Maxime Bernier pourrait se présenter dans le Nickel Belt aux prochaines élections fédérales

Le chef du PPC tient une rencontre à Sturgeon Falls

Christian Gammon-Roy

IJL – Réseau.Presse

Tribune : la Voix du Nipissing Ouest

Il semble que le Nipissing Ouest soit particulièrement attrayant pour le fondateur et chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, qui a rencontré des partisans à Sturgeon Falls le 29 octobre. Dans la salle de conférence de l’hotel Comfort Inn, il a parlé de l’avenir et de la croissance de son parti, notamment dans la circonscription de Nickel Belt où sa part du vote aux dernières élections était le double de la moyenne nationale pour le PPC. Il a même fait une annonce choc, laissant entendre qu’il pourrait s’installer ici et se présenter dans cette circonscription aux prochaines élections fédérales.

La visite faisait partie d’une tournée du Nord de l’Ontario, avec un arrêt à North Bay la veille et un autre à Sudbury le lendemain. À Sturgeon Falls, une trentaine de partisans ont assisté. Certains visages étaient déjà bien connus, dont le récent candidat à la mairie de Nipissing Ouest, Dave Lewington, et le candidat du quartier municipal 1, Réjean Venne. Les deux hommes sont fortement impliqués auprès de l’Association régionale Sudbury-Nickel Belt du PPC; M. Lewington en est vice-président et M. Venne, directeur.

Lors d’une brève conversation, M. Lewington a souligné que son adhésion au PPC relève des valeurs principales du parti, notamment la volonté de voir moins d’ingérence gouvernementale et de restreindre les dépenses, et ce sont les mêmes valeurs qui l’ont guidé pendant sa campagne municipale. Le Nickel Belt n’a pas de candidat PPC actuellement, et lorsqu’on lui a demandé s’il songeait à se présenter, M. Lewington a admis qu’il y pense. Il a toutefois précisé qu’il y aurait plusieurs étapes à franchir, et beaucoup de travail à faire, avant de pouvoir devenir candidat fédéral.

M. Bernier a parlé pendant environ une heure, répondant aux questions à la suite de sa présentation. Les grands thèmes portaient sur la liberté qu’il estime brimée par l’ingérence gouvernementale; la corruption des partis et des institutions au pouvoir; sa volonté de réduire l’immigration; son opposition à l’avortement; et son rejet de la notion d’urgence climatique. M. Bernier a dit qu’il retirerait le Canada de l’accord de Paris sur le climat, et qu’il supprimerait toute taxe sur le carbone, ce qui a suscité de vifs applaudissements dans la salle.

M. Bernier a qualifié son regroupement de «parti populiste intelligent et pragmatique». Alors que le terme populiste est souvent boudé, le chef l’assume pleinement en insistant qu’il s’agit d’un populisme «intelligent». «Nous faisons appel à votre intelligence, et non à vos émotions,» a-t-il affirmé.

M. Bernier a critiqué autant le chef conservateur Pierre Poilièvre que le Premier ministre libéral Justin Trudeau. «C’est qui, Pierre Poilièvre?» a lancé Réjean Venne, faisant rire l’assemblée. Ancien ministre conservateur, M. Bernier a dit que le chef de son ancien parti est «un bon gars,» mais l’a accusé d’être membre de l’«establishment politique» et d’être «opportuniste.» Selon M. Bernier, M. Poilièvre «ne fait pas de la politique en fonction de ses convictions. Il dit ce que les gens veulent entendre de jour en jour, et si l’opinion publique change, il changera aussi.»

Lorsqu’il a évoqué M. Trudeau, l’assistance a hué, puis elle a applaudi lorsque le chef du PPC a dit vouloir se débarrasser du Premier ministre.

Pour le Nord de l’Ontario, le point le plus important du discours portait sur la relocalisation potentielle du chef. «Je me suis présenté dans mon ancienne circonscription de Beauce comme chef du PPC, et je n’ai pas gagné. J’étais encore en Beauce durant la dernière élection en 2021, et je n’ai toujours pas gagné. Alors, maintenant, je peux vous le dire : je cherche une nouvelle circonscription. Ça pourrait être encore la Beauce, ou ça pourrait être une autre circonscription à l’extérieur du Québec,» a-t-il révélé. Puis il a mentionné le soutien fort pour son parti dans cette région en 2021. «Ma prochaine circonscription pourrait être dans le Nord de l’Ontario!» L’annonce a provoqué une vague d’applaudissements dans la salle. M. Bernier a promis d’annoncer sa décision le plus tôt possible afin d’avoir le temps de réunir une bonne équipe pour préparer la prochaine élection.

Après son discours, la Tribune a demandé à M. Bernier s’il considérait sérieusement s’installer dans cette région. Il a répondu que cette circonscription ainsi que quelques-unes au sud du Manitoba avaient affiché un taux élevé de votes pour le PPC. Or, ce soutien n’est pas le seul attrait de la région, a-t-il ajouté. «C’est une région rurale, comme ma Beauce natale, et c’est une communauté francophone,» a-t-il vanté comme atouts du Nickel Belt.

Selon les résultats des dernières élections fédérales, le Nickel Belt est un terrain fertile pour cultiver du soutien au PPC. M. Bernier voit cela comme une opportunité de gagner son tout premier siège au Parlement comme chef du parti qu’il a fondé en 2018. Selon Renaud Roy, coordonnateur régional du PPC dans le Nord de l’Ontario, «cette région du Nord de l’Ontario a donné au PPC le même taux de soutien que l’Alberta lui a donné.»

En effet, le candidat PPC de Nickel Belt en 2021, David Hobbs, a récolté 9,2% des votes, près du double de la moyenne nationale de 4,9%. «Évidemment, nous avons beaucoup en commun au niveau de nos valeurs (…) avec les provinces de l’ouest comme le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta,» de dire M. Roy. Or, le taux de vote de Nickel Belt, à 9,2%, est supérieur à la moyenne de ces trois provinces aussi.

Ainsi, M. Bernier a de quoi être attiré par cette région, et l’avenir nous dira si le Nord de l’Ontario lui accordera son premier siège au Parlement comme chef du PPC.

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  • Date de création 25 novembre, 2022
  • Dernière mise à jour 25 novembre, 2022
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