L’union va favoriser les échanges économiques francophones

Le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA), le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA) s’unissent pour créer l’Alliance de la francophonie économique canadienne (AFEC).

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Cette initiative lancée le 26 janvier dernier a pour objectif de bâtir des ponts entre les provinces canadiennes afin de favoriser les échanges économiques entre les entreprises et les gens d’affaires francophones. L’Alliance tentera aussi d'accroître la collaboration entre les provinces qui est parfois timide malgré un nombre de locuteurs francophones croissant à l'extérieur du Québec.

«On cherche à donner de la lumière au français dans une perspective de […] développement économique, de voir la langue de manière positive, comme un [pilier] de réussite en affaires», explique le président-directeur général de la FCCQ, Charles Milliard.

L’AFEC se donne aussi pour mission de faire connaître les marchés d’affaires francophones hors Québec où «se cachent» de nombreuses opportunités pour les entrepreneurs de la Belle Province qui souhaitent négocier dans leur langue plutôt qu’en anglais. «Le Canada a été fondé d’est [en] ouest, mais en affaires, on regarde majoritairement du nord au sud, vers les États-Unis, explique le PDG. Pour moi, ce n’est pas normal.»

D’autant plus que, comme l’exprime le président du CDÉA, Guillaume Bédard, «on oublie souvent qu’il y a 2.7 millions de [locuteurs] francophones hors Québec». «Ce corridor d’échanges est sous-estimé et sous-utilisé au Canada. On tente donc de se prendre en main et de stimuler les échanges […] pour qu’on puisse se faire de belles passes entre provinces», affirme-t-il.

Par désir de faire des affaires en français, un nombre important d’entrepreneurs québécois se tournent d’ailleurs vers les marchés d’exportation de l’Europe ou de l’Afrique, mentionne Guillaume Bédard, alors que le processus de développement se montre beaucoup plus rapide lorsqu’ils choisissent de rester au pays.

«Je ne dis pas que ce n’est pas correct d’aller faire de la business en Afrique de l’Ouest, j’en ai fait moi-même», raconte celui qui siège aussi au conseil d’administration du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada). «C’est juste que pour [développer] ces marchés-là, ça prend environ quatre ans», ajoute-t-il.

Transition énergétique québéco-albertaine

L’AFEC compte mener des actions de coopération interprovinciale dans plusieurs domaines, dont l’éducation, le transport, le tourisme et l’énergie. Et si on en croit les dires de Charles Milliard et de Guillaume Bédard, on pourrait aussi voir les deux provinces collaborer sur des projets de transition verte.

«La question de la transition énergétique et de l’utilisation des ressources naturelles entre le Québec et l’Alberta, c’est un excellent exemple où on a des ponts à rétablir», avance le PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

De son côté, Guillaume Bédard aimerait voir le «talent québécois investir dans l’évolution du secteur énergétique albertain» et leur lance un appel. «Venez nous aider! En ce moment, on a des soumissions de groupes allemands, français, américains et australiens, mais il n’y a pas de groupes du Québec. Regardons chez nous avant de négocier avec d’autres pays», s’exclame-t-il.

Expansion en vue

Si l’AFEC cherche avant tout à faire valoir les occasions d’affaires pour les francophones, le président du CDÉA assure que l’Association bilingue des municipalités de l'Alberta (ABMA) sera aussi impliquée dans le projet «pour créer un réseau encore plus fort».

Par ailleurs, Charles Milliard et Guillaume Bédard aimeraient voir leurs homologues des autres provinces et territoires ne faisant pas encore partie de l’Alliance se joindre à eux éventuellement. «C’est un départ, il y a quatre organisations fondatrices, mais on aimerait rapatrier au moins une association par province et territoire», affirme le président-directeur général de la FCCQ.

«On commence avec le […] Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et l’Alberta parce que ce sont les provinces où on retrouve la plus grande démographie francophone au pays, mais notre porte reste grande ouverte pour inclure [d’autres] gens», affirme de son côté Guillaume Bédard.

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  • Date de création 18 février, 2023
  • Dernière mise à jour 13 février, 2023
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