Le gouvernement Ford enquête sur une clinique de santé payante à Ottawa

Le ministère de la Santé de l’Ontario enquête sur une clinique sans rendez-vous à Ottawa qui veut facturer 400$ par année pour y avoir accès.


Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

Le centre de santé South Keys, sur la rue Bank, est sur le point d’offrir des consultations sans rendez-vous avec des infirmières praticiennes et prévoit facturer des frais annuels de 400$ par patient.

«Dès que nous avons appris qu’il pourrait se passer quelque chose dans la région d’Ottawa, nous avons ouvert un rapport et posé des questions, et si cela [est nécessaire], la pratique sera fermée», a soutenu la ministre de la Santé en mêlée de presse, mercredi.

Les médecins de famille n’ont pas le droit de charger les patients, puisqu’ils sont couverts par le régime d’assurance maladie de l’Ontario.

Or, les règles qui régissent les infirmières praticiennes ne sont pas aussi claires, puisqu’elles ne sont pas couvertes par l’assurance maladie quand elles ne font pas partie de cliniques financées par la province.

Ainsi, la Loi ne les empêche pas de remettre une facture aux patients, que ce soit un montant annuel ou un paiement pour les services individuels rendus.

Le chef intérimaire libéral John Fraser, député d’Ottawa-Sud, a envoyé une lettre à la ministre Sylvia Jones, la semaine passée, pour lui demander d’enquêter sur la situation.

Lorsque celle-ci a soutenu, en période de questions à l’Assemblée législative, qu’elle ne tolérerait jamais que des services couverts par l’assurance maladie soient facturés aux patients, John Fraser n’était pas satisfait de sa réponse.

Le chef intérimaire libéral John Fraser, député d’Ottawa-Sud, a fait part de ses inquiétudes à la ministre de la Santé, Sylvia Jones. (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

Il demande au gouvernement ontarien de s’assurer que «les soins primaires soient toujours couverts par le régime d’assurance maladie de l’Ontario, que vous consultiez un médecin de soins primaires ou une infirmière praticienne».

Sylvia Jones affirme que son ministère a commencé à poser des questions jeudi dernier à propos de cette clinique.

Le porte-parole libéral en matière de santé, Adil Shamji, affirme que même si la loi n’a pas été enfreinte dans cette affaire, l’esprit des soins complets, universels et accessibles l’a été.

La chef néo-démocrate Marit Stiles affirme que les règles obscures qui encadrent les infirmières praticiennes existent depuis longtemps.

«Ce vide législatif a existé sous des gouvernements libéraux comme conservateurs, et la seule chose qu’il manque, c’est la volonté politique de combler ce vide», a-t-elle déclaré en mêlée de presse, mercredi.

Sylvia Jones a indiqué qu’elle avait bel et bien l’intention de «mettre fin à ces vides législatifs».

«Je veux m’assurer que s’il y a des lacunes dans les services, que ces personnes sont facturées, alors nous examinerons cela et nous comblerons ces lacunes», a-t-elle insisté.

La clinique a refusé d’octroyer une entrevue ou de répondre à nos questions, affirmant avoir déjà parlé à suffisamment de médias.

Le site Web de la clinique n’était pas disponible, mercredi, et citait «un trafic élevé».

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  • Date de création 5 octobre, 2023
  • Dernière mise à jour 5 octobre, 2023
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