L’enseignement à distance : la clé pour la sauvegarde du français ?

En 2020, en pleine pandémie, le  Conseil scolaire des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) créait le Programme d’apprentissage virtuel des écoles. Ce P.A.V.É. était un programme essentiellement virtuel conçu pour les élèves du primaire et du secondaire, proposé de manière optionnelle par le ministère ontarien de l’Éducation.

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André Magny

IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

 C’était bien ? «Les profs étaient des perles !» Celle qui parle ainsi, c’est Kim Séguin, la maman de Raphael qui, de la 4e à la 6e année, a fait partie du P.A.V.É. Pour cette maman, ce fut une expérience formidable pour son fils. «Il a toujours été assez fort à l’école, mais là, il pouvait travailler à son rythme. En plus, il pouvait côtoyer des élèves d’autres milieux.»

Si les élèves avaient une école d’attache – dans le cas de Raphael, L’Odyssée -, au sein des classes virtuelles, on pouvait retrouver aussi bien des élèves d’Orléans que de Casselman ou Trenton. Tout était fait en français évidemment, sauf pour l’anglais. La première année, selon Mme Séguin, la classe de son fils contenait 26 élèves.

L’ennemie du français, la récré !

À ceux qui disent que les élèves francophones causent en anglais à la récréation, Kim Séguin rétorque que pendant les trois ans qu’a duré l’expérience de P.A.V.É. pour son fils, «la cour d’école, c’était dans la maison !» et comme maman et papa sont tous les deux francophones, ça minimise les échanges en anglais.

Cependant, la professeure Carole Fleuret, professeure titulaire à la Faculté d’éducation, dont les recherches l’ont menée notamment vers la didactique des langues secondes et le plurilinguisme, doute qu’il faille interdire l’anglais à la récré. «La récréation, c’est un moment de détente, de liberté pour les élèves. Il faut envisager la francophonie comme étant plurielle.»  Pour elle, il est donc normal que les langues s’entrecroisent à l’extérieur de la classe.

Quant à savoir si l’enseignement à distance est indéniablement la clé du succès, Carole Fleuret pose son regard de scientifique sur la question. «Il faut être exposé à plusieurs stimuli comme écouter la télé pour développer des compétences langagières.» L’interaction avec les autres en est un autre. Pour la professeure Fleuret, il est clair «que le ou la prof doit être créatif – créative pour intéresser ses élèves à distance.»

Quant à Raphael, si l’on en croit sa maman, ces stimuli ont été nombreux au cours de son parcours virtuel. «En 5e année, il a fait des vidéos, du montage», raconte-t-elle. Il faut dire que pour pouvoir profiter du P.A.V.É., il fallait avoir accès à un ordinateur portable, une tablette numérique ou un Chromebook. Il était toutefois possible d’en emprunter.

Après trois ans, son fils a toutefois fait un retour à des cours en présentiel. Au début septembre, il a fait son entrée à l'École secondaire publique Louis-Riel afin de profiter du programme vélo-techno. Mais pour sa mère, cette expérience du P.A.V.É a été plus que bénéfique pour son Raphael, même si elle constate qu’à sa dernière année, il n’y avait plus que 12 élèves de 6e année avec son fils.

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Photo

Titre : PAVÉ

Légende : Raphael et ses parents ont adoré les années passées au P.A.V.É.

Photo : Courtoisie

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  • Date de création 18 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 18 septembre, 2023
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