Mylène Savoie: au travail le jour de Noël

Pendant que la plupart des gens seront en congé et passeront du temps précieux en famille, Mylène Savoie, comme des centaines d’autres travailleurs, sera entièrement dévouée à son ouvrage les 24, 25 et 26 décembre.

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Mario Tardif

IJL - Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Mme Savoie est infirmière auxiliaire au Centre de santé des anciens combattants à Moncton. Puisqu’elle aime son emploi, on sait d’ores et déjà qu’elle ne va pas rentrer au travail à reculons.

«Ça me tient à coeur, le soin de mes patients, dévoile-t-elle. Je trouve ça vraiment important. J’aime me joindre à eux et apprendre à les connaître. Je crois que c’est pour ça que les soins de longue durée sont une bonne place pour moi.»

Ce n’est pas la première fois que l’infirmière auxiliaire sera de garde durant cette période spéciale de l’année. Elle rit lorsqu’on lui pose la question, comme si cela allait de soi.

«Mais je vais t’avouer que pour moi, le temps des fêtes c’est important. C’est un temps en famille. Les premières années, avant que j’aie ma fille, je me portais volontaire pour travailler à Noël, parce que je n’avais pas d’enfant.»

À l’époque, beaucoup de ses collègues avaient des enfants en bas âge. Elle trouvait primordial pour eux de passer du temps en famille. Elle s’est portée volontaire jusqu’à l’arrivée de sa fille en 2016.

La magie de Noël semble faire effet même au travail.

«Souvent la nuit, on dirait qu’il y a quelque chose dans l’air. Il y a une camaraderie avec les autres membres du personnel. Même les patients, le matin, je prenais mon temps avec eux, pour les laver, les raser comme il faut, les mettre beau avec leur chemise», détaille-t-elle au sujet de ses expériences du passé.

«À Noël, avant la COVID-19, il y avait des repas avec les familles», affirme-t-elle. Donc, les résidents étaient habillés «sur leur 36» pour recevoir la visite.

«Depuis la COVID, ce n’est plus pareil», fait-elle remarquer.

 «Ma famille, c’est important»

Revenons à sa fille de 6 ans et le fait de travailler le jour de Noël. «Elle, ça lui fait un peu de quoi, dit sa mère. Elle est jeune. Je lui ai demandé si ça lui dérangeait de m’attendre pour déballer les cadeaux. Elle a dit: ben non maman, je vais t’attendre.»

«Elle est vraiment raisonnable, ajoute-t-elle. Mon mari va s’occuper de la dinde, il est vraiment bon cuisinier.»

Mylène Savoie devrait être de retour à la maison vers 19h30, le 25 décembre. Elle sera attendue par sa fille, son mari et ses parents.

«On va souper lorsque je vais arriver. Ça va être un beau Noël quand même.»

Sa fille est bien au courant de son travail. Elle lui a fait comprendre qu’elle travaillait avec des personnes ne pouvant plus marcher ou ne pouvant plus se laver tout seul, et qui ont besoin d’aide pour prendre leurs médicaments ou aller à la salle de bain.

Elle lui a appris qu’en vieillissant, les jambes marchent moins bien, que la vue baisse.

«Ils ont besoin de gens comme moi pour prendre soin d’eux, a-t-elle indiqué à sa fille. Maman veut être avec toi, mais elle a aussi besoin d’aller travailler parce que c’est un travail important.»

«Elle comprend. Elle est vraiment raisonnable. C’est tellement une bonne petite fille», ajoute sa mère.

Son mari se montre aussi compréhensif.

«Mon mari, c’est mon roc. Si je suis aussi bien dans ma peau et à mon travail, c’est en partie grâce à lui. Je sais qu’il prend bien soin de notre fille et de notre famille. Même si je me donne à 100% ici, j’arrive chez nous et je n’ai pas de stress, je peux me ressourcer. Il prend bien soin de moi. Ma famille c’est important», confesse-t-elle.

L’infirmière est très consciente de l’importance d’avoir des gens dévoués pour travailler à Noël.

«On est dans le domaine de la santé. Les gens sont malades même si c’est Noël. Les personnes âgées ont besoin de quelqu’un, même si c’est Noël. J’aime mon travail, et oui je vais être là à Noël.»

 

Un environnement différent

L’infirmière originaire de la Péninsule acadienne trouve que l’environnement au Centre des anciens combattants est différent de l’hôpital.

«Ici, on essaie le plus possible de les faire sentir comme s’ils sont chez eux. Ce n’est pas la stérilité de l’hôpital. L’environnement est plus chaud, plus accueillant et on vient à les connaître», explique l’infirmière auxiliaire.

«On vient à savoir ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. C’est plus chaleureux et c’est ce côté que j’aimais», raconte celle qui y a mis les pieds pour la première fois il y a 17 ans.

«Ici, même si on est à court de personnel, on est une équipe. L’infirmière, l’auxiliaire, la préposée, on se regroupe et on lave, on lève et on habille tout le monde. Il n’y a personne qui reste en jaquette», dit-elle.

Le centre compte deux unités de soins comportant 20 lits chacune, de même que des chambres à un et deux lits. Mylène Savoie est responsable de 10 personnes.

«Je vois quand même tout le monde dans la journée, les 20 patients», assure-t-elle à propos de l’unité.

Son quart de travail débute par la consultation de son rapport indiquant ses tâches de la journée avec ses patients, pour savoir qui se sent bien, qui est malade, les pansements qu’elle doit changer, les traitements à faire. «Il faut que j’écrive tout ça sur ma feuille de travail», précise-t-elle.

«Les patients qui vont à la baignoire, on évalue leur peau de la tête aux pieds pour s’assurer qu’ils n’ont pas de lésion», explique-t-elle.

«Lorsqu’on a lavé et levé tout le monde pour le déjeuner, je passe avec les médicaments», rapporte-t-elle. Entretemps, elle et ses collègues peuvent souvent être interrompues par les cloches des personnes ayant besoin de services particuliers.

Lorsque les résidents sont de retour à leur chambre après le déjeuner, c’est à ce moment que les cloches sonnent le plus souvent.

«Ils veulent aller à la toilette, se brosser les dents. Les préposés s’occupent de ça pour la plupart, mais on va aider aussi, que ce soit pour le rasage ou faire des lits. On fait un peu de tout ici, ce n’est pas comme à l’hôpital», commente l’infirmière.

Après le déjeuner, les médicaments et entre-temps les cloches, l’infirmière auxiliaire prend des notes.

«Ça devient beaucoup occupé après. C’est important de préparer mes notes le matin parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la journée.»

Ses notes sont essentielles puisqu’elles indiquent l’état de ses patients. Elle prépare ensuite leurs traitements.

«Je vais faire mes pansements et m’assurer que tous mes patients sont bien», informe-t-elle.

Ses quarts de travail sont de 12 heures, de 7h du matin à 19h.

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  • Date de création 26 décembre, 2022
  • Dernière mise à jour 26 décembre, 2022
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