Les défis d’organiser des événements de la fierté « par et avec » la communauté LGBTQ+ 

Après deux ans d’activités, Fierté Clare n’est pas de retour pour une troisième édition en 2022, et ce n’est pas dû à un manque d’intérêt de la part du comité organisateur ou des communautés de la municipalité de Clare. 

_______________________

Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Même si la majorité des activités se sont déroulées en ligne, mise à part une levée du drapeau LGBTQ+ en présentiel, l’organisatrice de l’ancien mouvement Fierté Clare, Natalie Robichaud, a entendu de « bons échos » au sujet de ses efforts antérieurs, aux côtés de sa collègue Amy Paradis.

Cependant, la troisième édition de Fierté Clare n’a pas eu lieu pour diverses raisons, entre autres, un manque de temps de la part des organisatrices. D’emblée, il a fallu prévoir des heures supplémentaires pour assister à bon nombre de réunions, remplir des demandes de financement, planifier les activités, etc.

Il y a aussi la question de la représentativité qui rentre en jeu. Mme Robichaud a cru, au fil des dernières années, que quelqu’un au sein du comité organisateur issu de la communauté LGBTQ+ aurait tenu les rênes du comité.

Malheureusement, son souhait ne s’est pas exaucé et, avec une assiette qui déborde déjà, l’ancienne organisatrice est d’avis qu’il est temps que ce projet devienne le « bébé » de quelqu’un d’autre.

Mme Robichaud observe qu’il y a beaucoup de gens de la communauté LGBTQ+ de Clare qui ne se sentent pas à l’aise de prendre la relève d’un tel projet, notamment ceux encore dans le placard.

« Veut, veut point, Clare est fondé sur des principes très catholiques, explique-t-elle. On a été très contrôlé par l’Église catholique. Les Pères eudistes ont cofondé l’Université Sainte-Anne, les écoles… et puis, moi, je vois comment ça nous a affectés comme un peuple. »

D’après elle, il faudra encore un peu de temps avant de pouvoir organiser des événements d'envergure. Or, elle précise qu’un petit nombre de personnes issues de la communauté LGBTQ+ lui ont fait part de leur reconnaissance pour l’organisation des activités de fiertés en 2020 et 2021, s’étant finalement senties représentées dans leur coin de pays.

La Municipalité de Clare a organisé un événement de la fierté le 28 juin dernier à la plage Mavillette. Environ 50 personnes se sont jointes à la soirée, dont une douzaine de membres de la communauté LGBTQ+.

De la petite à la grande ville

Dans la municipalité régionale d’Halifax (MRH), la situation est différente, mais n’est pas exempte de défis.

Le Conseil communautaire du Grand-Havre (CCGH) prendra part au défilé de Halifax Pride en mi-juillet afin de donner une visibilité aux membres de la communauté francophone qui s'identifient comme LGBTQ+. « On trouve que c’est important de montrer qu’ils existent », annonce Camille Locas, coordinatrice de la communication et des projets numériques du CCGH.

Elle ajoute que le CCGH souhaite que les francophones de la région sachent qu’il est possible de s’afficher fièrement sans compromettre leur identité linguistique.

Penser plus loin que son bercail 

De son côté, Natalie Robichaud croit que la Nouvelle-Écosse serait prête à mettre sur pied un organisme indépendant porte-parole de la communauté LGBTQ+. Pour ce faire, elle suggère qu’un regroupement provincial - semblable au Rendez-vous de la fierté Acadie Love à Caraquet, au Nouveau-Brunswick - soit créé avec l’appui financier du fédéral afin de mieux soutenir les personnes queers à travers la province.

« Il y a de l’argent là, insiste-t-elle. Il faut juste un groupe de personnes qui s’organise pour aller chercher cet argent-là. »

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 11 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 3 août, 2022
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article