Les candidats à la direction libérale courtisent les Franco-Ontariens

La course à la chefferie du Parti libéral de l’Ontario (PLO) tire à sa fin. Après avoir passé les six derniers mois à faire des promesses aux libéraux de la province, que promettent les quatre candidats aux Franco-Ontariens?


Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

Ils ne sont pas tous d’accord sur le chemin pour y arriver, mais les quatre candidats à la direction du PLO s’entendent sur le principe que l’accès aux services en français en Ontario doit être élargi.

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À deux semaines de l’élection du prochain chef libéral, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a révélé les priorités de Bonnie Crombie, Yasir Naqvi, Nate Erskine-Smith et de Ted Hsu face à la francophonie dans la province.

En réponse à un questionnaire de l’AFO, ils se sont tous engagés à redonner l’indépendance complète au Commissariat aux services en français et à participer à un débat des chefs en français lors de la prochaine campagne électorale.

La mairesse de Mississauga, Bonnie Crombie, prévoit dévoiler son plan pour la communauté franco-ontarienne mardi.

Dans ce plan, elle promet une augmentation du financement pour le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) et le Programme d’appui à la francophonie ontarienne (PAFO).

Elle établit aussi ses stratégies dans trois domaines précis: la préservation et la promotion de la langue française, l’accès à l’éducation et aux services de santé en français, et le soutien aux communautés franco-ontariennes.

Les trois autres candidats n’ont pas de plateforme dédiée spécifiquement aux Franco-Ontariens, mais ils ont tous fait part de leurs intentions pour le fait français à travers certains de leurs engagements et en répondant au questionnaire de l’AFO.

Santé et éducation

Tous les candidats voient la santé et l’éducation comme des «grandes priorités» pour la francophonie ontarienne.

«Ces domaines — et bien d’autres — sont tous des domaines dans lesquels Doug Ford laisse tomber tous les Ontariens, qu’ils soient anglophones ou francophones, ruraux ou urbains, jeunes ou moins jeunes», indique le député fédéral d’Ottawa-Centre, Yasir Naqvi.

Le député fédéral torontois Nate Erskine-Smith compte tirer profit de l’expertise des professionnels de l’éducation. «Les éducatrices et éducateurs franco-ontariens ont accompli un travail remarquable en menant des conversations importantes sur L’avenir de l’éducation en français en Ontario, et le gouvernement devrait également être présent à la table», a-t-il écrit dans le questionnaire.

«La communauté francophone bénéficierait de beaucoup s’il y avait une meilleure coordination des ressources de santé existantes sur le terrain et s’il y avait plus de médecins de famille pour la communauté francophone», a répondu le député provincial de Kingston et les Îles, Ted Hsu.

Ils ont tous fait part de leurs intentions d’accroître l’accès à l’éducation postsecondaire en français dans le nord de la province, mais ils ne sont pas tous aussi décisifs quant au financement de l’Université de Sudbury.

Yasir Naqvi et Ted Hsu ont tous les deux dit «oui» au financement de cette institution indépendante et francophone.

«Oui, avec la réserve qu’il faudra du temps à réparer le gâchis que Doug Ford a créé dans nos écoles postsecondaire alors je ne peux donc pas m’engager sur un échéancier précis à ce stade», a noté le député d’Ottawa-Centre, Yasir Naqvi.

Bonnie Crombie et Nate Erskine-Smith sont plutôt d’avis que des études doivent être menées avant qu’une décision soit prise.

Province bilingue?

L’AFO a aussi posé une question aux quatre candidats à propos de la possibilité que l’Ontario devienne une province bilingue.

«Oui», a répondu sans détours Yasir Naqvi, le seul à avoir offert cette réponse. «Il s’agit d’un objectif ambitieux, et les mécanismes pour y parvenir de manière substantielle nécessiteront une consultation importante», a-t-il précisé.

Bonnie Crombie a plutôt l’intention de créer un groupe d’experts «non partisans, indépendants et spécialisés, qui sera chargé de formuler une série de recommandations visant à rendre notre province plus inclusive pour les communautés francophones».

En Ontario, 27 régions sont désignées comme étant bilingues, ce qui signifie que dans ces endroits, les francophones devraient avoir droit à des services actifs dans la langue de leur choix lorsqu’ils reçoivent des services publics provinciaux.

Selon Bonnie Crombie, ce groupe pourra se pencher sur les défis des francophones qui résident dans des zones non désignées «et suggérer comment les services essentiels peuvent être étendus et fournis en français dans ces communautés».

Nate Erskine-Smith ne dit pas «oui» ou «non», mais affirme être «en faveur d’un Ontario où tous les francophones ont accès aux services culturels et gouvernementaux dans les deux langues officielles».

«Je m’engage à travailler avec des partenaires à tout niveau pour faire en sorte que nous puissions fournir des services aux Ontariens en anglais et en français, et j’examinerai comment nous pouvons aider les villes de l’Ontario à se déclarer bilingues, en leur accordant des fonds supplémentaires», a-t-il écrit.

Ted Hsu, lui, voudrait «travailler sur la pratique avant de poser la question idéologique».

«Comment peut-on assurer un niveau acceptable des services en français dans les régions désignées, ce qui n’est pas toujours le cas actuellement?», demande le candidat.

«Pour en faire, il faudrait assurer que des gens qualifiés à tous les niveaux soient disponibles. Plusieurs organismes ont souvent une seule personne qui parle le français, s’ils en ont une. Cette personne est souvent appelée à faire des tâches supplémentaires sans rémunération supplémentaire», déplore-t-il.

Pénurie de main-d’oeuvre

Les quatre candidats ont aussi été appelés à répondre à une question à propos des actions qu’ils proposent pour pallier la pénurie de main-d’œuvre francophone et bilingue.

Leurs solutions passent toutes par une hausse du financement pour le développement professionnel et des mesures incitant les travailleurs francophones et bilingues à aller travailler dans les régions mal desservies.

L’élection du prochain chef libéral se tiendra le 2 décembre, à Toronto.

Les prochaines élections provinciales auront lieu en 2026.

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  • Date de création 21 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 21 novembre, 2023
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