L’éducation mise à l’honneur au Souper de la Francophonie

Suzanne Gammon

IJL – Réseau.Presse - Tribune : la Voix du Nipissing Ouest

 

Près d’une centaine de personnes se sont réunies au Club Calumet le 19 mars pour assister au Souper de la Francophonie organisé par le Club Richelieu de Sturgeon Falls. Le club a l’habitude de choisir un thème pour cette célébration annuelle, et cette année, en l’honneur du 25e anniversaire de la création des conseils scolaires de langue française, le club a voulu souligner l’importance de l’éducation en français. Il y avait donc une bonne représentation du Conseil scolaire catholique Franco-Nord, du Conseil scolaire public du Nord-est de l’Ontario et du Collège Boréal.

Bien sûr, plusieurs membres actuels du Club Richelieu étaient de la lutte pour revendiquer la création des écoles de langue française ainsi que du Collège Boréal. Richelieu Gérald Beaudry a parlé de mémoire de la crise scolaire de 1971, qui a mené à la création de l’école secondaire Franco-Cité. Il a rappelé les revendications pour un collège de langue française dans le Nord de l’Ontario, puis le travail de la commission d’étude qui a recommandé de remettre aux Francophones la gestion de leurs écoles, créant ainsi les conseils scolaires de langue française. Dans toutes ces luttes, des résidents de Nipissing Ouest étaient aux premiers rangs.

M. Beaudry a appuyé sa leçon d’histoire avec des images et même un artefact, le premier « annuaire scolaire » de Franco-Cité, un livret de plus de 50 ans encore en parfait état. Il a mis ce précieux livret en vente aux enchères. Le Richelieu Collin Bourgeois l’a acheté à 200$, puis l’a offert à Edgar Gagné, l’un des principaux organisateurs des pressions politiques de 1970-1971, qui tient toutes les archives sur la crise scolaire.

Tout en rappelant les luttes, on a voulu célébrer les succès, soit la création du Collège Boréal, dont son campus à Sturgeon Falls, en 1995, puis celle des conseils scolaires de langue françaises, publics et catholiques, il y a 25 ans.

Le porte-parole du Collège Boréal, Benoît Clément, s’est dit honoré d’être à Sturgeon Falls pour célébrer la Francophonie à l’aube du 30e anniversaire du collège l’an prochain. Il a mentionné l’importance de la collaboration avec les conseils scolaires et les entreprises de la région. «S’assurer qu’il existe un continuum complet d’éducation en langue française est essentiel afin de permettre le développement et l’épanouissement de notre communauté francophone. En ce sens, Boréal tient à remercier particulièrement le Conseil scolaire public du Nord-Est et le Conseil scolaire catholique Franco-Nord pour leur travail assidu auprès de notre jeunesse franco-ontarienne et pour leur étroite collaboration visant notamment à lui présenter la gamme complète de programmes postsecondaires disponibles en français. Grâce à la qualité de leur enseignement et à celle de nos programmes allant jusqu’au baccalauréat, les employeurs du Nord et de partout en province embauchent avec confiance nos diplômées et diplômés, avec un taux de satisfaction de 100 %,» a-t-il vanté.

M. Clément a rappelé que des partenariats avec plusieurs institutions locales, dont l’Hôpital général de Nipissing Ouest, Au Château et la Caisse Alliance, permettent d’offrir des stages pratiques aux étudiants et leur ouvrir la voie au marché de l’emploi.

Le directeur de l’Éducation du Conseil scolaire public du Nord-est de l’Ontario, Yves Laliberté, a rappelé que le succès des conseils relève du dévouement du personnel scolaire. Il a félicité les enseignants ainsi que les familles qui s’acharnent à transmettre aux jeunes un sentiment d’appartenance à la Francophonie. «Que ce soit à l’École publique Jeunesse Active ou à l’École secondaire publique Nipissing Ouest, il est clair que le dévouement du personnel, l’engagement des élèves et la collaboration des parents nous permettent d’assurer la vitalité et la fierté francophone de Sturgeon Falls et des collectivités environnantes,» a-t-il affirmé.

