Les organismes de santé collaborent pour lutter contre les surdoses

Christian Gammon-Roy

IJL – Réseau.Presse

Tribune : la voix du Nipissing Ouest

Le 31 août était la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, et devant un fléau grandissant dans la région, plusieurs intervenants en santé ont collaboré pour en faire un grand évènement visant l’éducation du public. Le Centre de santé communautaire de Nipissing Ouest était l’hôte d’un barbecue où plusieurs autres organismes présentaient des kiosques informatifs. Le Bureau de santé de Nipissing Parry Sound et district donnait des démonstrations d’administration de naloxone pour renverser les effets d’une surdose d’opioïdes, puis distribuait des échantillons. Le Centre Alliance présentait ses programmes d’aide en toxicomanie et en santé mentale.

«C’est la première fois que nous avons un évènement de cette envergure,» décrit Lynn Perreault, directrice du Centre Alliance de l’Hôpital général de Nipissing Ouest. «Malheureusement, en raison de la COVID-19, plusieurs activités, comme le dîner au chili pour la Semaine de la santé mentale au mois de mai, ont dû être annulées. Nous avons l’habitude de souligner chaque année la Semaine de la santé mentale, la Journée de sensibilisation aux surdoses, la Journée de la prévention du suicide et la Semaine de sensibilisation aux dépendances. Nous espérons pouvoir reprendre ces ateliers et activités de sensibilisation bientôt.»

Environ 100 personnes ont assisté à la journée du 31, dont le chef (Gimaa) Scott McLeod de la Première nation Nipissing et le maire-adjoint de Nipissing Ouest, Yvon Duhaime. Tous deux ont souligné l’importance de parler ouvertement des surdoses, un problème souvent caché en raison de la stigmatisation. Selon le Gimaa McLeod, les personnes en situation de dépendance méritent nos soins, car chacun est «une bonne personne qui n'a tout simplement pas vécu de bonnes choses dans la vie.» Il a souligné que ces mauvaises expériences peuvent découler d'injustices sociales, du «traumatisme intergénérationnel, au système des réserves, à la Loi sur les Indiens et aux 160 dernières années en général.»

Guy Robichaud, directeur du Centre de santé communautaire, était satisfait de la journée. «C’était bien de voir autant de personnes participer. Tout s’est bien déroulé… Nous avions déjà des barbecues sur place et de l’espace pour recevoir, donc c’était aisé pour nous.» Il ajoute qu’il est toujours ravi de collaborer avec des partenaires en santé comme le Centre Alliance. «Certains de nos clients font aussi appel à leurs services,» souligne-t-il, ajoutant que les dépendances et les problèmes de santé mentale peuvent toucher tout le monde.

En effet, ces problèmes sont en hausse dans la communauté comme ailleurs. Dans un communiqué annonçant l’évènement du 31 août, le Bureau de santé de North Bay Parry Sound et district révélait la multiplication alarmante des décès liés aux surdoses. Selon leurs statistiques, il y aurait eu 19 décès en 2019, puis 50 en 2020 et 47 en 2021. «Dans le premier trimestre de 2022, il y a déjà eu 13 cas confirmés et probables de décès liés aux opioïdes dans notre district,» d’indiquer le Bureau de santé.

Les ressources offertes par le Centre Alliance sont indispensables pour contrer cette tendance inquiétante. «Nous faisons tout sur place, donc c’est facile pour les gens d’accéder aux services variés, de l’intervention en situation de crise jusqu’aux soins psychiatriques,» dit Lynn Perreault. Elle décrit le centre comme un «guichet unique» pour les soins et traitements en santé mentale et en toxicomanie. On peut même obtenir des services sans rendez-vous. «N’importe qui, à partir de l’âge de 16 ans, même sans référence médicale, peut passer à tout moment et recevoir l’aide dont il ou elle a besoin.»

La pandémie a même incité le centre à élargir ses méthodes de livraison de service. En raison des mesures de confinement, Alliance a dû lancer des consultations virtuelles et par téléphone, donc il est maintenant en mesure d’offrir de l’aide aux personnes même s’ils ne peuvent pas se rendre dans ses locaux. Mme Perreault est donc confiante de pouvoir continuer son travail essentiel même si une nouvelle vague de COVID-19 devait survenir. «Nous pouvons offrir des services peu importe la situation.»

Puis les services continuent aussi à évoluer; au mois de mars 2021, un programme de médecine pour la toxicomanie a été ajouté, donnant accès à un médecin spécialisé et des médicaments sur ordonnance au besoin. Au cours des derniers quatre ans, le centre a instauré des mesures pour réduire le temps d’attente des patients; une clinique sans rendez-vous pour les personnes qui ne sont pas inscrites à un programme mais qui veulent de l’aide ou des conseils; puis un programme d’échange de seringues en collaboration avec le Bureau de santé, pour réduire les méfaits dû aux seringues contaminées. «Tous nos services sont offerts dans les deux langues officielles, sont confidentiels et gratuits,» précise Mme Perreault.

L’an dernier, le Centre Alliance a reçu 1331 visites pour son programme de toxicomanie. Vu cette demande importante, Mme Perreault compte poursuivre ses efforts de sensibilisation, et elle veut faire de la Journée de sensibilisation aux surdoses un évènement annuel. À cette fin, une plaque sera érigée ce mois-ci près de la fontaine le long de la rue King, à côté de la Caisse Alliance. Elle servira à marquer la journée du 31 août et à honorer le souvenir des personnes disparues en raison d’une surdose, puis à donner espoir à ceux qui restent.

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  • Date de création 16 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 16 septembre, 2022
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