Les Franco-Albertains et le Parti conservateur uni, une relation fragile
Dix-huit mois après son accession au pouvoir, le United Conservative Party de l’Alberta perd des intentions de vote et l'appui de la population. Les derniers sondages de l’Institut Angus Reid démontrent que seulement 42 % de la population appuie le premier ministre albertain, Jason Kenney, qui est de plus en plus critiqué pour sa gestion de la pandémie de la COVID-19. De plus, dans cette crise économique et confrontés à un déficit sans précédent, les Albertains sont moins nombreux à se ranger derrière le premier ministre. Qu’en est-il de la relation entre les Franco-Albertains et le gouvernement en place?
Geneviève Bousquet
Initiative de journalisme local – APF - Ouest
Pour la présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), Sheila Risbud, la relation avec le gouvernement était très prometteuse au départ puisque la ministre responsable de la Francophonie, Leela Aheer, avait participé au congrès de l’ACFA l’an dernier. «En commençant mon mandat, j’étais très optimiste par rapport à cette relation, raconte-t-elle, mais c’est sûr que les gestes dernièrement avec le campus Saint-Jean ont mis en doute la qualité de la relation. Elle est ni bonne ni mauvaise. C’est plutôt difficile de mesurer où on en est avec le gouvernement.»
Les Franco-Albertains, comme les autres Albertains, sont préoccupés par la crise économique et le déficit que la province doit surmonter en ces temps de pandémie. «Les décisions du gouvernement mises en place en ce moment, comme les coupes en santé, dans les études postsecondaires, notamment au Campus Saint-Jean, le retour dans les écoles et la gestion de la COVID-19 préoccupent les Franco-Albertains, dit Mme Risbud, Le dossier du Campus Saint-Jean et le manque d’action à cet égard, ainsi que l’absence de progrès sur la mise en vigueur de la Politique sur les services en français qui avait été adoptée par le gouvernement précédent sont les deux dossiers qui affectent le plus les Franco-Albertains.»
Le dossier du Campus Saint-Jean
Depuis que l’ACFA a entamé un recours judiciaire contre l’Université de l’Alberta et le gouvernement albertain, il y a un mois, peu de réactions ont été entendues, sauf quelques interventions dans les médias de la part du président de l’Université de l’Alberta qui disait vouloir tendre la main aux Franco-Albertains. Du côté de la province, c’est le silence radio. «D’ailleurs, on avait une rencontre prévue avec la ministre Aheer il y a quelques semaines et elle a été annulée pas mal à la dernière minute, poursuit Mme Risbud. On a d’autres dossiers à discuter avec le gouvernement, dont la politique sur les services en français. C’est décevant de voir que la porte semble fermée pour le moment pour un dialogue.»
En ce qui concerne la campagne «Sauvons Saint-Jean» lancée par l’ACFA, Mme Risbud se dit très satisfaite de l'appui et de l’engagement de la communauté francophone. Dans la première phase de la campagne, l’ACFA a reçu plus de mille lettres d’appui de partout à travers la province. Les députés de presque toutes les circonscriptions ont reçu des lettres à propos du Campus Saint-Jean. Au cours des prochaines semaines, l’ACFA lancera la phase deux de sa campagne afin d’engendrer une plus grande mobilisation de la part des Franco-Albertains, mais aussi à l’échelle nationale.
Selon Sheila Risbud, le gouvernement devra rebâtir la relation avec les Franco-Albertains. Pour ce faire, il serait important de revenir à la table afin de trouver une entente pour le Campus Saint-Jean. De plus, l’ACFA attend une mise à jour de la politique des services en français et les propositions du gouvernement à ce sujet. Deux dossiers à suivre.
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- Nombre de fichiers 1
- Date de création 21 septembre, 2020
- Dernière mise à jour 21 septembre, 2020