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L’Université de Saint-Boniface orpheline ou presque de ses étudiants internationaux

En raison de la pandémie, l’Université de Saint-Boniface a été contrainte pour la session d’automne de refuser toute nouvelle inscription venant d’étudiants étrangers. Un manque à gagner important pour l’établissement universitaire francophone. 

André Magny

Initiative de journaliste local Ouest -APF

Cet automne, l’USB sera privée d’au moins du quart de ses étudiants étrangers. Une poignée d’étudiants de première année a réussi à s’inscrire. « Une dizaine », précise la coordonnatrice du bureau international de l’USB, Robin Rooke-Hanke,. « Habituellement, on en a entre 40 et 50. » Normalement, les étudiants doivent présenter un permis d’étude allant de pair avec une lettre d’acceptation d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Ce document leur permet alors de fouler le sol canadien. Avec la COVID-19, tout a été chamboulé.

Quand l’Université parle d’étudiants qui sont inscrits chez elle, elle désigne, non seulement ceux qui sont dans ces facultés traditionnelles, mais également ceux et celles qui profitent des programmes offerts à l’École technique et professionnelle (ÉTP), comme la gestion en tourisme ou l’administration. L’ÉTP met particulièrement l’accent sur des cours axés sur les besoins du marché du travail, ainsi que sur les stages en entreprise.

Selon le site de l’USB, chaque étudiant paie environ en moyenne entre 9 000 $ et 13 000 $ par année en frais de scolarité. L’Université se retrouve donc avec un manque à gagner d’environ un demi-million de dollars.

Pour les commerces de la région de Winnipeg, cela signifie aussi moins de main-d’œuvre. Avec leurs visas d’étudiants, les jeunes universitaires ont aussi le droit de travailler à temps partiel pendant qu'ils sont aux études, ainsi que pendant la saison estivale.

« On espère un retour à la normale pour la session d’hiver,  mais avant d’inscrire de nouveaux étudiants, on veut une preuve qu’ils vont pouvoir venir », avoue Mme Rooke-Hanke.

Une université à l’écoute

Marie Paule Ehoussou en est à sa 4e année à l’USB. À sa grande satisfaction, elle suit en parallèle des cours en commerce international auxquels viennent se greffer des cours en psycho. « En général, je n’aime pas l’école, mais l’Université de Saint-Boniface m’en a donné le goût! », dit en riant celle qui motive son choix de l’USB par un désir de venir « dans un environnement anglophone, tout en gardant un lien avec le français. »

Elle fait partie des quelque 200 étudiants étrangers qui avaient commencé leur scolarité universitaire avant la pandémie.

Originaire de la Côte d’Ivoire, elle retourne normalement voir sa famille une année sur deux. Ce ne fut évidemment pas le cas cet été. Grâce à son permis de travail, depuis son arrivée à Winnipeg, elle a travaillé à temps partiel dans un centre d’appels, ainsi que dans la vente au détail.

Cependant, avec la pandémie, nombre d’étudiants étrangers comme elle n’ont pu travailler cet été en raison du nombre de commerces fermés. Heureusement, selon Marie Paule, dans les circonstances, « l’Université a fait un beau travail. » Avant le début de la session, des rencontres internationales ont été organisées pour mettre tout le monde au courant de la situation. En raison d’absence de revenus pour certains étudiants et comme les cours sont maintenant offerts à distance, l’USB a offert à ceux et à celles qui n’en avaient pas la possibilité d’obtenir un ordinateur pour la rentrée de septembre.

En dépit d’un retour à l’Université pas comme les autres, Marie-Paule, qui est aussi vice-présidente de l’Association des étudiants de l’USB, est tout de même remplie d’espoir en cette dernière année de son bac. « Je finirai bien par trouver du travail, dit-elle. Les activités recommencent, et puis, je sais qu’il y a trois entreprises qui sont intéressées par mon profil. »

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Bas de vignette : Engagée au sein de la vie étudiante de l’USB, Marie Paule Ehoussou est l’une des 200 étudiantes et étudiants internationaux qui pourront continuer à étudier cet automne au sein de l'institution francophone.

Crédit : gracieuseté de Marie Paule Ehoussou

 

Bas de vignette : La coordonnatrice du bureau international de l’USB, Robin Rooke-Hanke, , espère le retour en grand nombre des étudiants internationaux en 2021.

Crédit : gracieuseté de l’Université de Saint-Boniface

 

Bas de vignette : L’Université de Saint-Boniface.

Crédit : Université de Saint-Boniface

 

Bas de vignette : Une scène qui ne risque pas d’arriver cet automne, puisque les cours de la session qui vient de démarrer sont donnés en ligne à cause de la pandémie.

Crédit : gracieuseté de l’Université de Saint-Boniface.

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  • Date de création 14 septembre, 2020
  • Dernière mise à jour 14 septembre, 2020
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