Le gouvernement Ford recule sur son plan de construire des logements en terres agricoles

Les associations d’agriculteurs se sont fait entendre. À la suite de la proposition du gouvernement ontarien de construire des logements en terres agricoles, les associations agricoles de la province ont ouvertement critiqué cette proposition.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

La nouvelle déclaration de principes provinciale (DPP) présentée le 6 avril dernier aurait alloué la construction de trois unités résidentielles maximales en milieu agricole. Cette modification se tient dans l’objectif de l’Ontario de construire 1,5 million de nouveaux logements d’ici 2031.

Cette déclaration a créé un raz de marée chez plus d’une douzaine d’associations d’agriculteurs de la province.

Le ministre des Affaires municipales et du Logement, Steve Clark, a finalement annoncé le 29 mai dernier qu’il n’irait pas de l’avant avec cet aspect de la nouvelle DPP.

«Nous avons clairement entendu les préoccupations qui ont été soulevées quant à la nécessité de préserver les terres agricoles de l’Ontario et nous partageons cet objectif, écrit le ministre Clark dans une lettre adressée à la Fédération agricole de l’Ontario (FAO). Nous voulons continuer à travailler avec le secteur agricole pour rechercher des solutions qui aideraient les familles agricoles à planifier leur succession, mais qui n’impliquent pas de séparations supplémentaires.»

Cette réglementation aurait eu un impact sur 12 000 terres agricoles dans l’Est ontarien, selon l’évaluation sommaire du directeur du département d’Urbanisme et de Foresterie des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), Louis Prévost.

Le territoire de l’Est ontarien étant composé d’environ 70% de terres agricoles, cette loi aurait pu changer complètement le paysage de la région.

M. Prévost se dit d’ailleurs très rassuré du recul du gouvernement sur cette proposition. «Ce n’était carrément pas une bonne idée. Ça aurait donné lieu à de la construction pour monsieur et madame Tout-le-Monde en terres agricoles.»

La directrice de l’Union des producteurs franco-ontariens, Roxanne Lormand, est aussi soulagée de cette nouvelle.

«Ça aurait pu facilement engendrer des conflits. La cohabitation aurait été difficile entre les gens de la ville et de la campagne. Une ferme crée du bruit, de la poussière, des odeurs, etc. Les fermiers travaillent tard le soir et parfois la nuit.»

Elle relève que cette loi aurait réduit une fois de plus la superficie agricole, qui diminue de plus en plus.

«Ça aurait aussi augmenté le prix des terres. Plus il y a de rareté, plus le prix augmente», ajoute Mme Lormand.

Les associations agricoles sont soulagées d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec le gouvernement.

«Nous comprenons et appuyons la nécessité d’augmenter l’offre de logements en Ontario, mais nous voulons également nous assurer que les logements soient développés sans empiéter sur les terres agricoles de l’Ontario, qui sont notre ressource naturelle la plus précieuse», écrit une douzaine d’association agricole de la province dans un communiqué.

Le ministre Clark a également prolongé la période de commentaires pour cette nouvelle DPP jusqu’au 4 août.

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  • Date de création 12 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 12 juin, 2023
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