«Ce qui me rend particulièrement fier, ce sont nos efforts de rattrapage déployés, surtout depuis la pandémie, envers l’apprentissage en lecture, en écriture et en mathématiques chez nos jeunes de l’élémentaire, qui font du CSPNE le conseil #1 du Nord de l’Ontario selon l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) ainsi que le Bureau de la Responsabilité financière de l’Ontario. Nous sommes heureux de faire partie du paysage éducationnel de la grande région de Sturgeon Falls depuis si longtemps,» de poursuivre M. Laliberté.

Il a également félicité le conseil Franco-Nord et le Collège Boréal de leurs réussites, rappelant que la proximité du Collège Boréal dans les communautés du nord est un atout important, car beaucoup de jeunes francophones choisiraient un collège de langue anglaise s’ils avaient à quitter la région pour étudier en français.

Conscient de la présence de nombreuses personnes ayant revendiquer pour l’éducation par et pour les Francophones, le directeur du Conseil scolaire catholique Franco-Nord, Serge Levac, a voulu leur exprimer sa reconnaissance. «Soyons reconnaissants envers nos prédécesseurs en éducation qui ont assuré le succès, la gestion responsable, la visibilité et la pérennité des écoles de langue française dans notre région et partout en Ontario. Leur soutien, leur ténacité, leurs convictions profondes et leur dévouement inestimable ont clairement contribué à faire rayonner la francophonie et l’éducation de langue française dans nos communautés scolaires, en plus d’inspirer les générations actuelles et futures,» a-t-il déclaré.

Puis il a promis de poursuivre le chemin. «En tant que membres de la communauté franco-ontarienne fiers et convaincus, nous continuerons à exercer notre rôle essentiel, soit celui d'inspirer et d’accompagner les générations d'enfants à s'épanouir en français et à devenir des jeunes adultes compétents, bien informés et bilingues. Nous continuerons également à soutenir et à valoriser nos partenaires communautaires, tels que le club Richelieu, qui partage notre engagement en faveur de la promotion et de la préservation de la langue française. Ensemble, nous veillerons à défendre notre langue et à cultiver notre identité francophone, pour les générations à venir.»

Le Richelieu Collin Bourgeois a ajouté son grain de sel en tant qu’entrepreneur et employeur dans le Nord de l’Ontario. Selon lui, la formation des jeunes ici même dans nos communautés, en français, permet de pouvoir compter sur une main-d’œuvre bilingue et compétente, ce qui est essentiel au succès économique de la région. «Ici, on peut étudier, travailler, vivre et oui, même mourir en français,» a-t-il dit avec une pointe d’humour, clin d’œil à sa profession de directeur funéraire.

Pour tous les éloges chantés aux éducateurs, on n’a pas manqué de félicité aussi le Club Richelieu de Sturgeon Falls, qui œuvre pour la jeunesse francophone depuis 75 ans. «Quel accomplissement! Merci à vous et à vos précurseurs pour tant de générosité,» a exprimé Serge Levac. «Nous sommes infiniment reconnaissants du solide partenariat que nous entretenons avec vous depuis tant d’années.  Merci d’être de véritables modèles inspirants pour nos jeunes et pour l’ensemble de notre communauté.»

Le Club Richelieu fêtera son 75e anniversaire lors d’un banquet le 22 juin.

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L’éducation en langue française était à l’honneur au Souper de la Francophonie du Club Richelieu de Sturgeon Falls le 19 mars. La présidente du Club Richelieu, Simone Dumont y a accueilli Benoit Clément, porte-parole du Collège Boréal, Serge Levac, directeur de l’Éducation au Conseil scolaire catholique Franco-Nord, et Yves Laliberté, directeur de l’Éducation au Conseil scolaire public du Nord-est de l’Ontario.

Crédit photo : Suzanne Gammon

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  • Date de création 1 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 1 avril, 2024
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