Le retour du froid met en évidence le manque de ressources pour les sans-abris

Les premiers flocons de neige sont tombés à Iqaluit, lançant la période du déneigement et du temps froid. Avec une offre de service qui demeure insuffisante, la saison hivernale s’avère difficile pour les personnes sans-abris ou qui sont à risque d’itinérance.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix

Avec un budget estimé à 2,7 millions $, la Ville d’Iqaluit débute sa saison d’entretien des routes pour l’hiver. S’échelonnant sur une période d’environ huit mois, ce travail est réalisé par huit opérateurs.

Tandis que le retour de la saison froide est synonyme de plaisir pour certains, c’est tout le contraire pour les personnes qui n’ont pas de toit pour se loger alors qu’ils font face à un manque de ressources pour les accueillir.

Un appel à la collaboration

Chaque année, à l’approche des précipitations de neige, la Ville d’Iqaluit effectue diverses tâches pour s’assurer que tout soit prêt au moment venu. La liste de ces travaux comprend la préparation du sable pour la route et la réalisation de diverses inspections d’installations municipales.

Lorsque la neige s’installe, l’équipe dédiée à l’entretien des routes passe à un horaire d’hiver qui correspond à une entrée au travail à 6 h du matin ou plus tôt, dépendamment de l’état de la route.

L’un des principaux défis auxquels la Ville d’Iqaluit dit devoir faire face lors de la présence de conditions hivernales est que les personnes n’adaptent pas toujours leur conduite aux conditions changeantes de la route.

« Lorsque la Ville suspend les services et ferme les routes, nous constatons souvent que les gens continuent d’emprunter les routes. C’est une question de sécurité pour les chauffeurs et cela interfère également avec le travail du personnel des travaux publics lorsqu’il prépare les routes pour la réouverture », affirme Aleksey Cameron, gestionnaire des communications et du service à la clientèle à la Ville d’Iqaluit.

La flotte d’équipement dédiée aux opérations de déneigement de la ville comprend trois camions benne, deux niveleuses, cinq chargeuses, deux camions de sable ainsi qu’un accessoire de souffleuse à neige pour équipement lourd.

Au début du mois d’octobre, la Ville d’Iqaluit publiait un message d’intérêt public rappelant l’importance de déneiger et déglacer son véhicule afin d’assurer la sécurité des autres automobilistes et des piétons. Selon la réglementation en vigueur, un conducteur fautif s’expose à une amende de 250 $.

Lutter contre l’itinérance

À Iqaluit, la Société Uquutaq est responsable de la gestion du refuge ouvert à tous au bâtiment 534 ainsi que celle du refuge pour hommes. L’organisation a aussi la charge du programme de logement de transition et du logement abordable aux bâtiments 1077 et 1079.

Laurel McCorriston, directrice de la Société Uquutaq d’Iqaluit, espère que davantage de ressources soient disponibles à la population. Pour y arriver, il faudra toutefois trouver des fonds supplémentaires.

Elle souhaite qu’un programme permettant l’accès au bâtiment 534 pour se réchauffer le jour soit mis en place et espère trouver un nouvel endroit qui sera plus grand pour le refuge afin d’en augmenter la capacité.

« Le refuge est un programme de nuit et ferme à 20 h. Les gens n’ont nulle part où aller. À 17 lits, la capacité n’est pas suffisante. Nous refusons en moyenne 50 personnes par mois. Au bâtiment 1077, nous sommes complets à 56 lits. Nous avons une liste d’attente et nous refusons sept à douze personnes par mois », souligne Laurel McCorriston.

Elle estime que ces chiffres ne sont pas représentatifs du besoin dans la communauté étant donné que plusieurs personnes renoncent à entrer sachant d’avance qu’il n’y aura pas de place.

La Société Uquutaq cherche également à accroître son offre de logements. « Le logement est la réponse à l’itinérance, y compris les programmes de soutien au logement pour aider les gens à conserver leur logement lorsqu’ils l’obtiennent. Nous n’avons que onze appartements et nous savons que le besoin est si grand », ajoute Laurel  McCorriston.

De son côté, la Ville d’Iqaluit distribue des fonds à différents organismes qui offrent un refuge ou proposent des services ou des programmes aux personnes sans-abri ou à risque d’itinérance. Le refuge Uquutaq, le refuge pour femmes du YWCA, Tukisigiarvik et le Qajuqturvik Community Food Centre font partie des organisations qu’elle soutient.

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Crédit : Courtoisie Société Uquutaq d’Iqaluit

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  • Date de création 27 octobre, 2022
  • Dernière mise à jour 25 octobre, 2022
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