Messe d'action de grâces à Saint-Antoine pour le centenaire de la paroisse

Pour la première fois en 25 ans, aux dires d’un paroissien, une messe a été célébrée en plein air devant la grotte qui jouxte l’église de Saint-Antoine-l’Ermite, à Champdoré. Présidée par l’archevêque de Moncton en personne, cette célébration était le point d’orgue des festivités anniversaires du village.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Jours de fête à Champdoré les 5 et 6 août derniers pour un triple jubilé : les 100 ans de l’église actuelle, le demi-siècle du club d’âge d’or et le 190^e anniversaire de la fondation de la paroisse. Si la journée de samedi fut largement arrosée par la pluie, celle de dimanche fut plus clémente et le ciel n’a pas versé ses larmes sur le public venu en grand nombre assister à la messe d’action de grâces devant la réplique de la grotte de Lourdes.

L’archevêque de Moncton, Monseigneur Valéry Vienneau, est venu y faire l’une de ses dernières visites pastorales en région. Atteint par la limite d’âge, le titulaire du siège archiépiscopal prendra sa retraite le 18 octobre prochain. C’était le dimanche de la Transfiguration et, dans l’homélie qu’il a prononcée, le prélat a invité les fidèles présents à « transmettre aux générations qui viennent le flambeau de la foi que leurs ancêtres ont allumé. »

«Vos fondateurs et vos bâtisseurs ont travaillé très fort pour vous léguer votre belle paroisse, ainsi que tous ceux et celles qui, souvent dans l’ombre et bénévolement, ont poursuivi leur travail les années suivantes.»

«On organisait autrefois des messes à la grotte le 15 août, raconte Claudette Dupuis, qui animait la liturgie. Ça faisait longtemps qu’il n’y en avait pas eues.»

Œuvre du père Camille Vautour, qui fut curé de la paroisse de 1940 à 1980, la réplique de la grotte où, dans le sud-ouest de la France, la Vierge est apparue à Bernadette Soubirous tombait quelque peu en décrépitude. Carmen Léger, qui habite à Saint-Antoine dans la maison bâtie par ses ancêtres, s’est démenée avec d’autres personnes pour sauver le monument. Elle loue la collaboration citoyenne et entrepreneuriale qui, en réunissant de nombreux bénévoles, a permis de la restaurer.

«Aujourd’hui c’est le centième anniversaire : l’église est sauvée et la grotte aussi. Je me prépare pour le 150^e anniversaire de l’église! Je ne serais peut-être plus ici mais Jean-Sébastien le sera! » dit la fière grand-mère en parlant de son petit-fils. L’ancien président de la Fédération étudiante de l’Université de Moncton (FÉCUM) était également présent avec ses parents.

«Le comté de Kent est cher au cœur de la famille Léger, dit celui qui entrera dans quelques semaines à la Faculté de droit de l’Université McGill, à Montréal. Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui pour célébrer l’anniversaire de la paroisse de Saint-Antoine. C’est une si belle région qui a une importance historique pour la communauté acadienne et francophone du Nouveau-Brunswick.»

Un hommage appuyé a été rendu à toutes ces personnes qui, à travers le temps, ont construit la communauté de Saint-Antoine. C’est dans ce village du comté de Kent que naquit Louis-Joseph Robichaud, premier Acadien à conduire les destinées du Nouveau-Brunswick dont il a transformé le paysage institutionnel. Une visite au monument érigé en sa mémoire était d’ailleurs prévue au programme des réjouissances. Il était également possible de visiter l’église ainsi que le presbytère pour y découvrir des photos anciennes.

Dimanche 6 août, un souper acadien suivi d’une cérémonie de reconnaissance de bénévoles de la paroisse ont conclu ces célébrations estivales. Les personnes qui ont été reconnues sont : Aurèle Babineau, président d’honneur du comité organisateur; Gérard Richard (posthume); Édouard H. Léger (posthume); Robert et Jeannine LeBlanc; Zena et feu Euclide LeBlanc; Yvon Cormier (posthume); Paul-Émile Cormier; Octave Cormier (posthume); Dr Serge Saint-Amant et Dre Roseline Belliveau; et le père Raymond Richard.

Rendez-vous est pris le 24 décembre pour une messe de minuit à Saint-Antoine-l’Ermite, comme cela se faisait autrefois. Bien qu’il réside à Dieppe, le fils de Carmen Léger rejoindra peut-être sa mère dans l’assistance.

«On revient toujours à nos racines. Aujourd’hui est une belle journée et c’est un moment vraiment spécial», a confié Réjean Léger au Moniteur Acadien alors que sonnaient les cloches au début de la messe.

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Photo

Titre : Église
Légende : Derrière le maître-hôtel, un hommage est rendu aux familles qui ont fait la communauté au cours du dernier siècle.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Messe
Légende : Une foule nombreuse a assisté à la première messe en plein air organisée depuis des années devant la grotte restaurée.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Famille Léger
Légende : Carmen Léger, entourée de son petit-fils Jean-Sébastien et de son fils Réjean, habite toujours à Saint-Antoine dans la maison que ses aïeux ont construite.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Claudette Dupuis
Légende : Claudette Dupuis (au micro) a fait les lectures et les annonces.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Aurèle Babineau
Légende : Président d’honneur du comité organisateur des célébrations, Aurèle Babineau a reçu son certificat des mains du maire-adjoint de Champdoré, Marc Babineau, et du député de Kent-Sud, Benoît Bourque.
Crédit : Gracieuseté Claudette et Jules Dupuis

Titre : Serge Saint-Amant
Légende : Médecins qui ont fait beaucoup de bien dans la communauté depuis quarante ans, Serge Saint-Amant et Roseline Babineau ont été honorés par le père Jean-Guy Dallaire.
Crédit : Gracieuseté Claudette et Jules Dupuis

La grotte de Lourdes, œuvre du Père vautour (D.D.)

Le père Camille Vautour a étudié en Europe, où il a visité certains sites d’apparitions mariales. Que ce soit à Fatima, à La Salette ou à Lourdes, il a toujours été fasciné par les récits d’apparition de la Vierge. En l’honneur de la Vierge Marie pour laquelle il éprouvait une grande dévotion, il rêvait d’ériger dans sa paroisse, tout près de l’église, un monument à sa gloire.

En 1953, au cours d’une partie de pêche dans le comté d’Albert, il arriva à un endroit qui regorgeait de cailloux. Les pierres transfigurées firent s’illuminer le monument dans l’esprit du curé. Il alla voir le propriétaire du terrain pour lui demander de lui vendre des cailloux. Après avoir exprimé son projet au vieil homme, celui-ci offrit gratuitement les pierres au père Vautour.

Les travaux d’excavation débutèrent l’année suivante. Chacun mit la main à la pâte, y compris l’abbé Vautour qui dut même être hospitalisé un temps pour un lumbago, tant il s’était éreinté à l’ouvrage. La construction de la grotte fut terminée en 1954 et, le 17 juillet 1955, ce beau monument fut béni au cours d’une messe en plein air. Dimanche 6 août 2023, c’est à l’eau de la fontaine que Monseigneur Vienneau a donné la bénédiction de l’Église.

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Photo

Titre : Eau bénite
|Légende : Mgr Vienneau bénit l’eau qui coule de la fontaine de la grotte.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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• Date de création 19 août, 2023
• Dernière mise à jour 19 août, 2023