Le Québec est là pour la francophonie canadienne
Juste avant le déclenchement du branle-bas de combat pour contrer la propagation du nouveau coronavirus au Canada, la ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie, Sonia Lebel, s’est arrêtée à Summerside pour y rencontrer les organismes en prévision du Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes à Québec en juin prochain.
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Jacinthe Laforest
Initiative de journalisme local - APF - Atlantique
«C’est dans quatre mois, donc il n’est pas question pour le moment de l’annuler. Ce sommet est une initiative du gouvernement du Québec, et s’inscrira en marge de la conférence ministérielle sur la francophonie prévue pour Québec également. La conférence ministérielle concerne évidemment les collaborations au niveau gouvernemental, mais le sommet sera, quant à lui, branché sur les communautés. C’est dans ce contexte que je fais cette tournée», a indiqué la ministre LeBel, au cours d’un entretien tenu le vendredi 13 mars au Centre Belle-Alliance.
Le Québec maintient sa politique en matière d’intervention et de financement de projets aux bénéfices de la francophonie partout au Canada. Récemment, l’Association des centres de la petite enfance francophones a obtenu des fonds pour un projet de formation dans le domaine de la petite enfance. «Nous avons notre politique et nos programmes, qui sont populaires. Nous aimerions les pousser plus loin pour des échanges d’expertise, ainsi que des échanges économiques, et utiliser notre place privilégiée de francophonie majoritaire pour mieux rendre service aux communautés. Notre plus récente politique date de 2006. Nous voulons que le Québec se positionne comme un partenaire, et pas comme celui qui sait tout», a dit la ministre, souhaitant que des bénéfices éventuels de ces échanges soient non seulement profitables aux communautés francophones canadiennes, mais aussi aux partenaires québécois.
Respecter les juridictions provinciales
Le Québec est probablement la province la plus sensible quant aux domaines de juridiction provinciale, comme la santé et l’éducation. «On ne peut pas se réclamer de quelque chose et ne pas le respecter pour les autres. Dans ma tournée, j’ai entendu des préoccupations par rapport aux soins de santé et aussi face à l’éducation. Au niveau de la conférence ministérielle, je peux faire circuler des messages, mais pas dans nos interventions avec les communautés. Cependant, nous pouvons participer à des échanges en matière d’expertise, des programmes de stages d’études en éducation et en enseignement, des jumelages avec des classes, etc. Les projets doivent venir des communautés, et nous pouvons faciliter leur réalisation».
L’immigration est une voie intéressante
La ministre LeBel observe dans sa tournée, et également lorsqu’elle fait du tourisme au pays, qu’être francophone au Canada ça pourrait se comparer à devoir respirer à travers une paille, alors qu’au Québec, dans un milieu majoritaire, les francophones ne cherchent pas leur air constamment.
«Les francophones au Canada ne diminuent pas tant en nombre, mais ils perdent du poids politique parce que la population anglophone, de son côté, croît grâce entre autres à l’apport des immigrants qui sont beaucoup plus nombreux à s’intégrer en anglais qu’en français». La ministre LeBel a laissé entendre que par la mise en œuvre de sa politique sur la francophonie canadienne, le Québec pourrait soutenir des projets visant une meilleure intégration en français des immigrants qui ne parlent ni le français ni l’anglais à leur arrivée.
À propos de la COVID-19
En date du 21 mars, on pouvait lire dans le site web que les organisateurs du Sommet n’ont encore pris aucune décision quant à la tenue de l’événement prévu en juin. En cas de report, les participants seraient avisés rapidement.
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PHOTO : Sonia Lebel, ministre responsable de la francophonie au gouvernement québécois était de passage à l’Î.-P.-É. récemment. (Crédit : Jacinthe Laforest)
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- Date de création 21 mars, 2020
- Dernière mise à jour 21 mars, 2020