L’utilisation des terres et les connaissances traditionnelles des Inuits à l’étude
Le 17 octobre dernier s’est tenue une assemblée publique qui visait la présentation d’une étude Tusaqtavut à la communauté d’Iqaluit. Dirigée par la Qikiqtani Inuit Association (QIA), cette étude de recherche préliminaire vise à documenter les sites importants d’utilisation des terres et de l’eau par les Inuits dans la région sud de Baffin autour d’Iqaluit.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix
Dans le passé, QIA a mené cinq études Tusaqtavut de ce type dans d’autres communautés du territoire et vise à en mener une pour chacune des treize communautés de la région de Qikiqtani.
L’organisation QIA a sélectionné le Firelight Group afin de mener l’étude Tusaqtavut qui peut aider à localiser les futurs développements potentiels d’énergie renouvelable de toute nature. Il pourrait par exemple s’agir de stockage par pompage, d’énergie éolienne, d’hydroélectricité et d’énergie solaire.
Une telle étude peut également soutenir d’autres développements potentiels dans différents domaines tels que l’exploitation minière et la construction.
La Nunavut Nukkiksautiit Corporation (NNC), qui en est aux premières étapes de l’exploration d’un développement potentiel d’énergie renouvelable pour Iqaluit, guidera ses décisions futures en fonction des commentaires des bénéficiaires inuits et de la communauté d’Iqaluit.
Informer la communauté
Une trentaine d’Iqalummiut étaient présents lors de l’assemblée publique du 17 octobre. Le but de cette réunion et le travail à accomplir ont été clarifiés dès le départ par Richard Paton, directeur principal aux projets pour QIA.
De leur côté, des représentants de Firelight Group ont présenté le concept de l’étude Tusaqtavut, la méthodologie, les personnes impliquées, le calendrier ainsi que les produits finaux.
« Étant donné que NNC en est aux toutes premières étapes d’un développement potentiel d’énergie renouvelable, qui serait en partenariat avec la communauté d’Iqaluit, l’étude Tusaqtavut alimentera directement cette exploration », affirme Jess Puddister, responsable des parties prenantes et de la réglementation de Nunavut Nukkiksautiit Corporation.
Jess Puddister était présente à la réunion et a pu donner un aperçu de la philosophie et de la stratégie de développement de l’entreprise, qui sont « ancrées dans le consentement libre, préalable et éclairé des Nunavummiut », souligne-t-elle.
« Le processus Stage-Gate est utilisé, ce qui nécessite quatre itérations de recherche de consentement de la part des dirigeants inuits de la région et de la communauté et une prise de décision collective quant à savoir si et quand la prochaine phase de travail se poursuivra », explique Jess Puddister.
Les personnes présentes à la réunion ont pu poser des questions et partager leurs inquiétudes sur la façon dont l’énergie renouvelable pourrait être développée à Iqaluit.
Connaître le point de vue de la communauté
Des études sont actuellement réalisées à travers la passation de 80 entrevues avec des Iqalummiut, plus particulièrement des aînés et d’autres Inuits qui fréquentent le territoire.
Ces rencontres, prévues du mois d’octobre au mois de décembre 2022, sont d’une durée entre une à trois heures. Des cartes numériques y sont utilisées afin d’enregistrer toutes les places qui sont importantes concernant l’utilisation des terres inuites.
« Les études visent à discuter de l’endroit où les Inuits récoltent la faune, des sentiers d’accès pour effectuer les récoltes et où les Inuits campent et/ou ont des cabines, en plus de l’accès à l’eau douce », résume Richard Paton.
L’utilisation de l’énergie renouvelable encouragée par la SÉQ
La Société d’énergie Qulliq (QEC) n’a pas été impliquée dans l’organisation ou la participation de l’assemblée publique.
De 2005 à 2008, la QEC avait mené des études de faisabilité pour un développement hydroélectrique à Iqaluit. Ce projet n’a finalement jamais eu lieu en raison des coûts en capital important à l’époque.
Rick Hunt, président-directeur général de la Société d’énergie Qulliq affirme qu’au lieu de cela, la Société a recherché des solutions alternatives pour aider à apporter des systèmes renouvelables au mélange d’approvisionnement énergétique du territoire sans que les clients aient à assumer le coût d’importants investissements en capital.
« Grâce à la mise en œuvre du programme de facturation nette et du programme des producteurs d’électricité commerciaux et institutionnels de la QEC, la Société a ouvert la porte aux résidents, aux clients commerciaux et aux hameaux locaux pour qu’ils participent à l’apport d’énergie renouvelable au Nunavut, tout en continuant à fournir un service essentiel sûr et fiable », explique Rick Hunt.
Plus récemment, la QEC a obtenu une approbation conditionnelle, sur une base provisoire, pour débuter les évaluations techniques de projets potentiels d’énergie renouvelable qui relèvent du programme d’énergie renouvelable à l’échelle communautaire prévu par la QEC.
« Le Programme pour les producteurs d’électricité indépendants vise à offrir aux organisations inuites et aux entités appartenant à des Inuits des occasions de développer une énergie renouvelable locale qui sert au mieux les intérêts économiques à long terme et l’autonomie énergétique des Nunavummiut », précise Rick Hunt.
« Il sert également à réduire l’empreinte carbone du Nunavut sans compromettre la sécurité et la fiabilité des systèmes de distribution d’électricité locaux ni augmenter les coûts pour ses clients », conclut-il.
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Crédit : Courtoisie
Légende
Selon des études antérieures, les régions de Qigirrijaarvik et de Kangala sont les deux sites les plus prometteurs pour la construction d’une potentielle infrastructure.
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- Date de création 10 novembre, 2022
- Dernière mise à jour 10 novembre, 2022