Le tourisme reprend peu à peu au Nunavut

Au cours des deux dernières années, l’industrie touristique au Nunavut, comme ailleurs dans le monde, a été durement touchée par la pandémie. La levée récente des restrictions sanitaires permet une relance du milieu touristique sur le territoire, mais les visiteurs sont moins nombreux qu’avant la pandémie.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Au Nunavut, les mois d’avril et mai représentent une période achalandée pour l’industrie touristique alors que les visiteurs souhaitent s’adonner aux diverses activités hivernales qu’offre le territoire. Quant aux mois de juin à octobre, ils offrent la possibilité aux touristes de pratiquer d’autres activités telles que la pêche et la photographie en plus de permettre la venue de bateaux de croisières.

Bien qu’une demande croissante dans le milieu du tourisme soit observée au Nunavut, il n’en demeure pas moins qu’un retour à la normale pourrait être long.

Un retour progressif

Malgré la pause forcée du tourisme vécue au cours des deux dernières années, des efforts ont été réalisés afin d’en poursuivre la promotion. « Tout au long de la pandémie, Destination Nunavut a continué de mettre en valeur les magnifiques paysages et le dynamisme de la culture inuite, en faisant connaitre la destination et avec le message que "L’Esprit de l’Arctique" accueillerait les visiteurs lorsque cela serait sûr », affirme Annah Fambisai, analyste des politiques au ministère du Développement économique et des Transports du Nunavut.

Bien qu’il soit à nouveau possible de venir visiter le territoire, Marc Julien, directeur des finances et de la stratégie à Destination Nunavut déclare que le tourisme n’atteint actuellement pas le même niveau qu’avant la pandémie. Il précise qu’habituellement, les voyageurs internationaux des États-Unis, de l’Europe, de la France, de l’Allemagne, de l’Australie et du Japon sont plus nombreux.

« On a quelques visiteurs de l’Europe et de l’Asie, mais on ne touche pas encore ce qu’on avait avant la COVID. Malheureusement, c’est ça la réalité. Au moins, on voit qu’il y a du progrès; on peut voir que, oui, il y a des touristes qui viennent de l’extérieur, mais on n’a pas encore ce qu’on avait avant », déclare Marc Julien.

Il précise à ce sujet que son organisation estime que des années pourraient être nécessaires afin de revenir à un niveau de tourisme prépandémie.

Annah Fambisai note également une relance du tourisme bien qu’il soit actuellement trop tôt pour évaluer le nombre de visiteurs pour l’année en cours comparativement à la période avant la pandémie. « Il y a une demande croissante et les pourvoyeurs signalent qu’ils s’attendent à une saison printanière et estivale chargée », déclare-t-elle.

Luis Riomayor, directeur général de l’Hôtel Aqsarniit à Iqaluit, affirme que, depuis la levée des restrictions sanitaires, l’établissement s’en sort très bien en ce qui concerne l’occupation et les autres services offerts. « Nous sommes situés dans une ville formidable dans un pays plein de nature, de culture et de beauté et avec l’aide de la communauté et du gouvernement, nous espérons pouvoir augmenter notre marché touristique et montrer au monde la beauté de l’Arctique », déclare-t-il.

La saison touristique 2022 permet également le retour des bateaux de croisières alors que la communauté de Pond Inlet s’est déjà vu confirmer la venue de 10 à 15 bateaux; nombre qui n’inclut pas les embarcations privées.

Selon Marc Julien, la venue de croisiéristes sur le territoire représente un apport économique important. « Ça donne la chance aux artistes de vendre leurs œuvres, de les montrer à quelqu’un qui habite en Europe ou aux États-Unis, par exemple. Ils sont capables de vendre leurs produits qu’ils ont créés eux-mêmes. L’argent qui entre dans la communauté reste dans la communauté en plus », soulève-t-il.

Faciliter l’arrivée des touristes

Depuis le 3 juin, et ce, jusqu’au 30 septembre, une liaison aérienne entre Iqaluit et Toronto est offerte par Canadian North à raison de deux fois par semaine. L’annonce de cette nouvelle est bien accueillie par l’organisation Destination Nunavut alors que cette dernière militait depuis longtemps afin d’augmenter la disponibilité des vols à Iqaluit.

« On est vraiment heureux d’avoir cette nouvelle liaison. Le problème, c’est que c’est seulement pour l’été jusqu’à septembre. On veut que la ligne continue l’année prochaine », soulève Marc Julien.

Lors de l’annonce de cette liaison, Andrew Pope, vice-président de Canadian North, a déclaré que Toronto était l’option logique vu son importante population, mais aussi en raison du grand nombre de vols reliant la ville avec le reste du pays et l’étranger. Il a également spécifié que la décision de maintenir ou non cette liaison aérienne serait évaluée à l’automne.

Le vol entre Iqaluit et Montréal a également repris alors qu’il avait été suspendu en raison des restrictions sanitaires en vigueur à Kuujjuaq, où l’avion de Canadian North fait escale.

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Crédit : Marc Julien
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Malgré la levée des restrictions sanitaires au Nunavut, le tourisme au territoire n’atteint pas encore le même niveau qu’avant la pandémie. D’après Destination Nunavut, quelques années pourraient être nécessaires pour revenir à ce niveau.

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  • Date de création 9 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 9 juin, 2022
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