Mois de la sensibilisation à la maladie d'Alzheimer : une occasion d’apprendre

Le mois de janvier est le Mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer au Canada depuis plusieurs années. Par-dessus tout, c’est une occasion d’en apprendre plus sur ce trouble neurocognitif, dans l’optique d’un jour se débarrasser du tabou qui y est encore lié.

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Noé Cloutier

IJL – Réseau.Presse – Le Régional

« C’est un mois de sensibilisation pour l’Alzheimer, mais aussi toutes les formes de démences apparentées », soulève Josée Desrochers-Leduc, coordonnatrice en éducation à la Société Alzheimer de Cornwall et région, qui couvre notamment le territoire de Prescott-Russell.

Selon elle, c’est d’abord en parlant de l’enjeu que la stigmatisation s’effacera peu à peu.

« Bien des gens croient encore que lorsque tu reçois un diagnostic, ta vie se termine là, ce qui est complètement faux », indique celle dont l’organisme peut le constater au quotidien, organisant notamment des groupes de soutiens aux personnes souffrant d’Alzheimer ou de formes de démence moins connue.

L’importance de comprendre

Josée Desrochers-Leduc indique qu’une personne souffrant notamment d’Alzheimer peut souvent très bien vivre en communauté, et ce, dans de bonnes conditions, mais qu’elle doit pour ce faire avoir l’aide nécessaire.

« La personne doit être soutenue. Il est donc primordial de voir les signes pour comprendre la personne et pouvoir ensuite l’aider », soutient-elle, alors que la Société offre aussi des formations s’adressant directement aux proches des personnes atteintes.

Ainsi, une fois que le problème est identifié, la meilleure solution est selon elle bien souvent l’empathie.

« Comme je le dis souvent lors de mes ateliers, une personne ne se lève pas le matin en se disant ‘vouloir faire une petite démence’. Ce n’est pas un choix ou une question d’attitude, alors pour un proche, le mieux est de comprendre comment ces gens-la comprennent et toujours se rappeler qu’encore une fois, ils ne font rien de tout cela par exprès », réitère-t-elle.

Agir rapidement : l’exemple de la pandémie

Oeuvrant pour la Société depuis huit ans, la coordonnatrice en éducation témoigne d’un changement de mentalité depuis environ cinq ans ; les gens posent davantage de questions et consultent plus rapidement qu’avant.

« C’est bien parce qu’auparavant, les gens avaient peur de demander de l’aide, ils se disaient par exemple ‘si je consulte, tout le monde va savoir que je l’ai’ », affirme-t-elle.

En revanche, avec la pandémie, ces pas de l’avant ont pris quelques gros pas de recul, ce qui rappelle l’importance d’agir rapidement.

« La [COVID-19] est arrivée et a stoppé pas mal de choses. Pour ces gens-là, ça a créé beaucoup de difficultés et de changements sociaux, ce qui en a fait décliner plusieurs plus rapidement », déplore-t-elle, disant que la Société a vu près de 90% de sa clientèle décliner, tout comme le moral de nombreuses personnes aidantes.

Quelques chiffres

Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 55 millions de personnes dans le monde vivent avec un trouble neurocognitif tel que l’Alzheimer. Au Canada uniquement, ce chiffre s’estime à plus de 600 000 personnes.

Localement, à travers le territoire desservi par la Société Alzheimer de Cornwall et région, c’est-à-dire Cornwall, Stormont, Dundas, Glengarry, Akwesasne et Prescott-Russell, on évalue que près de 4 000 ont un diagnostic de troubles neurocognitifs. Plus encore, qu’environ autant de personnes en souffrent sans toutefois avoir de diagnostic.

Les services disponibles

« S’il y a bien une chose que je voudrais rappeler, c’est qu’il est important d’agir rapidement […]. Pour avoir accès à nos services, nous ne demandons pas de référencement et on peut rencontrer les gens, peu importe où ils sont dans la région », implore madame Desrochers-Leduc.

Ces services, ils incluent notamment des groupes de jours (allant jusqu’à cinq jours par semaine) pour les personnes atteintes, des formations pour les personnes aidantes et même du soutien un à un, pouvant autant s’adresser à la personne qui en souffre qu’à celle qui l’aide.

« Dans nos groupes, on veut aider la personne à sociabiliser, à s’investir autant socialement qu’émotivement. On sait que la mémoire à court terme, c’est ce qui disparait en premier, c’est pourquoi on les invite souvent à parler de leur passé […], c’est incroyable la connexion naturelle qui se fait entre eux », témoigne-t-elle, en soulignant que cela apporte du même coup un peu de répit aux personnes aidantes.

Pour en apprendre davantage sur la Société elle-même, ses services, ou sur les troubles neurocognitifs et les premiers signes qui y sont liés, le public peut se rendre sur son site web, soit le alzheimer.ca/cornwall/fr. La Société peut aussi être contactée par courriel, au [email protected], ou encore par téléphone, au 613-932-4914 et (sans frais) au 1-888-222-1445.

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  • Date de création 25 janvier, 2023
  • Dernière mise à jour 25 janvier, 2023
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