Le quai de Richibucto est-il trop vulnérable aux inondations?
Pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois, le quai de Richibucto a été inondé, cette fois-ci le 12 novembre.
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Mario Tardif
IJL - Réseau.Presse – Acadie Nouvelle
Lors du passage de la tempête post-tropicale Fiona le 24 septembre, l’eau s’était propagée dans les rues environnantes du quai situé au cœur du centre-ville.
D’après le capitaine de port de Richibucto, Jody Pratt, le même problème est survenu en 2019 au passage de l’ouragan Dorian, mais l’eau n’était pas montée si haut comme cette année.
«On a été inondé beaucoup plus avec Fiona, affirme celui qui gère les lieux. Je dirais à peu près de quatre pieds sur le petit quai.»
Le porte-parole informe que cette section est la plus vieille du quai de Richibucto.
«C’est le dernier endroit sur le quai qui n’a pas encore été élevé», admet-il. D’après lui, c’est par ce petit quai que l’eau rentre et se propage dans les rues de la ville.
«Je suis gérant là depuis neuf ans maintenant et c’est le pire que j’ai vu jusqu’à maintenant», déclare Jody Pratt par rapport à Fiona.
Le quai de Richibucto est l’un des plus importants pour la pêche côtière au sud-est du Nouveau-Brunswick.
«On est rendu à 105 bateaux maintenant avec des pêcheurs de homard, du petit crabe, du gaspareau aussi», atteste le capitaine de port.
Les Autochtones qui pêchent le crabe des neiges au printemps ont également leur port d’attache à Richibucto.
C’est sans compter la soixantaine de bateaux de plaisance qui accostent à la marina située à proximité.
«Je travaille avec le ministère des Pêches et des Océans pour améliorer l’endroit», ajoute Jody Pratt qui se dit préoccupé par la sécurité des utilisateurs du quai.
Selon le seul employé de l’administration portuaire, il s’en est fallu de peu pour que la situation tourne au désastre lors du passage de Fiona en septembre.
«Pour Fiona, si les vents avaient été du nord-est, l’histoire aurait été complètement différente», croit le porte-parole. Il mentionne que le pire a été évité étant donné que les vents étaient du nord-ouest durant le passage de Fiona.
D’après lui, il était temps que la tempête se termine.
«On va dire un autre cinq minutes de tempête avec des vents du nord-est, l’histoire aurait pu être différente. On était juste à la limite», précise-t-il.
Les plans
Ce ne sont pas les travaux qui manquent sur le quai.
«On a réussi à faire deux étapes, maintenant on est rendus à la troisième, pour améliorer le côté en arrière du Dixie Lee», explique le porte-parole des lieux.
Il croit que des travaux majeurs s’imposent sur la section du petit quai. Cette infrastructure devrait être de plus haut niveau pour éviter d’être submergée.
«C’est dans les plans, c’est une question d’argent d’Ottawa, mais aussi du temps pour le faire», avise-t-il.
Reste à voir en effet quel serait le meilleur moment pour améliorer le petit quai.
«On est extrêmement occupé pendant toute la saison, d’avril jusqu’à novembre. On n’a pas le temps de le détruire et d’être prêt pour la prochaine saison», reconnaît Jody Pratt, qui propose des travaux par phases et répartis sur plusieurs saisons.
Il affirme que son organisation est en processus de planification avec le ministère des Pêches et Océans Canada (MPO).
Le gérant du quai indique avoir envoyé plusieurs notifications au MPO après le passage de Fiona.
Une quarantaine de bateaux utilisent toujours le quai Forbes, soit la plus petite section qui a besoin d’être réparée.
Parmi les autres travaux à réaliser, Jody Pratt parle de la section des quais flottants qui accueille une quarantaine de bateaux.
«Les quais flottants ont été placés entre 2000 et 2005. Durant ces années, les marées n’étaient pas si hautes que 20 ans après», raconte le maître des lieux.
D’après lui, les bateaux actuels sont plus larges et plus lourds que 20 ans passés.
«Avec une quarantaine de bateaux sur une structure qui flotte à 100%, quand la marée monte, on n’a pas assez de protection.»
Pas de quoi s’alarmer
La mairesse de Richibucto, Stella Richard, ne croit pas que la situation soit alarmante au quai. Selon elle, les conditions avaient été pires lors d’une importante tempête qui avait balayé le sud-est de la province en décembre 2010. «Je me rappelle c’était venu tout autour de ma maison», confie-t-elle, en parlant de l’eau.
«Moi je ne crois pas que c’est de quoi à s’énerver car on est habitué à ça. On sait que ça monte souvent sur le quai lorsqu’il y a des tempêtes», avoue la mairesse.
D’après elle, lors du passage de Fiona en septembre, l’eau est montée promptement dans quelques rues de la ville mais est descendue aussi rapidement.
«En l’espace de trois heures, c’était presque fini», indique-t-elle.
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Photo :
Légende : Le quai de Richibucto est très occupé durant la saison de pêche au homard.
Crédit : Acadie Nouvelle: - Archives
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- Date de création 23 novembre, 2022
- Dernière mise à jour 23 novembre, 2022