Les francophones maintenant inclus dans les célébrations de la Fierté de Saint-Jean

Un an après avoir abordé les défis de la communauté francophone LGBT+, des changements positifs ont été apportés à l’édition 2022 de la Semaine de la Fierté. Simon Paulin, trésorier de Saint John Pride, a accepté de discuter des progrès récents..

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Jonathan Poirier

IJL – Réseau.Presse – Le Saint-Jeannois

 

Monsieur Paulin, qui est aussi enseignant au Centre scolaire Samuel-de-Champlain, a d’ailleurs fondé le Club AGH (Alliance Gai-Hétéro) il y a une dizaine d’années lorsqu’il était étudiant à la même école. Le club s’occupe maintenant de faire de la sensibilisation au niveau de la diversité sexuelle, de genre, raciale et culturelle. Le Club AGH a aussi pour mission d’offrir un espace inclusif à tous les élèves comme fait au centre-ville The Shire, un projet communautaire anglophone.

Un drag bingo bilingue réussi

Comme première activité incluant les francophones, l’organisme Saint John Pride a décidé d’offrir un drag bingo à la cafétéria du Centre communautaire Samuel-de-Champlain. L’événement était ouvert à un public de tous âges, puisque le but était d’offrir une semaine d’activités familiales pour promouvoir la communauté LBGT+.

Pour Simon Paulin, le bilinguisme de l’événement était essentiel : « Je me suis assuré que les animateurs de la soirée étaient 100% bilingues. Alors je suis allé chercher du monde, des drag queens, qui étaient francophones et anglophones. Nos performeurs de Saint-Jean étaient anglophones, j’avais de la difficulté à trouver du monde qui parlaient français qui faisaient du drag, donc j’ai dû aller chercher à Moncton et Fredericton ».

Le bingo a été un grand succès, puisqu’il n’est resté que 10 jeux restants sur les 200 qui ont été préparés. L’enseignant trouve cela encourageant: « Ça vient dire qu’on avait beaucoup de représentation. J’ai du monde qui sont venus me voir après la soirée qui m’ont remercié d’avoir fait une activité enfin bilingue à Saint-Jean. On fait partie de la communauté, mais des fois on se fait ignorer. Moi, comme étant francophone, je ne veux pas être ignoré dans ma ville natale.»

Ce sentiment de réussite est aussi partagé par Allie Murchison-Maguire, une autre organisatrice du bingo membre du CA de Saint John Pride: «Ce qui m'a rendu incroyablement heureuse, c'est de voir de jeunes enfants nous remercier d'avoir organisé un événement en français. Je ne suis pas francophone, mais j'ai fait le programme d'immersion. J'essaie de m'impliquer dans la culture française afin de communiquer efficacement. Je pense que c'est important de montrer aux gens qui apprennent le français de rester avec la langue, car ils peuvent se connecter avec plus de gens.»

Être queer, dans sa langue

Même si les personnes vivant dans une situation minoritaire ont accès à des ressources et une communauté, celles vivant plusieurs réalités minoritaires peuvent vivre plus de défis. Pour Simon Paulin, être à la fois francophone et LGBT+ était difficile à Saint-Jean et la tenue du bingo était un progrès: « Cette année, je me sentais plus inclus dans les activités parce que la langue était là. Dans le passé, c’était vraiment juste anglophone comme événements même si c’était inclusif. Mais c’est comme si c’était une partie de moi qui n’était pas incluse. La partie LGBTQ+ de moi était incluse, mais ma partie culturelle était exclue. Donc cette année finalement, je me sentais entièrement inclus grâce aux activités francophones ».

L’organisme de promotion de la communauté LGBT+ a aussi publié durant la semaine des portraits des membres de son conseil d’administration. Le trésorier a d’abord écrit son histoire en français et de la traduire: « Ma langue est très importante pour moi, et ma culture acadienne. Donc, je voulais partager mon histoire avec mes émotions en français ».

Être le modèle qu’il aurait voulu avoir

Organiser le drag bingo a aussi permis à l’enseignant de revoir ses anciens élèves du Club AGH en plus de recruter de nouveaux membres à la rentrée scolaire. Il dit que certains jeunes sont venus le voir en lui disant qu’ils le reconnaissaient dans l’école. Servir de modèles aux élèves est quelque chose d’important pour lui, puisqu’il affirme n’avoir jamais eu aucune visibilité à l’école dans sa jeunesse: « Si moi je ne mets pas mon pied là pour eux autres, personne ne va le faire. J’ai toujours voulu être cette personne-là pour ces élèves-là, parce que je n’ai jamais eu ça ». Monsieur Paulin est aussi fier de voir que la nouvelle génération est plus ouverte d’esprit pour discuter de la diversité.

Il souligne aussi avoir eu une bonne réception de la communauté francophone de Saint-Jean, parce qu’il a été contacté pour discuter, donner de l’information et faire des entrevues au sujet de la Semaine de la Fierté. Cette attention de la communauté et des médias francophones l’a touché et l’on fait sentir inclus. Simon et Allie terminent en disant qu’ils ont hâte d’annoncer de nouvelles activités LGBT+ en français au courant de la prochaine année pour continuer cet élan d’inclusion de la communauté saint-jeannoise. Les personnes ayant des idées et suggestions peuvent contacter la page Facebook de Saint John Pride.

 

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Photos :

 

Nom : Simon Paulin avec drag queen

Bas de vignette : Simon Paulin en compagnie de deux drag queens.

Crédit : Gracieuseté.

 

Nom : Simon Paulin

Bas de vignette : Simon Paulin, trésorier de Saint John Pride.

Crédit : Jonathan Poirier.

 

Nom : Cafétéria pleine

Bas de vignette : La cafétéria du Centre scolaire Samuel-de-Champlain était comble.

Crédit : Gracieuseté.

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  • Date de création 12 août, 2022
  • Dernière mise à jour 12 août, 2022
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