitent enseigner […] Parce qu’on est aussi une population francophone en croissance, on a besoin d’enseignants francophones canadiens qualifiés autant pour les écoles primaires secondaires francophones de la Commission scolaire francophone que les écoles d’immersion française, ou même dans les écoles anglophones où il y a des cours de français. »

Marc Champagne, directeur général de la CSFY, admet qu’ils sont « chanceux », car tous leurs postes ont été pourvus cette année. Toutefois, il remarque que moins de personnes postulent que par le passé.

Un séjour sur mesure

Pour faire découvrir les écoles et le territoire, plusieurs activités sont au programme.

« Étant donné qu’à l’AFY on a une politique de rapprochement avec les Premières Nations, pendant les séjours exploratoires il y aura toujours un filtre qui va rappeler l’importance de se souvenir que l’on demeure et que l’on travaille sur l’un des territoires des Premières Nations », souligne Marie-Pierre Giroux.

Il est également prévu de faire visiter Carcross aux personnes sélectionnées, de leur faire rencontrer les membres d’une Première Nation et de faire une nuitée en cabine au lac Fish.

« On veut aussi faire une randonnée à Fish Lake, on va visiter l’Art Centre à Fish Lake. On veut observer les aurores boréales, offrir des activités avec les chiens, un tour d’avion », énumère la gestionnaire.

Trois joueurs

En plus de l’AFY, le ministère de l’Éducation apportera sa contribution « en informant ou en faisant la promotion du projet pendant les foires aux emplois », affirme Pascal St-Laurent, directeur des programmes en français au ministère de l’Éducation du gouvernement du Yukon.

Il rapporte que le ministère aimerait également faire visiter des écoles de langue première ou de langue seconde aux personnes voyageant. « L’idée est d’essayer de faciliter un peu une meilleure connaissance de nos écoles et de leur faire une visite », précise-t-il.

Le directeur se réjouit de ce projet : « L’autre chose qu’on espère et qui est excitante, c’est qu’il y a une possibilité d’avoir un projet gagnant-gagnant. Je vois un potentiel au niveau du ministère qui est de recruter plus d’enseignants qui ont des compétences suffisantes en français pour enseigner dans nos programmes en français langue seconde et en français langue première. Je vois aussi que la commission scolaire peut gagner avec les enseignants francophones, et je vois aussi la communauté francophone et l’AFY acquérir de nouveaux membres, ou de nouveaux citoyens francophones sur le territoire du Yukon. Donc je peux voir pourquoi les trois joueurs sont motivés par cette initiative. »

Quant à la CSFY, Marc Champagne rapporte qu’une employée des ressources humaines vient de partir pour participer à plusieurs foires d’emploi en éducation. Elle fera la promotion aux potentielles personnes candidates. Il ajoute que la CSFY va aussi faire la promotion des séjours exploratoires sur leur site Web et dans les médias sociaux.

Les séjours exploratoires auront lieu du 11 au 15 avril et du 16 au 20 mai prochains. Les personnes qui désirent y participer pourront s’inscrire en ligne. L’AFY recherche huit personnes participantes par séjour.

Une séance d’information sera organisée pour celles et ceux qui souhaitent y assister à distance, ou qui n’ont pas été sélectionnés, rassure Édith Bélanger, directrice du secteur Développement économique à l’AFY.