Les accusations de Dunlop sont «de la foutaise», répond Ottawa

Le ministre fédéral responsable du dossier des visas étudiants, Marc Miller, dément les accusations du gouvernement de l’Ontario voulant qu’il l’a pris de court lors de son annonce, en janvier.

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Émilie Gougeon-Pelletier

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

La ministre des Collèges et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop, a lancé lundi que le gouvernement fédéral l’avait prise de court en annonçant, en janvier, une limite du nombre d’étudiants étrangers admis au pays pour les deux prochaines années.

L’Ontario s’appuie énormément sur les droits de scolarité que paient ces étudiants pour financer ses 24 collèges et 23 universités publiques.

Jill Dunlop, la ministre des Collèges et Universités de l'Ontario. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

Mme Dunlop a soutenu ne pas avoir été consultée au préalable, et que le ministère fédéral de l’Immigration des Réfugiés et de la Citoyenneté a refusé les demandes de rencontres envoyées par son bureau et celui du ministre du Travail de l’Ontario, David Picini.

«C’est totalement faux. C’est de la foutaise, tout simplement.» Voilà ce que répond à cela le ministre Marc Miller, en ajoutant que ce sont les ministres Dunlop et Picini qui ne se sont pas présentés aux rencontres organisées par Ottawa.

«J’ai des textos», a-t-il même souligné, avant de dire qu’il préfère ne pas partager ses messages privés avec les journalistes.

Lundi après-midi, une source haut placée au sein du gouvernement de Justin Trudeau, bien au fait du dossier, a indiqué au Droit que les affirmations de la ministre Dunlop étaient fausses et que l’Ontario était bel et bien au courant qu’une telle annonce était imminente.

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Le ministre de l’Immigration des Réfugiés et de la Citoyenneté note que durant une réunion des ministres responsables de l’immigration tenue l’an dernier, il a rencontré les fonctionnaires du ministère ontarien du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences.

«En fait, il ne s’est pas présenté à cette réunion, mais leurs fonctionnaires étaient là, et nous avons dit très clairement qu’ils devaient mettre de l’ordre dans leurs affaires. Nous avons parlé spécifiquement de l’Ontario qui compte le plus grand nombre d’étudiants internationaux. Ils auraient dû le savoir. Ils ont eu des rapports du vérificateur général. J’en ai parlé assez publiquement», soutient Marc Miller.

«On a fait plusieurs tentatives, mais écoutez, j’ai dix autres provinces à gérer aussi là», a ajouté le ministre.

Lorsqu’il a annoncé l’imposition d’un cap sur l’émission de visas étudiants pendant deux ans, limitant ainsi à 364 000 le nombre d’étudiants étrangers au Canada en 2024, il a aussi déclaré que le tout serait pondéré pour les provinces en fonction de la population.

Il a également prévenu que certaines provinces, celles où les chiffres sont «disproportionnés», devraient voir des réductions plus importantes que d’autres.

L’Ontario est évidemment de ce lot, puisque les collèges publics de la province représentaient à eux seuls plus de 40 % des 435 000 visas étudiants remis en 2023 aux institutions postsecondaires canadiennes.

La province prévoit une baisse de visas étudiants qui pourrait atteindre les 50 %, soit 100 000 étudiants internationaux en moins.

Le bureau de la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop, n’a pas répondu à notre demande de réaction.

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  • La ministre des Collèges et Universités de l'Ontario, Jill Dunlop. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

 

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  • Date de création 28 février, 2024
  • Dernière mise à jour 28 février, 2024
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