L’EDI, un concept de plus en plus reconnu par les entreprises

Depuis plusieurs années, le monde du travail entend parler des notions d’équité, de diversité et d’inclusion, également appelé EDI. Mais concrètement, de quoi s’agit-il? Anusha Kassan, doctorante en psychologie, a profité du Rendez-vous d’Affaires (RVA) du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) pour présenter un atelier édifiant sur ces valeurs aujourd’hui essentielles au milieu de travail.


_____________________________

Chloé Liberge

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Originaire de Montréal, Anusha Kassan est aujourd’hui professeure agréée à l’Université de Colombie-Britannique après avoir enseigné à l’Université de Calgary. Tout au long de sa carrière universitaire, elle a développé des projets autour de l’immigration, la diversité et l’inclusion. Des valeurs qui lui tiennent à cœur.

Alors qu’elle effectuait ses études supérieures à l’Université McGill, elle prend conscience de sa différence puisqu’elle est l’une des rares étudiantes issues d’une minorité ethnique. «J’ai vraiment vécu l’importance de la culture française, mais aussi la discrimination qui vient quand on est une enfant d’immigrants».

Réfléchir en tant qu’individu

Depuis, elle souhaite familiariser les travailleurs aux concepts d’équité, de diversité et d’inclusion. Si elle a accepté de participer au RVA, c’est pour «encourager les gens à réfléchir à leurs propres valeurs et penser aux différentes manières d’améliorer ces points-là dans leurs propres organisations».

Et c'est un pari réussi! Après une présentation, chaque participant réfléchit à sa politique d’EDI au sein de son entreprise. Les débats fusent. Certains partagent les discriminations qu’ils ont expérimentées, tandis que d’autres se questionnent sur la façon dont leur organisation peut démontrer de l’authenticité vis-à-vis de la diversité.

Sabine Soumare, directrice générale du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE), est également présente à l’atelier. Dans le cadre de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat mise en place par le gouvernement fédéral, ce réseau national accompagne les entrepreneures dans le développement de leur entreprise.

Elle profite de ce débat pour mentionner le Défi 50-30, une initiative d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISED). Pour cela, elle évoque le document intitulé Spécification accessible au public (PAS) élaboré par le Diversity Institute de la Toronto Metropolitan University (anciennement Ryerson University) et mandaté par le Conseil canadien des normes (CCN) et ISED. Ce guide permet de standardiser les termes relatifs à la diversité afin que chacun puisse comprendre ces enjeux.

Et concrétiser en tant qu’organisme

En 2021, la directrice générale du PCFE a donc travaillé avec une équipe pour développer ce PAS et le promouvoir à travers le pays. Le but : engager les organismes à avoir 50% de parité et 30% de diversité au sein de leurs bureaux. Sabine précise, «c’est un geste volontaire, il n’y a aucune obligation derrière, mais c’est sûr qu’ils sont encouragés à le faire une fois qu’ils signent ce défi».

Au total, 1 500 organisations participent à ce défi, dont Accès Emploi qui offre des services d’employabilité pour aider les francophones de l’Alberta dans leur recherche de travail. D’après sa directrice générale, Nathalie Beauregard, la diversité et l’inclusion font partie des valeurs de base de son organisme. «Si 85% de notre clientèle est d’origine immigrante, alors ça va de soi que les gens qui travaillent chez nous soient d’origine immigrante», soutient-elle.

Si Accès Emploi s’est embarqué dans ce défi, c’est surtout pour participer au message que le gouvernement souhaite envoyer. Mais la directrice générale le sait, le centre d’emploi n’est pas parfait. «On a toujours eu plus de femmes que d’hommes, donc il faut peut-être qu’on travaille la parité de ce côté-là», commente-t-elle.

La diversité doit passer par l’inclusion

Comme Anusha Kassan l’évoque, la diversité, l’équité et l’inclusion vont de pair. Pour elle, il faut prendre conscience de ce problème dans notre milieu de travail. «Il ne faut pas juste amener de la diversité pour avoir de la diversité, il faut aider les gens à se sentir inclus», explique cette psychologue.

Elle met également en avant la force que peut représenter l’hétérogénéité de chaque individu. «Ils ont des perspectives différentes à apporter qui vont faire que l’organisme va s'accroître encore plus parce qu’il va y avoir plus d’idées et d’innovation.»

Une philosophie que Sabine prône également. Avec le Défi 50-30, la directrice générale du PCFE espère «changer les choses de manière systémique». Cependant, elle sait que cela peut prendre du temps. «C’est un départ, mais il va falloir voir les résultats dans les prochaines années si les organismes vont réussir à faire perdurer ce chiffre de 50-30.» Réponse dans un futur proche…

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 1 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 1 juin, 2022
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article