Les passeports ne passent pas dans le Nord de l’Ontario

Après le hockey et la politique, l’obtention d’un passeport pourrait devenir le sport national des Canadiens cet été. Les histoires de file d’attente interminable et de rêves brisés font la une des médias depuis deux semaines. S’il est pour l’instant presque impossible d’obtenir un passeport dans les capitales et les grandes villes où se trouve un bureau de Services Canada, c’est encore plus compliqué pour les Nord-Ontariens de l’Ontario qui n’ont pas de tels bureaux.

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Julien Cayouette

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Après le hockey et la politique, l’obtention d’un passeport pourrait devenir le sport national des Canadiens cet été. Les histoires de file d’attente interminable et de rêves brisés font la une des médias depuis deux semaines. S’il est pour l’instant presque impossible d’obtenir un passeport dans les capitales et les grandes villes où se trouve un bureau de Services Canada, c’est encore plus compliqué pour les Nord-Ontariens de l’Ontario qui n’ont pas de tels bureaux.

Les bureaux de députés que nous avons contactés confirment que le nombre d’appels pour avoir de l’aide pour obtenir un passeport a beaucoup augmenté. Malheureusement, ils ne peuvent pas faire grand-chose pour accélérer le processus.

C’est entre autres le cas à Sudbury, au bureau de la députée fédérale Vivianne Lapointe. «Notre bureau ne peut pas accélérer le processus de demande de passeport. Tandis que notre bureau reçoit beaucoup d’appels, Service Canada s’occupe de son côté d’un nombre sans précédent de demandes de passeport, ce qui augmente le délai de traitement. À présent, le délai de traitement dans les diverses régions du pays est d’environ neuf semaines, plus le délai de la livraison postale», ont-ils souligné au Voyageur par écrit. 

Le bureau de la députée recommande de ne pas planifier de voyage international sans passeport déjà entre vos mains.

Pour la députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, Carol Hughes, la situation est inacceptable. Elle raconte que les néodémocrates ont suggéré au gouvernement de se préparer à la reprise des voyages internationaux il y a au moins un an et demi.

Les passeports ne sont pas le seul problème, note la députée. Plusieurs bureaux de Services Canada sont paralysés par le manque de personnel ou d’agents de sécurité. Dans ce dernier cas, leur présence est toujours requise pour l’ouverture d’un bureau, malgré le fait que les mesures de protection contre la COVID-19 ne sont plus obligatoires — raison pour laquelle ils avaient été jugés nécessaires. 

Tout ça «augmente le trafic dans notre bureau, souligne Carol Hughes. Ce sont mes adjointes qui font le travail, mais elles ne sont pas rémunérées comme des agents de Services Canada.» 

«J’ai même eu une dame qui avait de la misère à avoir une cérémonie de citoyenneté», raconte-t-elle. Même s’il est parfois possible d’en faire en ligne, on ne le lui a pas offert. 

Récits divergents

En essayant de savoir comment les choses se passent pour les Nord-Ontariens, Le Voyageur a recueilli des récits bien différents. 

Marcel Lafrenière raconte que sa fille, qui demeure à Sturgeon Falls, a reçu son passeport par la poste en moins de deux semaines après être passée à une clinique organisée par le bureau du député de Nickel Belt, Marc Serré, il y a peu de temps. 

Notre collègue Venant Nshimyumurwa n’a pas eu la même chance. Celui-ci a fait sa demande à la fin mars, après avoir obtenu la citoyenneté canadienne — il ne pouvait donc pas faire la demande plus tôt. Il n’a toujours pas reçu son passeport. Il doit annuler le voyage qu’il comptait faire en aout au Rwanda pour régler quelques affaires personnelles et voir sa famille. 

Carol Hughes a vu le cas d’une résidente de Kapuskasing qui avait envoyé son application en avril et, après vérification par son bureau, elle n’avait toujours pas été traitée. «Elle a dû conduire à Toronto pour aller chercher son passeport. Quand elle est arrivée, ils ne le trouvaient pas. Mon bureau a dû téléphoner et ils l’ont finalement trouvé en 15 minutes.»

«C’est de valeur que ceux qui sont traités rapidement, c’est ceux où le député téléphone», déplore Mme Hughes. C’est pourtant ce que recommande la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, en chambre.

 

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  • Date de création 27 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 27 juin, 2022
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