Mieux protéger la forêt

Mi-janvier, le vérificateur général de l’Île-du-Prince-Édouard a dénoncé la mauvaise gestion des forêts dans un rapport.  Des conclusions qui ne surprennent pas l’association de protection de l’environnement Island Nature Trust.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Les forêts de l’Île-du-Prince-Édouard ne sont pas bien gérées.  C’est le constat sans appel dressé par Darren Noonan, le vérificateur général de la province.  Dans un rapport publié mercredi 11 janvier, il relève que les autorités provinciales ne respectent pas leurs obligations en vertu de la législation sur les forêts.

Les services techniques de la province ne collectent pas de données sur la croissance, le rendement et l’utilisation des forêts.  Ils ne contrôlent pas non plus l’origine durable du bois utilisé pour chauffer les bâtiments publics.

Il y a pourtant urgence : la superficie des terres boisées de la province a chuté de 20 % depuis 1990, la majeure partie de cette baisse s’étant produite entre 2010 et 2020.

Darren Noonan dénonce également une loi forestière datée.  «C’est inquiétant de voir que les politiques n’ont pas été mises à jour depuis 2006.  Encore plus depuis le passage de Dorian et de Fiona», a-t-il partagé lors d’une conférence de presse.

Depuis Fiona, la situation des forêts pourrait en effet être bien pire que prévu.  Près de 40 % des arbres auraient été détruits à la suite du passage de la tempête post-tropicale.

Résilience face aux changements climatiques

L’association de protection de l’environnement Island Nature Trust n’est pas surprise pas les conclusions du rapport.  «On est déçus, mais on s’y attendait.  On a beaucoup de retard à rattraper, rien n’a été fait ces dix dernières années, les forêts ont été délaissées», réagit Bianca McGregor, directrice générale d’Island Nature Trust.

«Nous pâtissons de la situation dans notre travail au quotidien.  On ne peut pas désigner les zones à protéger en priorité sans données précises et à jour», poursuit-elle.

Le vérificateur général pointe par ailleurs les retards systématiques dans la publication des rapports sur l’état des forêts.  Le dernier en date, initialement prévue pour décembre 2022, a été repoussé à l’été 2023.

Bianca McGregor veut garder espoir et collaborer étroitement sur ces questions avec les gouvernements fédéral et provincial.  «Les autorités semblent plus réceptives qu’avant, et semblent avoir pris conscience de l’importance de protéger les forêts pour être plus résilients face aux changements climatiques», affirme-t-elle.

Une décennie de déforestation

Récemment, Ottawa a ainsi désigné l’intégralité du territoire de l’Î.-P.-É. comme une «priorité de conservation», car aucun habitat n’y est correctement préservé.

Au niveau provincial, le ministre de l’Environnement, Steven Myers, a lui-même fait part de ses inquiétudes concernant l’état des forêts il y a près de deux ans.  À l’époque, il avait affirmé qu’il faudrait une génération pour réparer les dommages causés par une décennie de déforestation.

«On doit mieux protéger notre territoire pour que la biodiversité de l’île survive aux événements extrêmes et aux vagues de chaleur qui seront de plus en plus fréquents avec le changement climatique», insiste Bianca McGregor.

 

 

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Photos

 

Photo : PIXABAY

 

Bianca McGregor est directrice générale d’Island Nature Trust.  (Photo : Gracieuseté)

 

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  • Date de création 24 janvier, 2023
  • Dernière mise à jour 24 janvier, 2023
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