Le salaire minimum au Nouveau-Brunswick franchira le seuil des 15$ le 1er avril

Fredericton a annoncé lundi 29 janvier que le salaire minimum passera de 14,75$ à 15,30$ le printemps prochain. L’opposition parlementaire accueille favorablement la nouvelle mais juge la hausse insuffisante. De son côté, le Front commun pour la justice sociale continue de réclamer un montant de 20$ de l’heure.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Le salaire minimum de la province augmentera le 1er avril, passant de 14,75 $ de l’heure à 15,30 $ de l’heure.

Le taux du salaire minimum est indexé sur l’indice des prix à la consommation du Nouveau-Brunswick, arrondi à 0,05 $ près. L’indice des prix à la consommation du Nouveau-Brunswick a augmenté de 3,6 pour cent en 2023.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a établi dans la loi que l’indexation des augmentations du salaire minimum sur l’indice des prix à la consommation doit être examinée tous les deux ans. Un examen aura lieu cette année.

«Les augmentations prévisibles du salaire minimum, que nous avons établies en 2019, protègent les salariés contre les hausses de l’inflation et aident les entreprises à mieux se préparer aux augmentations lorsqu’elles ont lieu», a déclaré la ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Arlene Dunn.

«L’attention que notre gouvernement a portée au salaire minimum de la province au cours des cinq dernières années a permis de faire en sorte que les salaires au Nouveau-Brunswick soient concurrentiels au Canada atlantique», a-t-elle ajouté.

Marco LeBlanc, porte-parole de l’opposition officielle, réfute le caractère concurrentiel du salaire minimum au Nouveau-Brunswick. Déclarant en entrevue téléphonique que Fredericton n’a pas fait grand-chose jusqu’ici pour soutenir la population néo-brunswickoise dans un contexte de pression inflationniste, il estime que la province aurait dû suivre l’exemple donné par d’autres Provinces atlantiques. Il cite Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse où la hausse du salaire n’a pas seulement été indexée sur l’indice des prix à la consommation, mais lui est supérieure.

«Ce n’est pas suffisant et il reste beaucoup de travail à faire. Encore une fois le Nouveau-Brunswick se trouve dans le bas du tableau au Canada et dans les Provinces atlantiques. On se doit d’être plus concurrentiel pour soutenir nos citoyens et attirer de la main-d’œuvre.»

Selon M. LeBlanc, le Parti libéral n’a pas encore arrêté sa politique en la matière en vue de la prochaine élection provinciale, mais devrait faire des propositions plus généreuses sur sa plateforme électorale.

« Le 15$ de 2024 n’est plus celui de 2014 »

De son côté, le Front commun pour la justice sociale poursuit sa croisade pour que le salaire minimum atteigne 20 $ de l’heure, soit le salaire de subsistance tel que chiffré par le Human Development Council. La coordonnatrice provinciale du Front, Janelle LeBlanc, exhorte le gouvernement à prendre dès maintenant des mesures permanentes et structurelles pour aider la population, en particulier les foyers à faible revenu.

«Les Néo-Brunswickois à bas salaire ne peuvent pas garder la tête hors de l'eau et peinent à joindre les deux bouts. Les chèques de paie ne vont plus aussi loin qu'avant. Les banques alimentaires observent une augmentation de travailleuses et travailleurs qui utilisent leurs services. Comment les gens sont-ils censés vivre avec un salaire minimum bas qui ne couvre pas les besoins de base?», questionne-t-elle.

À cet égard, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a simultanément annoncé lundi matin un financement supplémentaire pour les banques alimentaires et les cuisines communautaires. Il s’est engagé à verser 2 millions $ à Food Dépôt Alimentaire de Moncton pour l’achat d’aliments qui seront distribués aux banques alimentaires et aux soupes populaires de la province.

Au nom du Parti vert, Kevin Arseneau salue une hausse tout à fait nécessaire. «Ça fait des années que nous demandons des augmentations donc, de ce point de vue-là, c’est bien accueilli.»

Le député de Kent-Nord relève lui aussi que la hausse reste inférieure au salaire de subsistance réclamé par le Front. Il évoque cependant d’autres solutions pour protéger à la fois les entreprises et la main-d’œuvre dans le but de favoriser le recrutement et la rétention des employés. Selon lui, la hausse du salaire minimum n’est pas la réponse à l’ensemble du problème.

«Nous comprenons les difficultés que cela peut entraîner pour certaines petites et moyennes entreprises. D’autres mesures doivent suivre pour les aider, et nous demandons des baisses d’impôts sur les premiers 500.000 $ des PME.»

L’augmentation de 55 cents prévue le 1er avril fait en sorte que le salaire minimum aura augmenté de 36% depuis 2019.

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  • Date de création 29 janvier, 2024
  • Dernière mise à jour 29 janvier, 2024
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