Le Pays de la Sagouine a accueilli des enfants en immersion francophone

Des familles des Maritimes, dont les enfants sont en immersion francophone à l’école, ont connu toute une fin de semaine à Bouctouche, les 16 et 17 juillet. Dans le cadre d’un projet-pilote, celles-ci ont participé à des activités ludiques sur l’Île-aux-Puces. Les organisateurs sont convaincus que c’est la meilleure façon d’apprendre le français comme langue seconde.

 

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

 

Il s’agit d’une initiative de l’organisme pancanadien « Canadian Parents For French » (CPF).  Il s’agit d’un réseau national de parents, de bénévoles et de sympathisants qui se consacre à la promotion et à la création d’occasions d’apprentissage du français langue seconde (FLS) pour les jeunes Canadiens.

Priscilla, bientôt 9 ans, fait partie de ces jeunes qui symbolisent une nation véritablement bilingue. Résidant à l’Île-du-Prince-Édouard, elle y apprend le français depuis qu’elle est en première année. Elle vient de terminer sa troisième année. Ses parents aussi s’efforcent de parler la langue de Molière et d’Antonine Maillet.

« On vient en vacances au Nouveau-Brunswick. Il y a beaucoup de choses vraiment amusantes ici au Pays de la Sagouine. J’aime parler le français », a-t-elle confié.

Originaire d’Halifax, Kate Ashley et la présidente de la branche néo-écossaise de CPF. Elle habite dans la Vallée d’Annapolis. A titre non officiel, elle est venue au Pays de la Sagouine avec ses trois enfants : Duncan, Frances et James. Ils sont tous en immersion à l’école, respectivement en en 7e, 5e et 3e années à la rentrée.

Kate a vécu en France pendant trois ans. Elle est bien placée pour reconnaître les bénéfices d’être capable de s’exprimer couramment dans les deux langues officielles du Canada. C’est un atout et une fierté qu’elle communique à ses enfants.

« C’est une opportunité pour eux de se rendre compte que le Canada est un pays bilingue et qu’il y a beaucoup de francophones au Canada. On veut un Canada bilingue, que les enfants apprennent à parler les deux langues et que cela soit normal », dit-elle.

Dans des activités comme celle que CPF a organisé au Pays de la Sagouine, il n’y a pas de verbes à mémoriser en classe. Les enfants écoutent et retiennent beaucoup mieux dans un cadre ludique plutôt que formel et contraignant. Kate a constaté avec joie qu’ils parlent même en français sans s’en rendre compte, comme lorsqu’ils sont arrivés au restaurant. Cela leur est venu spontanément.

« C’est formidable de les voir et de les écouter parler français avec des jeunes dans un environnement sociable. Ils posent beaucoup de questions. On n’est pas ici dans un cadre scolaire, ce sont des jeunes qui apprennent du vocabulaire en jouant ensemble. »

Président de Synergie FR, une société de gestion de projets basée à Memramcook qui travaille à la promotion du bilinguisme au sein de la Francophonie canadienne, Maxime Bourgeois a accompagné les familles durant cette fin de semaine à l’organisation de laquelle son entreprise a collaboré. Il a constaté par lui-même les retombées positives de cette expérience pilote.

Selon lui, une telle activité permet aux jeunes d’explorer le côté pratico-pratique de la langue. Une telle expérience, vécue en famille, donne aux anglophones les bons outils pour aller à la rencontre des communautés francophones et s’imprégner de culture acadienne. Il encourage cependant la communauté locale à utiliser le français dans ses interactions avec les visiteurs.

« Souvent, les francophones ont le réflexe de parler en anglais aux anglophones pour les accommoder. Or, celles et ceux qui veulent justement faire l’effort d’apprendre le français dans nos communautés de langue officielle en milieu minoritaire trouvent cela désolant. Il ne faut jamais hésiter à leur parler en français. »

M. Bourgeois a loué la qualité de l’accueil des gens de Bouctouche. Il a signalé que l’une des participantes a eu un problème avec sa voiture, et qu’elle n’aurait pu regagner son domicile à Summerside. Le directeur municipal de la Ville de Bouctouche, Serge Arsenault, a fait appel à un mécanicien qui a accepté d’ouvrir le samedi matin pour la dépanner.

« C’est vraiment la marque d’une communauté acadienne accueillante », conclut Maxime.

 

 

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Photo

 

Titre : Immersion

Légende : Kate Ashley et ses enfants devant l’école du Pays de la Sagouine, en compagnie du personnage « MacFarlane ».

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 27 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 27 juillet, 2022
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