Nouvel espace dédié aux jeunes inuits 2SLGBTQIA+ à Ottawa

Créé par Tungasuvvingat Inuit, le centre Arsaniq a ouvert ses portes à la fin du mois de novembre. Cet espace a été créé pour offrir un lieu aux jeunes inuits d’Ottawa qui s’identifient comme faisant partie de la communauté 2SLGBTQIA+.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Signifiant « aurores boréales » en inuktitut, Arsaniq est le nom du nouveau centre d’accueil d’Ottawa dédié aux jeunes inuits issus de la communauté 2SLGBTQIA+.

Dans un espace sûr, les utilisateurs peuvent participer à des discussions, des ateliers et des activités centrés sur ce que signifie pour eux être un membre fier de cette communauté.

Alors que le suicide représente la troisième cause de décès chez les adolescents, Statistique Canada révèle que les adolescents homosexuels sont quatre fois plus susceptibles que les hétérosexuels de tenter de se suicider. Entre 2011 et 2016, il y a eu environ 250 décès par suicide dans les communautés inuites, ce qui est neuf fois plus élevé que le taux de suicide chez les non-Autochtones.

Davantage de risque de subir de la violence

« La diversité sexuelle a toujours été la norme, et non l’exception, chez les peuples autochtones. Pour de nombreux peuples autochtones à travers le monde, les sexualités diverses et les genres multiples n’ont pas été introduits par le monde occidental », a déclaré par voie de communiqué de presse Jennifer Chafe, gestionnaire du programme Ilagiiqatigiitsiarniq chez Tungasuvvingat Inuit.

Elle explique que les impacts cumulatifs de la colonisation ont des effets négatifs sur la santé et le bienêtre des Inuits partout au Canada. La façon dont l’héritage continu du colonialisme se croise avec d’autres facteurs d’oppression tels que le sexisme, le racisme, l’homophobie et la transphobie est différente pour chaque individu.

Les autochtones 2SLGBTQIA+ sont plus susceptibles d’être victimes de violence.

« Les différences d’orientation sexuelle peuvent attirer le harcèlement et le rejet, et les individus peuvent manifester des sentiments de tristesse, d’inutilité, de désespoir, d’anxiété, d’irritabilité, de rejet et de colère », poursuit Jennifer Chafe.

Le projet du Centre Arsaniq vise à soutenir les Inuits s’identifiant à la communauté 2SLGBTQIA+ en renforçant leur résilience et leur force grâce à diverses pratiques communautaires et culturelles.

Les programmes sont conçus pour deux groupes d’âge différents, soit les 12 à 18 ans et les 19 à 25 ans.

« Les activités se concentrent sur la santé mentale positive, le renforcement des compétences et la mise en relation des jeunes avec des ressources et d’autres personnes 2SLGBTQIA+ au sein de leur communauté », explique Jennifer Chafe.

L’un des objectifs du programme est d’améliorer la santé et le bien-être général des Inuits 2SLGBTQIA+ en offrant des espaces sécuritaires et culturellement appropriés.

On souhaite aussi y soutenir et améliorer la prestation de services communautaires coordonnés afin d’améliorer les résultats pour cette communauté.

Enfin, le programme vise à fournir un système coordonné de programmes et de services de prévention communautaires conçus et offerts par la communauté pour mieux répondre aux besoins des Inuits urbains 2SLGBTQIA+.

Pour des raisons de sécurité, l’emplacement du centre demeure confidentiel.

L’offre de services au Nunavut

Pour le moment, Tungasuvvingat Inuit ne prévoit aucun événement en virtuel pour les jeunes Nunavummiut de la communauté 2SLGBTQIA+. L’organisation démontre toutefois de l’ouverture face à une éventuelle offre de service dans l’avenir.

« S’il devait y avoir un besoin identifié, nous étudierons absolument cette possibilité », lance Jennifer Chafe.

Questionnée au sujet de l’offre de service sur le territoire, Danarae Sommerville, spécialiste des communications au ministère de la Santé du Nunavut affirme qu’aucun programme spécifique n’est actuellement offert à la communauté 2SLGBTQIA+.

Elle rappelle toutefois que des organisations offrent des espaces sûrs pour cette communauté sur le territoire telles que Positive Space Nunavut, Ivviulutit et The Nunavut Cabaret.

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Photo 1
Crédit : Courtoisie
Légende
Lors d'un événement à l'occasion de l’ouverture du programme en novembre 2022. De gauche à droite : Anika d’Argencourt, Reese Lucassie, Katia d’Argencourt, Chris Church (assis), Mikka Komatsiutikiak, Aly Schamerhorn et Jennifer Chafe.

Photo 2
Crédit : Quinn Dombrowski - Flickr

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 20 janvier, 2023
  • Dernière mise à jour 20 janvier, 2023
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