Noël ? « Oui, c’est une source de stress, mais c’est un bon stress »

Mis à part les samedis soir d’été, le temps des Fêtes est le moment le plus achalandé de l’année pour les restaurants. Réunions de famille et fêtes de bureau se succèdent tout au long du mois de décembre. Ce blitz est-il un fardeau difficile à gérer ou une manne de clients rêvée? Le Droit AFFAIRES a sondé une poignée de restaurateurs bien connus de leur communauté.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

Avec son haut nombre de sièges et son espace privé de style «discothèque», le restaurant Déjà Vu à Hawkesbury est le repère annuel des compagnies locales afin de célébrer la fin de l’année entre collègues. Dès la dernière semaine de novembre, les fêtes de groupe s’enchaînent jusqu’à la troisième semaine de décembre. Cette période représente une augmentation de 50 % des ventes par rapport à la moyenne annuelle, relève le propriétaire Antonio Tsourounakis.

«Le temps des Fêtes n’est pas la période la plus élevée, mais ça nous donne un grand élan pour l’année suivante, vu que janvier et février sont des mois très calmes», dit-il.

Après 26 ans à mener un restaurant, cette période achalandée n’est plus cause de stress pour lui. Il place plus d’employés sur le plancher et tout le monde met la main à la pâte.

Déjà Vu est un restaurant rassembleur qui offre un peu de tout, comme des pâtes, salades, viandes, mets internationaux, pizza, etc. Pour les réunions de groupe, M. Tsourounakis en profite pour offrir un menu table d’hôte comprenant des plats plus complexes que son offre régulière.

«Il y a toujours des personnes dans le groupe qui ne sont jamais venues à notre restaurant, donc ça nous permet de gagner de nouveaux clients», souligne celui qui agit également comme conseiller à la Ville de Hawkesbury.

À Alfred, à environ 70 km d’Ottawa, les frères Charles et Dominique Lamarche mènent le restaurant familial que leur père a implanté dans la communauté en 1988. Ceux qui sont également propriétaires de l’immeuble offrent gratuitement la location de trois salles privées pour les groupes, dépendamment de l’envergure. Agissant comme unique option de la sorte dans le village, les salles se remplissent de la mi-novembre à la mi-janvier

«Ça nous fait connaître comme restaurant, remarque le copropriétaire Charles Lamarche. Les clients réguliers se rendent plus en ville au mois de décembre, il y a moins de routine. Les réunions nous permettent d’avoir un bon mois de décembre achalandé.»

Le restaurant offre un menu sur demande pour les groupes, dont un menu typique de Noël.

«Un gros morceau qui est la bienvenue»

En décembre, le traiteur La Cuisine Gimy à Rockland sert des réunions de famille ou de bureau tous les jours. Les samedis, il peut préparer deux fêtes. C’est son moment le plus achalandé de l’année.

«Le mois de décembre représente le quart de mes ventes annuelles», souligne le propriétaire Stéphane Rollin.

Le traiteur se déplace chez les gens pour des groupes de 40 personnes et plus. Pour les plus petits rassemblements, le client vient récupérer ses plats préparés au magasin. M. Rollin, propriétaire depuis 10 ans, sait à quoi s’attendre et il espère être plus occupé qu’à l’habitude.

«Oui, c’est une source de stress, mais c’est un bon stress. C’est un gros morceau qui est la bienvenue.»

Un peu plus près d’Ottawa, la boulangerie Black Walnut à Cumberland attire les gourmands de la communauté et les passants de la route 17. Il n’est pas rare d’attendre une dizaine de minutes à l’extérieur avant de pouvoir passer sa commande. Cet achalandage monte d’un cran en décembre, qui est leur période la plus occupée de l’année.

La boulangerie qui accepte les commandes à l’avance en reçoit habituellement une vingtaine par jour. Durant la semaine précédant Noël, ce volume grimpe à 150 commandes quotidiennement. La brigade se prépare en connaissance de cause, dès la fin octobre.

«On sait que ce sera occupé, donc on est bien organisé, dit le copropriétaire Isaac Fouchard. Ce n’est pas une surprise. On est tellement occupé qu’on n’a pas le temps d’aller dans les marchés de Noël, on ne vend qu’à la boutique.»

La maison de pain en profite pour confectionner des plats canadiens traditionnels des fêtes, comme la tourtière et le pâté à la viande, mais aussi des mets internationaux.

Le stollen, pain allemand aux fruits confits et fourré de pâte d’amande en son centre fait son apparition pour les festivités.

L’épouse de M. Fouchard étant ukrainienne, le makivnyk, pain brioché aux graines de pavot, typique du pays en guerre, est mis de l’avant.

Après tout, malgré le stress et la planification exigeante du mois de décembre, cette période est bien accueillie chez les restaurateurs.

Elle permet d’avoir un coussin financier en vue des mois de janvier et février qui sont toujours moins occupés.

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Photos

Stephane Rollin, propriétaire de Cuisine GIMY (Patrick Woodbury/Le Droit)

Cuisine GIMY (Patrick Woodbury/Le Droit)

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 20 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 novembre, 2023
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