L’immobilier joue au yoyo

Il y a à peine 18 mois, les acheteurs de maisons devaient renchérir sur le prix demandé pour obtenir la maison de leurs rêves. Avec la hausse des taux d’intérêt, les choses ont toutefois évolué selon les experts.

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André Magny
IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

En juin 2021, L’Orléanais avait consulté le courtier immobilier Yvan Rhéaume, associé à l’agence indépendante Right at Home. Il confiait alors que le prix médian d’une maison était de 660 000 $, soit un bond de 30 % par rapport à 2020.

Actuellement, selon le spécialiste, «la majorité des ventes se fait maintenant sous le prix demandé.» Yvan Rhéaume donne un exemple précis datant de la mi-août. Sur 32 propriétés vendues cet été, «huit ont été vendues au-dessus du prix de vente et la différence de prix était minime dans plusieurs cas», explique le courtier immobilier, qui s’y connaît également en planification financière personnelle.

Est-ce que cela signifie que l’ensemble du prix des maisons baisse? Il faut être prudent avant de tirer des conclusions. C’est du moins l’avis d’Yvan Rhéaume : «Le marché a ralenti dans le sens que beaucoup moins de maisons et de condos ont été vendus en 2022 par rapport à l'an dernier et les années précédentes.» Cependant, le prix de vente moyen, lui, continue de grimper.

D’après des chiffres du Ottawa Real Estate Board, qui englobent non seulement Ottawa, mais également des municipalités comme Embrun ou encore Rockland, entre juillet 2021 et juillet 2022, les ventes de propriété ont chuté de près de 37 % comparativement aux prix, qui ont augmenté de 6 % pour les maisons et de 8,5 % pour les condos. Uniquement pour Ottawa, en y incluant Orléans, M. Rhéaume confirme que c’est la même augmentation.

Qu’en disent les banques ?

Une récente étude publiée à la mi-août et réalisée par les économistes Hélène Bégin et Chantal Routhier de Desjardins titrait «Les conditions de marché ont changé rapidement : la baisse des prix se poursuivra au Québec et en Ontario». On y mentionnait qu’en raison de la remontée des taux hypothécaires, les marchés ontariens qui avaient connu «une forte surenchère jusqu’en début d’année, encaissent un dur retour à la réalité».  Selon le document des deux spécialistes, «le prix moyen des propriétés en Ontario a déjà fléchi d’environ 15 % entre février et juillet. Une baisse cumulative de 24 % est prévue d’ici la fin de 2023.»

Cependant, de l’avis de Daniel Caron, le directeur du développement de marché à la Caisse Desjardins de l’Ontario, la région d’Orléans n’en est pas encore là. «Vous savez, le prix des maisons est encore élevé, car Orléans est prisé comme secteur», précise-t-il.

Cela veut-il dire qu’il faut mettre un X sur l’idée d’acheter une maison? Yvan Rhéaume ne le croit pas. Selon lui, les banques ne semblent pas plus «réticentes à prêter aux futurs acheteurs maintenant que les taux d'intérêt ont augmenté. Toutefois, pour des revenus similaires, la hausse des taux d'intérêt va évidemment se traduire par une capacité réduite et des montants de financement réduits pour les acheteurs, puisque les taux d'intérêt sont plus élevés.»

De son côté, M. Caron tient à prodiguer quelques conseils aux futurs acquéreurs. «Avoir en tête de s’acheter une maison, c’est quelque chose qui se planifie. C’est par exemple, aller faire des démarches auprès de sa caisse ou de sa banque pour voir si on se qualifie pour une préapprobation.»

Puisque l’autonomie financière de ses clients est l’un des objectifs de Desjardins, M. Caron insiste beaucoup sur l’importance d’aller rencontrer un conseiller financier. Celui-ci saura aiguiller la ou le propriétaire en devenir vers les meilleures solutions. «Vous savez, contracter une hypothèque pour acheter une maison, c’est un très gros projet», conclut-il.

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Bas de vignette : De son bureau d’Orléans, Daniel Caron, directeur du développement de marché à la Caisse Desjardins de l’Ontario, répète que le conseiller financier sera une aide précieuse pour envisager l’achat d’une maison. Crédit : Courtoisie de Desjardins

Bas de vignette : Selon Yvan Rhéaume, courtier immobilier, l’augmentation du prix des maisons est encore à la hausse à Orléans, même si la surenchère semble s’essouffler quelque peu. Crédit : Courtoisie Yvan Rhéaume

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  • Date de création 12 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 12 septembre, 2022
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