L’espace commence à manquer dans plusieurs écoles francophones

L’espace se fait de plus en plus rare dans certaines écoles francophones du Nouveau-Brunswick. La hausse des inscriptions est en grande partie responsable de ce nouveau défi avec lequel doivent composer les districts scolaires.

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Bobby Therrien

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Lors de la plus récente réunion publique du conseil d’éducation du District scolaire francophone du Nord-Ouest, Luc Caron, directeur général du DSFNO, a recommandé aux membres du CÉD d’évaluer la possibilité d’ajouter l’école Carrefour de la jeunesse d’Edmundston à sa liste de projets d’immobilisations à effectuer en 2024-2025.

«Il y a une augmentation du nombre d’inscriptions dans cette école depuis quelques années. Cette année surtout, on a beaucoup de nouveaux arrivants qui s’installent dans les communautés environnantes.»

Le Carrefour de la jeunesse est une école relativement neuve qui a été construite en 2005.

Entre le 25 avril 2022 et le 30 septembre 2023, le nombre d’élèves fréquentant cette école est passé de 336 à 365.

Si la tendance se maintient, le nombre d’inscriptions pourrait être à la hausse en 2023-2024.

Selon la directrice des relations stratégiques au DSFNO, Julie Poulin, l’école a eu recours à l’utilisation de classes mobiles. Présentement, elle en a deux, mais une seule est utilisée.

D’après Mme Poulin, celle-ci sert de local pour certains spécialistes qui ne sont pas établis à l’école tels que les orthophonistes et les ergothérapeutes qui doivent rencontrer des élèves.

Au Nord-Ouest, d’autres écoles doivent vivre avec le manque d’espace. Selon Julie Poulin, l’École Notre-Dame, située à Edmundston, se trouve depuis plusieurs années sur la corde raide.

En effet, du 25 avril 2022 au 30 septembre 2023, le nombre d’élèves à cette école est passé de 369 à 378. En décembre 2022, une nouvelle classe de 7e année a été créée, en plus d’une classe de 1re année en janvier 2023.

Actuellement, la bibliothèque a été installée dans une roulotte qui sert de classe mobile. Malheureusement, l’espace disponible sur le terrain permet difficilement d’installer de nouvelles classes mobiles.

L’école Régionale Saint-Basile doit aussi vivre avec ce type de défis. Même si sa population semble stable pour l’instant (298 élèves, le 25 avril 2022, comparativement à 299 en septembre 2023), il y a quand même trois classes mobiles qui sont utilisées, soit deux pour des classes de 5e année et une autre pour l’enseignement-ressource.

«À l’école Notre-Dame et à l’école Régionale Saint-Basile, il n’y a pas de local réservé spécifiquement pour les spécialistes qui ne sont pas établis à ces écoles et qui doivent rencontrer des élèves.»

Le Sud, victime de sa croissance démographique

Même si ses dirigeants se disent fiers d’observer une forte hausse d’inscriptions cette année, le District scolaire francophone Sud doit tout de même composer avec les inconvénients engendrés par cette tendance.

Les 38 écoles du DSF-S accueillent plus de 16 300 élèves, ce qui représente une augmentation de 839 élèves depuis septembre 2021 et une augmentation de près de 1200 depuis septembre 2019.

Selon Jean-Luc Thériault, directeur des relations stratégiques par intérim du District scolaire francophone Sud, c’est la région de Moncton qui connaît la plus forte croissance.

Les écoles de Moncton accueillent actuellement 4319 élèves, soit 434 de plus qu’à la rentrée de 2021. Les écoles de Fredericton et Saint-Jean accueillent, quant à elles, 3132 élèves, soit 154 de plus qu’à la rentrée de 2021.

L’arrivée massive de nouveaux arrivants est l’une des principales raisons évoquées par le DSF-S. Les écoles de la région ont accueilli 785 élèves issus de l’immigration de plus que l’année dernière.

«Des locaux supplémentaires sont essentiels afin de leur offrir, notamment, des services personnalisés sur le plan de la francisation et de l’intégration», a répondu M. Thériault.

Dans cette optique, le District scolaire francophone Sud estime qu’il est de plus en plus nécessaire d’agrandir des écoles existantes ou d’en construire de nouvelles, particulièrement dans les régions de Moncton, Fredericton et Saint-Jean.

L’ouverture, en septembre, de l’école Claudette-Bradshaw, à Moncton, devrait, d’après M. Thériault, permettre de libérer un peu d’espace dans les écoles de la région, même si cela ne règlera pas tous les problèmes.

«L’augmentation fulgurante de nouvelles inscriptions dans nos écoles crée des défis. Nous avons dû ajouter des ressources supplémentaires en classe dans certaines écoles où il n’y a plus nécessairement d’espace pour de nouvelles classes.»

Des écoles comme celles de Saint-Henri, à Moncton, Mathieu-Martin de Dieppe, Sainte-Anne de Fredericton et le Centre scolaire Samuel-de-Champlain de Saint-Jean ont tous des défis liés au manque d’espace.

«Par exemple, au début de l’année scolaire 2021-2022, l’école Saint-Henri accueillait environ 314 élèves. Elle en compte aujourd’hui 432 et ce nombre ne cesse d’augmenter de semaine en semaine», a ajouté Jean-Luc Thériault.

À court terme, des classes mobiles devront être ajoutées à l’école Saint-Henri, au Centre scolaire Samuel-de-Champlain et à l’école Sainte-Anne.

Pas d’inquiétudes dans le Nord-Est

Le District scolaire francophone du Nord-Est n’anticipe pas une augmentation substantielle d’élèves à court terme, même si on reconnaît que quelques communautés scolaires sont à l’étroit dans leurs locaux.

Selon Brigitte Couturier, responsable des communications et des relations stratégiques au DSFNE, c’est surtout l’état des infrastructures scolaires qui pose problème.

«Nos installations vieillissantes ne sont pas toujours adaptées aux approches pédagogiques d’aujourd’hui.»

Notons que les conseils d’éducation doivent soumettre annuellement, au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, une liste des projets prioritaires dans leur district respectif.

Le ministère décide alors quels projets seront réalisés/financés en les évaluant à l’aide d’une matrice décisionnelle qui comprend une série de critères prédéfinis.

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Légende : L'école Carrefour de la jeunesse, à Edmundston.

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• Date de création 24 avril, 2023
• Dernière mise à jour 24 avril, 2023