Les températures changeantes ne passent pas inaperçues dans la région

Loin d’avoir été constantes, les températures des derniers mois n’ont pas manqué d’attirer l’attention de certains jardiniers d’Orléans et d'agriculteurs de la région.

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Rebecca Kwan

IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

 

Si la section ottavienne de la Fédération de l'agriculture de l'Ontario rapporte ne pas remarquer outre mesure les effets de l’hiver plutôt doux de cette année et des températures changeantes des derniers mois sur les productions agricoles de la région, une résidente du quartier Chapel Hill Nord, à Orléans, Becky Gillam, qualifie pour sa part ce printemps «d’assez fou».

«Tout est disponible bien plus tôt que d'habitude. L'ail en est un qui est très en avance sur le calendrier», note-t-elle, étonnée par les températures des derniers mois et leurs effets.

Quant aux fleurs, «je ne serais pas surprise que les tulipes soient totalement terminées avant la fin de semaine de la fête de la Reine», lance-t-elle, ajoutant se souvenir que lorsqu’elle était enfant à Ottawa, «la fin de semaine de la fête de la Reine était toujours le moment le plus propice pour voir les fleurs au Festival des tulipes».

Mme Gillam rapporte que les tulipes plantées devant sa maison ont poussé, ce printemps, une semaine plus tôt que l’année dernière.

«Le 11 avril de l'année dernière, il y avait encore de la neige sur le sol», s’exclame-t-elle.

Attention aux insectes

De son côté, le président de la section ottavienne de la Fédération de l'agriculture de l'Ontario, Brent Taylor, informe que les températures changeantes connues cette année, soit les températures douces de la fin février et du début mars, puis les températures froides qui ont suivi, n’ont pas d’incidence importante sur les productions agricoles dans la région.

«C'est surtout lorsque les cultures poussent que les conditions météorologiques ont le plus d'influence», explique-t-il. Pour l’instant, «les cultures ont l’air d’aller bien», indique M. Taylor.

Reste que le temps doux de cet hiver n’est pas sans conséquence, signale ce dernier.

«En général, lorsque l'hiver est chaud, les maladies et les insectes nuisibles risquent d'être plus nombreux», informe-t-il. «Certains de ces ravageurs, comme la pyrale du maïs, qui sont tués par une forte gelée pendant l'hiver, auront probablement un taux de survie plus élevé cette année.»

Les agriculteurs de la région s’habituent néanmoins aux températures changeantes et au changement climatique, note M. Taylor.

Il informe que des solutions sont mises en pratique pour protéger les cultures des insectes nuisibles. «Il y a un coût à tout», fait-il toutefois remarquer.

Un problème à l’échelle du pays

Les changements de température ne sont pas sans conséquence selon Agriculture et Agroalimentaire Canada.

D’après ce ministère gouvernemental, la hausse des températures risque de représenter des défis pour le secteur agricole à travers le pays, non seulement pour des raisons telles qu’évoquées par Brent Taylor, soit la «pression accrue des organismes nuisibles et des maladies» pour les cultures, mais aussi en raison de «contraintes de production».

«Les saisons de croissance seront plus longues, mais leur variabilité posera des problèmes», écrit le ministère sur son site Internet. «Les dates du dernier gel de printemps et du premier gel d'automne sont restées très variables dans tout le pays, ce qui a rendu difficile pour les agriculteurs de gérer les semis et les récoltes en conséquence.»

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Photo : Photo Becky Gillam tulipes printemps 2023

Crédit : Courtoisie Becky Gillam

Légende : Les tulipes devant la maison Becky Gillam l’année dernière.

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  • Date de création 22 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 22 avril, 2024
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