Le nouvel Écocentre Homarus a ouvert ses portes à Shediac

Lorsqu’il était sur le quai de Pointe-du-Chêne, l’Écocentre Homarus ressemblait vaguement à une vieille maison de pêcheur. Il avait un charme désuet mais il était petit. Désormais, le voici relocalisé tout près du homard géant qui symbolise la capitale mondiale du célèbre crustacé. Grand et moderne, l’édifice est à la mesure de ses ambitions.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

  

Homarus est non seulement le nom latin du homard, mais il désigne aussi la filiale scientifique de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM). Situé à l’entrée de Shediac, le nouvel Écocentre flambant neuf a ouvert ses portes samedi 17 juillet. À l’intérieur, certains travaux ne sont pas encore terminés. Son directeur général, Pierre Dupuis, espère que tout sera fonctionnel d’ici la fin de l’année.

Dans un bassin qui a la forme d’un homard, se côtoient plusieurs espèces qui habitent les fonds marins. On peut y observer des huîtres, des étoiles de mer, des moules bleues, des crevettes des sables, des bigorneaux, des pétoncles, des crabes communs et des crabes demoiselles et, bien entendu, des homards. Un très gros homard bleu règne en vedette sur le peuple des océans qui vit dans ce modèle réduit du détroit de Northumberland.

Le Centre Homarus va, en effet, bien au-delà de son emblématique éponyme. Un aquarium, qui n’a pas encore été rempli, présentera prochainement aux visiteurs certaines des espèces qui forment l’écosystème du détroit. Celui-ci recèle de nombreuses variétés de poissons, dont l’éperlan arc-en-ciel, le hareng, le lançon, le gaspareau, la plie rouge, la tanche-tautogue, la morue et la raie tachetée. Attendez-vous à en voir la plupart dans cet aquarium lorsqu’il sera prêt, et même d’autres au nom étrange : des choquemorts et des sigouines de roche !

Une petite écloserie, réplique de celle de Shippagan qui assure la pérennité de l’espèce le long de notre littoral, est en cours d’installation. Il sera possible d’y observer des bébés homards à différents stades de leur état larvaire. Les écloseries fournissent un environnement contrôlé qui permet aux homards de se développer pendant le stade de leur cycle de vie où ils sont le plus vulnérables. Les chercheurs étudient comment les larves se développent, et utilisent ces connaissances pour la recherche et pour améliorer le processus d’éclosion. Par la suite, des plongeurs surveillent les zones où les larves ont été relâchées pour évaluer la population.

Un animal cannibale

En 1887, un rapport de la Commission royale indiquait, de façon alarmiste, que « la pêche au homard pourrait bientôt disparaître au Canada ». La première écloserie de homards canadienne a ouvert à Pictou (Nouvelle-Écosse) en 1891. Au Nouveau-Brunswick, la première écloserie a été inaugurée à Shemogue en 1903. L’écloserie de Homarus, à Shippagan, a commencé à produire des larves il y a vingt ans, en 2002. Depuis, elle a relâché des millions de homards un peu partout dans les Maritimes. Il est possible de visiter une écloserie d’autrefois au Village historique acadien à Bertrand, près de Caraquet.

Durant la visite guidée, qui dure environ 25 minutes, les visiteurs apprennent aussi que les homards, dont ils sont peut-être friands eux-mêmes, sont des opportunistes en termes d’alimentation. Ils sont omnivores, ce qui signifie qu’ils mangent volontiers de tout ce qui leur tombe… sous la pince ! Faute de nourriture fraîche, ils se nourrissent de n’importe quoi : matières animales, algues sur les rochers et même, comme des cannibales, d’autres homards !

Pour celles et ceux qui veulent vivre l’expérience un peu plus loin, il est possible d’adopter un bébé homard. Vous pouvez ainsi donner votre nom à un homard et le suivre depuis son relâchement et sa croissance dans la nature. Peut-être finira-t-il un jour dans votre assiette ! S’il est malin et prudent, cela peut ne jamais se produire, ou prendre des dizaines d’années. Contrairement aux humains, dont la croissance s’arrête vers 18-20 ans, un homard ne cesse jamais de grandir. C’est pourquoi l’un des plus gros jamais pêché mesurait 4 pieds ! Il faut se pincer pour y croire.

Créé par l’Union des pêcheurs des Maritimes en 2001, Homarus Inc. est un organisme de recherche-développement sans but lucratif. Il a pour mission d’assurer la pérennité des écosystèmes marins, par le biais de recherches ayant comme objectif d’éduquer et d’appuyer les décisions des pêcheurs et de leurs communautés.

 

 

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Photos

 

Titre : Homarus

Légende : Le bâtiment flambant neuf qui abrite l’Écocentre Homarus, mais aussi l’office du tourisme de Shediac.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Bébés homards

Légende : Des larves de homards, à quatre stades différents de leur croissance.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Seigneur

Légende : Un gros homard bleu règne sur un bassin qui a la forme de sa carapace.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Pêche au crabe 1

Légende : Lors d’une visite guidée, le maire de Cap-Pelé, Serge Léger, a montré ses talents de pêcheur de crabe.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Pêche au crabe 2

Légende : Et voici sa prise ! Le grand public est invité à ne pas reproduire cet exercice.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 3 août, 2022
  • Dernière mise à jour 3 août, 2022
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