L’institut Cooper veut des papiers pour tous

Le dimanche 18 septembre, l’Institut Cooper a organisé un rassemblement à Charlottetown pour réclamer la régularisation des immigrants sans-papiers, et le statut de résident permanent pour les travailleurs étrangers temporaires.  L’objectif était double : sensibiliser les Insulaires et faire pression sur le gouvernement fédéral.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

«J’aimerais avoir le statut de résident permanent, ou un permis de travail qui me permet de rester plus longtemps ici», témoigne Cesar Morales Salvador, venu à l’Île-du-Prince-Édouard via le Programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires.  Depuis deux ans, il fait des allers-retours entre le Mexique, son pays d’origine, et l’Î.-P.-É., pour travailler dans les champs.

«En ayant un statut de permanent, ça nous permettrait d’avoir un meilleur accès aux soins de santé et aux services sociaux», renchérit Santos Andre de Barrera, également travailleur saisonnier agricole, originaire du Mexique.

Les deux hommes assistent, avec une dizaine d’autres travailleurs agricoles, à un rassemblement organisé par l’Institut Cooper à Charlottetown.  Une trentaine de personnes était présente à Victoria Park pour réclamer la régularisation des immigrants sans-papiers, et le statut de résident permanent pour les travailleurs saisonniers immigrés, les étudiants internationaux, et les demandeurs d’asile.

Une manifestation qui s’inscrit dans le cadre d’un mouvement national mené par Oxfam, le Réseau Action Climat, Médecins du Monde, la Ligue des droits et libertés et Migrant Rights Network.

Conditions de vie déplorables

À l’échelle du pays, il y aurait 1,7 million de travailleurs saisonniers immigrés, d’étudiants internationaux, et de réfugiés, et 500 000 immigrants sans-papiers.  À Î.-P.-É., il est difficile d’avoir des chiffres exacts.  «Mais il y a très peu de sans-papiers dans notre province, moins d’une centaine», précise Joe Byrne, président de l’Institut Cooper.

Aux yeux du responsable, l’enjeu dans la province, ce sont les conditions de vie et de travail des travailleurs étrangers temporaires, qui prêtent main forte dans le secteur agricole, mais aussi dans les usines de transformation de poisson et de fruits de mer.  D’après l’étude intitulée «En sécurité au travail, en danger à la maison», on sait qu’en 2020, l’Î.-P.-É. en aurait accueilli 1725.

«Ils sont parfois victimes d’abus de la part de leur employeur», regrette Joe Byrne.  Il évoque notamment des conditions de logement «déplorables», dans des sous-sols non chauffés l’hiver, avec des fenêtres et des portes cassées.

L’Institut Cooper demande un accès facilité à la résidence permanente pour ces travailleurs qui «reviennent parfois depuis des décennies», et qui «à chaque fois, doivent obtenir un nouveau permis de travail fermé», déplore Joe Byrne.

Sensibiliser les iInsulaires

«S’ils sont assez bons pour travailler pour nous, pourquoi ne le sont-ils pas assez pour être résidents permanents, s’agace-t-il. En leur refusant ce statut, on leur refuse l’accès à des droits basiques.  Ils ne peuvent pas avoir de permis de conduire, ou de carte de santé.»

Avec cet événement, l’Institut Cooper espère sensibiliser les insulaires.  «On veut créer la conversation, la plupart des gens à l’île ne savent même pas qu’il y a des travailleurs étrangers temporaires et connaissent encore moins leur situation», explique Ryan MacRae, coordonnateur du programme des travailleurs migrants à l’Institut.  «Ils soutiennent pourtant notre économie, repeuplent nos communautés rurales et enrichissent l’île de leur culture.»

L’organisation militante espère également que le gouvernement fédéral va adopter une loi sur le sujet lors de la session parlementaire de cet automne.  «La balle est dans leur camp, Justin Trudeau en parle beaucoup depuis des années, mais maintenant on attend des actions concrètes», tranche Joe Byrne.

 

 

 

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Photos

 

Une trentaine de personnes était présentes lors du rassemblement organisé le dimanche 18 septembre à Charlottetown par l’Institut Cooper pour notamment demander la régularisation des immigrants sans-papiers.

 

Joe Byrne est président de l’Institut Cooper.

 

Cesar Morales Salvador est travailleur étranger temporaire à l’Î.-P.-É.

 

Ryan MacRae est coordonnateur du programme des travailleurs migrants à l’Institut Cooper.

Le rassemblement organisé par l’institut Cooper s’est fait en musique.  (Photos : Marine Ernoult)

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  • Date de création 26 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 26 septembre, 2022
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