Les élèves de l’école Grande-Digue à la rescousse du papillon monarque

Dès leur première journée de rentrée, les élèves de deuxième année à l’école Grande-Digue avaient des chenilles dans leur classe, et ils avaient beaucoup de questions.

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Mario Tardif

IJL - Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Durant l’année scolaire, les classes des enseignantes Ginette Bourque et Nicole Cormier ont entrepris un projet pour sauver le papillon monarque.

Les élèves ont appris à connaître le cycle de vie du bel insecte. Ils ont vu les chenilles se transformer en chrysalides et en papillons.

Le Monarque peut franchir des distances pouvant atteindre 4000 kilomètres. Il est reconnaissable grâce à ses marques orange, noires et blanches.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’espèce est en voie de disparition.

À l’école Grande-Digue, toute cette histoire a commencé l’été dernier lorsque Ginette Bourque a visité un kiosque préparé par le Groupe de développement durable du pays de Cocagne.

«J’ai demandé à Louis-Émile Cormier s’il pouvait me trouver quelques chenilles afin que mes élèves, et ceux de ma collègue, puissent apprendre à connaître le cycle de vie du papillon», explique Ginette Bourque.

C’est ainsi que le projet Mission monarque est né dans les deux classes de deuxième année de Grande-Digue. Les élèves voulaient participer à la sauvegarde de l’espèce et ont décidé des étapes du projet.

Du même coup, les élèves sont devenus des promoteurs en encourageant les gens à planter l’asclépiade. C’est la seule plante que les chenilles mangent et la seule sur laquelle la femelle pond ses œufs, peut-on apprendre dans une vidéo de cinq minutes préparée par les élèves. Ils ont ainsi documenté leur information en expliquant chaque étape du processus.

En plus d’en planter dans leur jardin, les élèves offrent la possibilité aux gens de la communauté d’en mettre en terre chez eux. Pour les intéressés, il sera possible de se procurer des plants d’asclépiades à l’école Grande-Digue le jeudi 9 juin de 12h45 à 17h ainsi que le samedi 11 juin de 9h à midi. «Nous avons plus de 6000 plants à donner», informe Ginette Bourque.

Selon l’enseignante, plusieurs autres écoles vont chercher des plants pour faire un jardin d’asclépiades à l’école ou à la maison. «Ce projet va bientôt faire des petits dans d’autres communautés», indique-t-elle.

«Le Pays de la Sagouine en recevra aussi et le parc Kouchibouguac prend trois plateaux de plans pour un jardin de pollinisateurs», ajoute Ginette Bourque.

Selon l’enseignante, le projet a fini par impliquer cinq classes de l’école, puisque les plus grands ont construit des étagères pour les plus jeunes, et les ont aidés à planter les graines d’asclépiade.

Les apprentis ont été accompagnés par leur partenaire communautaire, Louis-Émile Cormier. Ce dernier est ému de voir la retombée du projet du Groupe de développement durable du pays de Cocagne et est heureux de constater que la nouvelle génération de jeunes veut faire un effort pour aider la cause environnementale.

Louis-Émile Cormier avait entamé ce projet il y a trois ans avec le Groupe de développement durable du pays de Cocagne.

«J’avais la même initiative que les élèves, j’ai commencé à planter des graines», explique-t-il. Lui et le Groupe de développement durable ont pu donner quelque 600 plantes. «La deuxième année, on a donné au-delà de 1800 plantes», informe-t-il.

«L’été passé, quand on a fait notre relâchement de papillons et en donnant des plantes, madame Ginette est passée à notre kiosque. Elle m’a dit: Louis-Émile, est-ce que je pourrais faire le projet avec mes élèves? Oh! C’était tout ce que je voulais entendre», confie-t-il.

Louis-Émile Cormier trouve le papillon monarque fascinant. Il a bien dit aux élèves, pas de plantes asclépiades, pas de monarques. «C’est aussi simple que ça, dit-il. C’est la plante hôtesse.» Aussitôt les œufs pondus, la chenille va se développer dans cette plante.

Son intérêt pour le papillon monarque, Louis-Émile Cormier l’a développé par l’entremise de Rhéal Vienneau de Dieppe, un expert dans l’espèce. «Le déclic est venu de là», dit-il.

Rhéal Vienneau était d’ailleurs présent lors d’une célébration du papillon monarque organisée par le Groupe de développement durable du pays de Cocagne, le 25 août 2019.

Au début, en allant rendre visite à ses plantes asclépiades pour les arroser, Louis-Émile Cormier a commencé à voir des chenilles du papillon monarque.

Dans l’esprit du partenaire communautaire, il n’y a aucun doute que plus il y a d’asclépiades, plus il y aura de papillons monarques. «Au jardin communautaire de Cocagne, c’est là que j’en ai le plus de plantées», admet le résident de Cocagne.

C’est d’ailleurs à partir de ce jardin que les élèves de l’école Grande-Digue ont cueilli leurs graines d’asclépiades.

«Sa contribution a été une grande richesse pour nous et il nous a aidés à rendre les apprentissages signifiants», explique Ginette Bourque, à propos de Louis-Émile Cormier.

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Photo :

Légende : Le Monarque est reconnaissable grâce à ses marques oranges, noires et blanches.

Crédit :  - Gracieuseté

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  • Date de création 6 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 6 juin, 2022
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