Malgré une baisse de membres, les Guides poursuivent la route

Comparativement à maintenant, le scoutisme et le guidisme étaient certainement plus populaires au XXe siècle. Pourtant, ils sont toujours vivants. Et le guidisme, quoique plus que centenaire, apporte son lot de valeurs tout à fait adaptées aux filles d’aujourd’hui.

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André Magny
IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

 

«C’est moi qui vais organiser le prochain camping!», lance fièrement Emma Boisvenue, qui en est à sa dixième année dans le mouvement guide. À 15 ans, elle est dans les Kamsoks (14 à 17 ans), mot autochtone signifiant «gravir les montagnes», dernier échelon d’unité dans l’organisation pour les jeunes après les Étincelles (5 à 7 ans), les Jeannettes (8-10) et les Guides (11-13). Elle et les autres membres de son unité vont donc planifier pour cet été diverses activités, acheter l’épicerie pour concocter les repas au quotidien et réserver, lorsqu’il le faut, matériel et sorties pour un camp sous la tente d’une durée d’une semaine. «Ça développe les responsabilités et la débrouillardise», affirme Emma issue d’une famille dont la mère a été guide, le père scout et un jeune frère, qui est aussi dans le mouvement. Un clan familial dont serait assurément fier Lord Baden-Powell, le fondateur du scoutisme.

Des chiffres alarmants

En cours de conversation, Emma mentionne que les Guides accueillent tout le monde sans tenir compte de la religion comme ce fut déjà le cas par le passé. Les Guides venant d’Orléans font partie des Guides franco-canadiennes établies en 2007.

Lynn Young est commissaire nationale des Guides franco-canadiennes. Elle est bénévole depuis près de 30 ans au sein du mouvement des Guides. Selon elle, c’est dans l’action, le travail d’équipe, l’amour de la nature et l’acquisition d’habiletés - avec les fameux badges! – que se trouve l’essence du mouvement guide.

Aujourd’hui, les Guides franco-canadiennes comptent environ 200 membres actifs et plus d’une centaine de bénévoles dans les provinces du Manitoba (district de Winnipeg), du Nouveau-Brunswick (district d’Edmundston) et, bien sûr, de l’Ontario avec le district d’Ottawa. Le secteur d’Orléans fait partie du district d’Ottawa. Si en 1994, celui-ci regroupait l’ensemble de l’Est ontarien avec notamment Hawkesbury, Casselman ou Rockland, en 2022, «les unités sont principalement dans l’est de la ville d’Ottawa avec une concentration à Orléans.  Il existe des unités à Beacon Hill, Vanier et Gloucester» de préciser la commissaire nationale.

En 1994, plus de 150 filles étaient inscrites au sein des diverses unités orléanaises ; les chiffres concernant 2021 montrent une diminution de 50 %. La baisse est aussi marquée pour l’ensemble du district d’Ottawa : 476 jeunes inscrites il y a 30 ans, 136 en 2021. Quant aux adultes servant à encadrer tous ces jeunes, ils sont trois fois moins nombreux depuis les années 2020 que dans les années 1990.

Remonter la pente

En allant frapper à la porte des médias tout en étant transparente sur la situation, Lynn Young ne souhaite qu’une chose : montrer que le guidisme a encore sa place en 2022. Alors, comment expliquer cette diminution significative des effectifs depuis 30 ans? D’une part, les différentes activités offertes aux jeunes sont plus nombreuses qu’avant et, d’autre part, le manque d’adultes bénévoles fait cruellement défaut, analyse Mme Young.

Pourtant, à comparer avec d’autres loisirs proposés aux enfants et aux ados, les 180 $ demandés annuellement pour une inscription au sein des Guides franco-canadiennes apparaissent sous la moyenne, si on se fie à une étude parue en 2019 de la Banque Nationale sur ce qu’il en coûte pour élever un enfant; en ce qui concerne les loisirs et les fournitures scolaires, l’étude de la banque estime la somme annuelle à 800 $.

«On a quelque chose à offrir», répète de son côté Lynn Young. Quant à Emma Boisvenue, elle est convaincue qu’en plus de s’être fait des amies à l’extérieur de l’école, le guidisme lui permet d’avoir «de nouvelles opportunités de faire des choses pour pas trop cher! En plus d’avoir un groupe à l’extérieur de l’école où je peux parler français.»

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BP :

Le secteur d’Orléans appartenant au district d’Ottawa dans les Guides franco-canadiennes, propose à de jeunes filles, en moyenne une fois par semaine, des activités pour divers groupes d’âge comme les Kamsoks, les Jeannettes et les Étincelles. Crédits : courtoisie des Guides franco-canadiennes.

 

À 15 ans, Emma Boisvenue d'Orléans, en est à sa 10e année dans le mouvement guide. Crédit : gracieuseté d'Emma Boisvenue

 

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  • Date de création 4 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 4 juillet, 2022
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